ROYNETTE Pol, Fernand

Fils d’un sergent infirmier et d’une directrice d’école maternelle, Pol Roynette exerçait le métier de dessinateur à la Compagnie des chemins de fer de l’Est quand il épousa Lucienne Augusta Mahy, sans profession, le 5 avril 1920 à Guignicourt-sur-Vence (Ardennes) ; de cette union naquirent six enfants. En 1939, il était chef de district de la SNCF à Bar-le-Duc où il vivait avec sa famille.
Pendant la Première Guerre mondiale, Pol Roynette combattit les Allemands, à Verdun, sur la Somme, au Chemin des Dames. Dès 1940, il s’opposa à l’occupant en aidant les prisonniers évadés et en récupérant des armes. Arrêté par la police allemande le 1er avril 1941, puis emprisonné à Bar-le-Duc et Chalons-sur-Marne, il fut libéré en janvier 1942. À la demande des Allemands, il fut muté à la gare de Charleville.

D’abord nommé contrôleur d’arrondissement, Pol Roynette fut affecté au poste de commandement de la circulation des trains en janvier 1943. Cette responsabilité professionnelle l’amena à être enrôlé dans le réseau de renseignement Mithridate. Au mois de mai qui suivit, Pol Roynette s’engagea dans le mouvement de résistance Libération-Nord. Le 8 janvier 1944, il rencontra Henri Ribière, chef de Libération-Nord, à la gare de l’Est à Paris. Dans ses mémoires manuscrites, Pol Roynette écrit qu’il précisa dans la discussion être « un militant de la CFTC et un catholique », ce qui n’empêcha pas Ribière de le mandater pour devenir responsable de Libération-Nord dans les Ardennes.

Suspecté par la Gestapo, Pol Roynette fut arrêté le 12 avril 1944 en gare de Charleville. Incarcéré à la prison de Charleville et interrogé avec brutalité, il garda le silence. Faute de preuves, il fut libéré le 26 mai. Il siégea au Comité départemental de Libération, en qualité de représentant de la CFTC, jusqu’à sa démission en mai 1945.