MICAUD Lucien, Jean

Par Daniel Grason

Né le 5 octobre 1923 à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé après condamnation le 21 octobre 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; ouvrier métallurgiste ; militant communiste ; résistant membre de l’Organisation spéciale (OS), puis FTPF.

Lucien Micaud (GenWeb)
Lucien Micaud (GenWeb)

Fils d’Henri, perceur, et de Louise, née Eppel, sans profession, Lucien Micaud demeurait 1 impasse des Bains à Asnières, il travaillait à l’usine Chausson de Gennevilliers, une entreprise de la métallurgie qui fabriquait des carrosseries d’automobiles. Son frère Marcel, de quatre ans son aîné, ouvrier dans la même usine, était de piquet de grève le 30 novembre 1938, jour de grève pour protester contre les décrets lois Daladier Reynaud. Il fut interpellé pour « refus de circuler ».
En 1941, l’activité militante de Lucien Micaud consistait à distribuer la propagande clandestine. Edmond Fantin, Maurice Pellerin et Édouard Larat habitaient aussi à Asnières ; le premier contacta Lucien Micaud pour entrer dans l’OS, il accepta. Les contacts entre ces hommes n’étaient pas seulement militants. Fantin, Pellerin et Micaud réveillonnèrent avec deux ou trois autres personnes à la fin de l’année 1941.
Sous la responsabilité de Paul Thierret, avec Jean Lefebvre* comme chef de groupe, il participa à plusieurs actions : attaque d’un militaire allemand, d’une permanence de recrutement pour l’Allemagne et d’une tentative de destruction d’une usine de fabrication de parachutes. Des inspecteurs de la BS2 filèrent plusieurs résistants FTP avant de déclencher un coup de filet. Le 16 mai 1942, Henri Tison, Jean Lefebvre* et Lucien Micaud furent arrêtés alors qu’ils conversaient. Jean Lefebvre* portait sur lui des documents sur l’organisation et était responsable d’un dépôt de matériel et d’explosifs.
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police, interrogé, il resta plusieurs jours à la prison du quai de l’Horloge, puis fut transféré à la prison de la Santé. Le 30 septembre 1942, tous comparurent devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « activité de franc-tireur », il fut passé par les armes le 21 octobre 1942 avec d’autres résistants du groupe dont Raymond Losserand, Irénée Appéré, Gaston Carré... Lucien Micaud était âgé de dix-neuf ans.
Louise et Henri Micaud furent également arrêtés, détenus quelques jours dans les locaux des Brigades spéciales, puis relaxés. Louise Micaud témoigna devant la commission d’épuration de la police, où elle déclara : « J’ignore s’il a été frappé. »
Inhumé dans le carré des fusillés au cimetière communal d’Asnières, Lucien Micaud fut reconnu par le ministère des Anciens Combattants comme FFI.
Une rue d’Asnières porte son nom.
Son acte de naissance porte la mention « Mort pour la France » par décision du ministère des Anciens Combattants du 28 février 1951.
Son nom est gravé sur la plaque du ministère de la Défense à Paris XVème

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153372, notice MICAUD Lucien, Jean par Daniel Grason, version mise en ligne le 13 février 2014, dernière modification le 27 février 2021.

Par Daniel Grason

Lucien Micaud (GenWeb)
Lucien Micaud (GenWeb)

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. PPo., BA 2117, KB 6, 77W 381. – Arch. mun. Asnières. – Adam Rayski, Au stand de tir. Le massacre des résistants. Paris 1942-1944, Éd. Mairie de Paris. – Site Internet Mémoire et Espoirs de la Résistance. – Mémorial GenWeb. – État civil, Asnières.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable