PÉTRUS André, Louis, Henri

Par Jacques Girault

Né le 8 mai 1900 à Langres (Haute-Marne), mort le 16 janvier 1957 à Paris (Ve arr.) ; professeur ; président du SNALC.

André Pétrus, était le fils d’’Auguste, Joseph pétrus, huissier, et de Jeanne, Ernestine Vaudin, sans profession. Elève du lycée de Dijon (Côte-d’Or), il devint bachelier en 1919, et intégra l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (sciences) en 1921. Il obtint une licence, un diplôme d’études supérieures en 1923, et l’agrégation de mathématiques en 1924. Il effectua le service militaire en 1924-1925 comme sous-lieutenant dans un régiment d’artillerie. Il se maria le 13 septembre 1927 à Montreuil (Seine) avec Fernande Janny, secrétaire. Père d’un garçon, il déclarait après la guerre avoir deux ascendants à charge ; il avait été adopté en 1929 par Marie, Célestine Watherot.

André Pétrus débuta comme professeur en classe préparatoire à l’École navale au lycée de Lorient (Morbihan) en octobre 1925, avant d’être nommé professeur en classe de mathématiques spéciales aux lycées de Tours (Indre-et-Loire) en octobre 1926, puis de Dijon (Côte-d’Or) en 1933.
Il obtint la chaire de mathématiques dans la classe de préparation à l’École navale du lycée Saint-Louis à Paris, où il débuta en octobre 1937 avec 74 élèves. Membre depuis 1937, des jurys de l’École Polytechnique (géométrie descriptive) et de l’École des Mines, il était aussi, en 1939, membre du jury du concours général (classe de 1ere). Il déclarait dans sa fiche annuelle pour l’inspection avoir écrit quelques articles « sans intérêt ».

En septembre 1939, André Pétrus fut mobilisé comme capitaine. Fait prisonnier le 25 juin 1940 à Corcieux (Vosges), il resta en captivité jusqu’au 29 avril 1945. Il enseigna comme professeur de mathématiques générales et de mécanique rationnelle dans l’université de l’Oflag XB à Nienburg sur Weser à partir de 1941 où il était aussi directeur des études scientifiques. Il complétait ces activités avec des cours particuliers de mathématiques et des conférences dans sa discipline.

En poste administratif au lycée Louis le Grand, depuis 1941 à sa libération, il fut affecté en octobre 1945, professeur de mathématiques au lycée Janson-de-Sailly dans la classe regroupant les prisonniers déportés démobilisés ayant droit à être élèves de ce centre de préparation aux concours spéciaux des grandes écoles.
En 1946, il occupait dans ce lycée la chaire de mathématiques spéciales et était membre du jury de l’agrégation de mathématiques. Il fut muté en 1954 au lycée Louis le Grand, continuant à interroger en colle les préparationnaires de Navale du lycée Saint Louis.

André Pétrus, outre son activité à l’Union des professeurs de mathématiques spéciales qu’il présida de 1934 à 1937, à la Société des agrégés dont il fut membre de son comité national d’avril 1938 à la guerre, exerça très tôt des responsabilités dans la Fédération nationale des professeurs de lycée et du personnel de l’enseignement secondaire auquel il adhéra lors de sa transformation en Syndicat national des professeurs de lycée et du personnel de l’enseignement secondaire (S3) en 1925. Il en resta membre après la scission de 1937, quand celui se transforma en Syndicat national des lycées et collèges et cours secondaires.

Après la guerre, hostile au maintien dans la CGT du nouveau Syndicat national de l’enseignement secondaire provenant de la fusion entre le SPES et le SNALCC, il milita pour la reconstitution de l’ancien syndicat indépendant, le Syndicat national autonome des lycées, collèges, dont il devint, dès son premier congrès, le président, le 30 mars 1947.

Il conserva cette présidence jusqu’à sa démission pour raisons de santé en 1952. On désignait alors le SNALC comme « syndicat Pétrus ». Il fut donc un des négociateurs privilégiés du ministère et publia des articles dans les revues syndicales et professionnelles. Délégué du SNALC à la Société des agrégés, il n’intervint pas dans ses instances à la différence du représentant du SNES, Albert-Claude Bay. Parallèlement il collaborait avec le Centre économique et social de perfectionnement des cadres de la Fédération nationale des syndicats d’ingénieurs et de cadres supérieurs, pour lesquels il publia en 1957 le cours donné en 1954-1955 sous le titre La Mathématique, instrument de travail et moyen de culture.

Après avoir fait cours et avoir fait passer des colles, il mourut à son domicile du quartier des Gobelins dans le Ve arrondissement. Lors de ses obsèques à l’église Saint-Médard, de multiples hommages furent prononcés et la revue du SNALC La Quinzaine Universitaire dans un numéro spécial de janvier 1957, résuma la cérémonie et esquissa une approche biographique. Il fut enterré à Nogent en Bassigny (Haute-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153128, notice PÉTRUS André, Louis, Henri par Jacques Girault, version mise en ligne le 6 février 2014, dernière modification le 2 avril 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat, F17/ 17778, 17820, 27515. — Dossier sur le SNALC avec une notice sur André Pétrus par Jean-Christophe Vayssette. —L’Agrégation, no 242, 1er mai 1937 ; Bulletin de l’Union des professeurs de spéciales, no 32, octobre 1934 ; La quinzaine universitaire — Arch. Dép. Haute-Marne, état civil. — Notes d’Alain Dalançon et d’Yves Verneuil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable