PÉPIN Joseph, Raymond

Par Jean-Sébastien Chorin, Claude Pennetier, Thomas Pouty

Né le 13 mars 1904 à Roanne (Loire), fusillé le 29 novembre 1943 à la Doua, Villeurbanne (Rhône) ; coiffeur et mineur ; résistant dans la Loire.

Fils de Claude, tailleur d’habits, et de Jeanne Chalumeau, ménagère, Joseph Pépin se maria le 3 mars 1923 à Saint-Étienne (Loire) avec Marguerite Gachet ; le couple eut deux fils, nés en 1923 et 1925, puis divorça en 1931. Il exerça la profession de coiffeur à Mulhouse (Haut-Rhin), puis à Saint-Étienne, et devint mineur dans l’entreprise Les Puits de la Loire, Compagnie des mines de la Loire. Il vécut en concubinage avec Renée Fanget, au 56 rue Royet à Saint-Étienne, puis avec son ex-épouse, 6 rue Sainte-Catherine, dans la même ville.
Il entra dans la Résistance en décembre 1940. En 1941-1942, il appartint au mouvement Libération, dont il fut délégué à la propagande-diffusion et chef de groupe franc. En 1943, il fit partie du réseau Jean-Marie (Buckmaster) comme agent P2, chargé de mission de 3e classe.
Le 30 septembre 1942, la police française l’arrêta sur son lieu de travail (Les Puits de la Loire). Lors d’une perquisition à son domicile, rue Royet, les policiers trouvèrent des explosifs, des armes et des munitions. Condamné le 10 avril 1943 à un an de prison par le tribunal d’État de Lyon (Rhône) pour menées antinationales et pour « avoir détenu une arme et des munitions de la 4e catégorie », il fut incarcéré à la maison d’arrêt Saint-Paul (Lyon) jusqu’au 5 juillet 1943.
Après sa libération, il participa à un « coup de main contre des traîtres » à Yssingeaux (Haute-Loire). Blessé au ventre, il fut arrêté à nouveau, hospitalisé et il réussit à s’évader.
Il fut soupçonné d’avoir participé à l’attentat à la grenade contre le bar de la Coupole, 8 rue Saint-Jacques à Saint-Étienne, le 23 septembre 1943. En 1943, il fit garder par ses fils des valises contenant des armes et explosifs. Joseph Pépin fut recherché sous le surnom de « l’homme à l’oreille coupée ».
Émile Mercier l’hébergea à son domicile du 24 rue d’Arcole à Saint-Étienne. Au début du mois d’octobre 1943, les deux fils Pépin furent pris en otage par les autorités allemandes afin de servir de monnaie d’échange contre leur père. Ils furent libérés dès l’arrestation de Joseph Pépin, le 22 octobre 1943. Les autorités allemandes l’appréhendèrent avec Émile Mercier, au bar de la Banque, rue d’Arcole, pour activité anti-allemande. Il fut incarcéré à la prison Montluc (Lyon, Rhône).
Un tribunal militaire allemand, le tribunal militaire des territoires du sud, le condamna à mort le 19 novembre 1943, avec Fleury Dessaigne et Émile Mercier, pour terrorisme et haute trahison.
Joseph Pépin, Fleury Dessaigne et Émile Mercier ont été fusillés le 29 novembre 1943 sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua (Villeurbanne, Rhône).
Le corps de Joseph Pépin fut retrouvé après la guerre dans le charnier de la Doua et identifié par son ex-épouse le 21 août 1945.
Le titre d’Interné Résistant lui fut attribué en 1967. Il reçut la Médaille de la Résistance à titre posthume en 1970.
Selon un avis du Commandant des territoires occupés du sud de la France paru dans la presse, Joseph Pépin était « membre et chef d’une bande de terroristes à Saint-Étienne et a pris part à des actes de sabotages et de terrorisme. Mercier et Dessaigne ont assisté Pépin ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153335, notice PÉPIN Joseph, Raymond par Jean-Sébastien Chorin, Claude Pennetier, Thomas Pouty, version mise en ligne le 3 mars 2014, dernière modification le 18 septembre 2018.

Par Jean-Sébastien Chorin, Claude Pennetier, Thomas Pouty

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 4. – Arch. Dép. Rhône, 3335W22, 3335W6, 3808W688, 3460W3, 1035W16. – État civil.

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