NICOLAS André, Marcel

Par Daniel Grason

Né le 10 novembre 1921 à Massy (Seine-et-Oise, Essonne), fusillé comme otage le 13 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; étudiant ; communiste ; résistant du Front National.

Fils de Paul, chauffeur, et de Marguerite, née Viossanges, sans profession, André Nicolas demeurait au 29 boulevard Pasteur à Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Étudiant à l’école centrale de TSF, il milita avant la guerre à la Fédération des Jeunesses communistes (JC) de France. Il poursuivit avec un groupe de jeunes de la localité son activité pendant l’occupation allemande, distribua de la propagande clandestine, adhéra au Front national pour la libération et l’indépendance, collecta des fonds pour les familles de prisonniers politiques.
Le 20 septembre 1941, il fut arrêté pour infraction au décret du 26 septembre 1939. Incarcéré à la prison de la Santé, il bénéficia d’un non-lieu le 3 février 1942. Considéré comme un « individu dangereux pour la défense nationale et pour la sécurité publique », en application du décret-loi du 18 novembre 1939, le préfet décida son maintien en détention. Le 10 février, il était conduit au camp d’Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Le 2 avril 1942 vers 22 h 30, lors d’une alerte à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis), des résistants tirèrent des coups de feu contre une sentinelle allemande postée devant le groupe scolaire Paul-Doumer. Un résistant lança une grenade dans une salle du rez-de-chaussée où se trouvaient plusieurs soldats allemands. L’un d’eux fut légèrement blessé.
En représailles, les Allemands décidèrent de fusiller plusieurs otages dont André Nicolas et Roger Larue, tous deux de Fresnes. Incarcéré le 11 avril à la Santé, André Nicolas fut passé par les armes le 13 avril 1942. Son inhumation eut lieu au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Son nom figure sur le monument aux morts de Fresnes et sur la stèle commémorative à l’entrée de l’actuel centre hospitalier d’Aincourt.



L’abbé allemand Franz Stock l’évoque dans son Journal de guerre :
« Lundi 13.4.42
6 exécutions
Remplacé l’aumônier militaire Loevenich à la Santé, 6 otages :
Larue, 21, avenue de la mairie, Fresnes
Nicolas, André, 29, bd Pasteur, Fresnes, son père employé, 126, bd Auguste Blanqui
Stephan, Jean, 16, rue Henri Dubois, Gagny (S. et. O.)
Risser, Camille, 5, rue Robert Turquan, XVIe
Nève, Pierre, prof. lycée Charlemagne
Vetter Alfred , chez Mme Bournagaud , 52 , rue de Villejuif à Vitry (S.)
6 heures du matin à la Santé. Aucun ne voulut de secours spirituel, pas même le jeune Nicolas, 20 ans, très agité et qui pleurait, n’a jamais pratiqué, Vetter vient de Strasbourg, tous morts sans la foi. Stephan était infirmier, intelligentsia communiste, pareil pour Nève, tous plus ou moins communistes. 8 devaient au départ être fusillés, puis uniquement 6. 4 ont été enterrés dans le cimetière de Courbevoie, 2 de La Garenne. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153425, notice NICOLAS André, Marcel par Daniel Grason, version mise en ligne le 14 février 2014, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., BA 1752, BA 2117. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont Valérien, Cerf, 2017, p. 78-79. — État civil, Massy.

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