PEYRET Michel

Par Jacques Girault

Né le 20 juin 1938 à Bègles (Gironde) ; instituteur ; militant communiste en Gironde ; conseiller municipal de de Bègles, de Mérignac, de Bordeaux ; député de la Gironde.

M. Peyret au milieu des années 1980 de face.
M. Peyret au milieu des années 1980 de face.

Ses parents, père artisan menuisier, devenu communiste après la guerre, mère, « croyante chrétienne très fervente », née en Belgique, déclarée « comptable » en 1938, avaient six enfants, l’aîné Michel, et cinq filles. Pendant la guerre, en raison des bombardements à Bordeaux, la famille alla vivre à Lussac-de-Libourne où Michel Peyret, qui avait été seulement baptisé, commença sa scolarité jusqu’au cours complémentaire de Libourne avant d’entrer en dernière année au CC Francin de Bordeaux. Élève de l’École normale d’instituteurs de Mérignac (Gironde) à partir de 1954, titulaire du baccalauréat (série « sciences expérimentales »), pratiquant le rugby, il devint instituteur à Illats puis fut nommé à l’école de garçons Ferdinand Buisson à Bègles en 1958. Il adhéra au Syndicat national des instituteurs.

Il effectua son service militaire dans l’Infanterie en 1964-décembre 1965 au camp de Souge, près de Bordeaux puis à l’hôpital militaire Robert Picqué à Talence.

Il se maria en février 1959 à Bègles avec une sténo-dactylo, sympathisante communiste. Le couple eut deux filles puis divorça. Michel Peyret se remaria en août 1987 à Biala Podlaska (Pologne) avec Teresa, Judwiga Drozdek.

Militant de l’Union de la Jeunesse républicaine de France depuis 1953, il adhéra à l’Union de la Jeunesse communiste de France dès sa création en 1956 et fonda un cercle de JC, la même année, à l’ENI.

Il adhéra au Parti communiste français en 1953, mais son père, trésorier de la cellule, ne lui remit pas sa carte l’estimant trop jeune. Aussi, selon les archives du PCF, la date officielle de son adhésion fut-elle 1957 à Bègles, année où il devint membre du bureau de la section communiste locale. Secrétaire de la fédération de l’Union de la jeunesse communiste de France jusqu’en 1966, il fit partie de son comité national en 1958-1959. Il suivit l’école centrale pour les instituteurs communistes organisée par le PCF (24 août-3 septembre 1959). Après avoir régulièrement participé aux réunions du bureau fédéral en tant que dirigeant des JC, il entra au comité et au bureau de la fédération communiste de Gironde en juin 1959. Après avoir suivi l’école centrale d’un mois du PCF en août 1963, il retrouva le bureau fédéral. Entré au secrétariat fédéral en 1970, responsable de la propagande et de l’hebdomadaire fédéral, Les Nouvelles de la Gironde puis responsable de l’organisation, il suivit l’école centrale du 28 mars au 30 juillet 1971 et devint permanent, affecté à la cellule d’entreprises (Marcel Dassault) de la section de l’Aéronautique. Secrétaire du comité de ville puis de la section de Bordeaux au début des années 1980, il quitta le secrétariat fédéral en 1987 et participa au seul bureau fédéral jusqu’en 1990.

Peyret, conseiller municipal de Bègles, municipalité à direction communiste (1971-1977), de Mérignac, municipalité à direction socialiste (1977-1983) puis de Bordeaux (1983-1989), élu comme chef de file des candidats communistes aux élections municipales et désigné pour siéger à la Communauté urbaine. Candidat au Conseil général en 1985 dans le sixième canton, il arriva en troisième position avec 799 voix.

Peyret, qui conduisait la liste présentée par le PCF aux élections législatives de mars 1986 au scrutin proportionnel, fut élu député de la Gironde. Il fit partie de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale. A nouveau candidat en 1988 après le changement du mode de scrutin, il ne retrouva pas son siège. Il devint membre de la commission de politique étrangère (la « polex ») auprès du comité central du PCF à partir du 13 février 1989. Il suivit notamment les relations avec les partis communistes de l’Europe de l’Est. A la demande de Jean Barrière, responsable communiste de la région Aquitaine, il revint en Gironde en 1993. Il devint alors collaborateur du groupe communiste au conseil régional d’Aquitaine jusqu’à sa retraite en 2003.

Peyret se montrait, depuis la fin des années 1950, soucieux d’éviter la « social-démocratisation » du Parti tout en continuant à s’éloigner du passé marqué par le « stalinisme ». Méfiant lors des évolutions de la stratégie du PCF initiées par le nouveau secrétaire général Robert Hue, dont il approuvait le désir de faire « évoluer sa vie démocratique », il considéra, après les possibilités offertes par le succès au référendum de 2005, comme une « trahison » la tactique menée sous le secrétariat général de Marie-George Buffet. Il manifesta avec force son désaccord devant ce qu’il considérait comme un abandon de la perspective communiste. Finalement il décida de quitter le PCF en novembre 2006.

Il composa avec des communistes girondins un texte-manifeste sous le titre « Pour les assises du Communisme » (18 juin 2007), invitant à s’inspirer des principes de Marx, ce qu’il appelait « retour à Marx », pour construire un « communisme des conseils » donnant « le rôle premier aux travailleurs, aux peuples », c’est-à-dire une « reconstruction de l’identité communiste, sans nouveau modèle, dans un retour aux sources ». Il publiait entre autres dans un journal Rouge Midi sur Internet, des éditoriaux consacrés aux questions internationales et préconisait une « voie souverainiste » de gauche pour la France, hostile l’intégration européenne actuelle et favorable à une plus grande indépendance par rapport à l’emprise anglo-saxonne, orientation se conjuguant avec une coopération internationale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153139, notice PEYRET Michel par Jacques Girault, version mise en ligne le 6 février 2014, dernière modification le 6 février 2014.

Par Jacques Girault

M. Peyret au milieu des années 1980 de face.
M. Peyret au milieu des années 1980 de face.
Peyret Michel
Peyret Michel
M. Peyret en 2005.
M. Peyret en 2005.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Divers sites Internet. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Notes de Claude Pennetier.

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