CHENIER Édouard

Par Maurice Rouzier

Né le 12 décembre 1921 à Angers (Maine-et-Loire), fusillé le 3 décembre 1942 à Biard (Vienne) ; ouvrier tourneur ; adhérent des Jeunesses communistes ; résistant de l’Organisation spéciale (OS) dans les Deux-Sèvres, membre du Front national.

Les parents d’Édouard Chénier étaient garde-barrière et habitaient une maisonnette en bordure de la voie ferrée à Saint-Sylvain-d’Anjou, près d’Angers.
Édouard Chénier travailla à l’usine de trains d’atterrissage Rusz à Thouars comme tourneur. Il devint membre de la jeunesse communiste et de l’OS dans l’usine.
Dans l’usine, le groupe OS 680 organisa la production de pièces défectueuses pour les trains d’atterrissage, ce qui entraîna le renforcement des contrôles par les Allemands. Édouard Chénier était, selon le rapport du commissaire de police judiciaire, très engagé dans le groupe. Il participa à plusieurs distributions de tracts ; en particulier, le 18 avril 1942, en vélo, il lança une poignée de tracts dans l’entrée du cinéma lors de l’entracte. Il conduisit Jean Brunet en un lieu où des fusils « Lebel » avaient été abandonnés lors de la défaite de 1940. Il participa avec lui et René Drapeau, sur les consignes de Maxime Bacquet à la récupération de 30 kg de poudre (poudre BPF en lamelles jaunes et poudre US3 en baguettes noires) et de trois douilles vides après avoir desserti les obus d’une trentaine de cartouches abandonnées sur la route de Saint-Généroux, à 9 kilomètres de Thouars. La plus grande partie de cette poudre fut transportée à Niort dans une valise par un agent de liaison, Julienne Wadoux. Le groupe OS 680 en garda une petite quantité pour préparer un sabotage ; Édouard Chénier, Jean Pouant et Félix Noé fabriquèrent l’engin explosif qui fut placé près d’un transformateur à la gare de Thouars dans la nuit du 19 au 20 avril 1942 ; le sabotage échoua.
Il fut arrêté par la police française, dans le coup de filet qui démantela le groupe, le 4 juin 1942, à son domicile de Saint-Sylvain-d’Anjou et incarcéré le 7. Il fut condamné à cinq ans de prison comme « co-auteur de l’attentat de Thouars par moyens fournis » par la Section spéciale de la cour d’appel de Poitiers en juillet 1942. Il fut rejugé avec ses camarades par le tribunal de guerre FK 677 de Poitiers du 18 au 24 novembre 1942. Il y eut quinze condamnations, dont onze à mort : outre Édouard Chénier, Joseph Berthou, Yves Berthou, Germaine Brunet, Jean Brunet, René Drapeau, Marcel Marolleau, Antoine Revéreault, Jean Richet, Simone Thibault et Julienne Wadoux. Onze membres du groupe furent déportés, dont les trois femmes condamnées à mort. Édouard Chénier a été fusillé avec ses camarades le 3 décembre 1942 à Biard.
Il fut inhumé à Buxerolles près de Poitiers.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153312, notice CHENIER Édouard par Maurice Rouzier, version mise en ligne le 12 février 2014, dernière modification le 29 décembre 2021.

Par Maurice Rouzier

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Mémoire d’André Forestier sur l’OS 680 (CRRL Thouars). – Témoignage de Martial Coutant, 19 décembre 1985 (CRRL Thouars). – Rapport établi par le Commissaire de police judiciaire après les arrestations de juin 1942 (Arch. Dép. Vienne, document communiqué par Jean-Yves Pineau et Jacky Berge, Parthenay). – Presse locale, article de A. Olivier, 18 octobre 1944 (CRRL Thouars).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable