CARDIN Louis, Roger, Pierre

Par Gilles Pichavant, Louis Cardin

Né le 1er janvier 1935 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; Contrôleur des installations électromécaniques des PTT, inspecteur technique, chef de centre des télécommunications, cadre supérieur à France Telecom Orange ; syndicaliste CGT ; militant communiste, candidat à des élections cantonales et législatives ; IHS-CGT-FAPT, Libération PTT

Louis Cardin naquit le 1er janvier 1935 à Rennes (Ille-et-Vilaine) dans une famille d’ouvriers pauvres. Le père, Louis Cardin (voir ce nom), était ouvrier plâtrier, militant très actif de la CGTU et du PCF. ; la mère, Suzanne, après une enfance passée dans un orphelinat de religieuses jusqu’à 21 ans, fut quelque temps fille de salle à l’hôpital de Nantes puis ouvrière dans une usine de confection de vêtements de travail (Ariès) à Rennes. A la naissance de leur fils, ils étaient en chômage, car c’était l’époque de la grave crise économique consécutive au krach de 1929, marquée par un chômage de 20% dans le bâtiment. Ils vivaient dans un petit appartement mansardé au quatrième et dernier étage d’un immeuble situé boulevard de la Liberté, N° 28, proche du centre-ville et de la gare SNCF. L’appartement était composé uniquement d’une cuisine et d’une chambre. Les WC étaient sur le palier et le point d’eau était à la cave.

Enfant, Louis avait un caractère maladif. En avril 1940, il fut frappé par une grave mastoïdite, en récidive d’une précédente qu’il avait eue deux ans plus tôt. Son père, mobilisé dans les Ardennes, obtint une courte permission au moment de l’opération, car pour trouver immédiatement les 6 000 francs nécessaires pour payer l’intervention du chirurgien qui estimait le diagnostic vital engagé. Puis il remonta au front, où il fut fait prisonnier par les troupes allemandes et envoyé en stalag à Torgau, en Allemagne centrale, où il resta cinq ans.

À Rennes, Louis subit avec sa mère les terribles privations de l’occupation, d’autant aggravées que les meilleures denrées partaient dans les colis envoyés au prisonnier à partir de 1941.

Fin 1942, la Gestapo vint à deux reprises fouiller l’appartement. Elle ne trouva rien car les documents compromettants avaient été cachés chez des amis à la campagne, au début de la guerre. A partir de 1943 ce furent les terribles bombardements qui ruinèrent une grande partie du quartier proche de la gare. Louis fut profondément marqué par les frayeurs subies jusqu’à l’été 1944, avant l’arrivée des troupes américaines qui libèrent la ville.

Le père de Louis Cardin revint de captivité en Allemagne en mai 1945. La réunification de la famille fut de courte durée, car début 1946 le couple se sépara et divorça. Louis fut placé chez sa grand-mère paternelle. En 1947 sur les conseils d’un camarade élu de la ville de Rennes, le père de Louis fit une demande de bourse avec l’objectif d’une entrée au collège technique. Louis fut reçu premier de ce concours, et entra en sixième en octobre 1947. Paradoxalement, le montant de la bourse ne fut pas attribué sous le prétexte que le père bien que simple ouvrier soudeur à la SNCF mais vivant seul, avait les moyens d’assurer l’entretien de son fils. En 1950, le collégien brimé par une professeure, fit trois semaines d’école buissonnière. Ce fut un drame intérieur pour lui et une insolence pour les enseignants.

En sortant du collège technique en 1952 avec le diplôme de brevet d’enseignement industriel d’électricien (BEI), le jeune Louis Cardin, suivant les conseils de professeurs du collège, s’orienta vers le métier de professeur technique adjoint de centres d’apprentissage (PTA). Pour cela, il devait pratiquer pendant cinq ans en électricité bâtiment, en électricité industrielle et machine.

Depuis le décès de sa grand-mère en 1951, il vivait en internat dans le Foyer des jeunes travailleurs de Rennes où les conditions de vie étaient spartiates. À nouveau, Louis subit la sous-alimentation. Il s’ensuivit qu’en octobre 1954, il tomba très sérieusement malade. Les premiers examens diagnostiquèrent la typhoïde, et il fut hospitalisé à l’Hôtel-Dieu de Rennes. Quelques semaines plus tard, il s’avéra que c’était une grave pleurésie purulente. Il fut transféré en urgence dans le service des tuberculeux à l’hôpital de Pontchaillou à Rennes.

Début 1953, Louis Cardin adhéra au syndicat CGT du bâtiment. Très vite il fut confronté à la surexploitation : son diplôme du collège n’étant pas reconnu, et il fut utilisé comme aide monteur avec un salaire inférieur à celui d’un manœuvre du bâtiment. En effet, la profession d’électricien ne disposait pas de convention collective avec le patronat local, cela étant dû en partie à la faiblesse du rapport de force : il n’y avait que trois syndiqués CGT à Rennes, et un seul à Saint-Malo sur un effectif d’une soixantaine de salariés dans la profession. Louis se fit très vite remarquer en sollicitant le syndicat pour traduire quelques patrons devant le Conseil des prud’hommes. Ceux-ci en représailles le privèrent très souvent de travail et Louis connut des semaines de chômage. À l’époque, il n’y avait pas d’indemnisation. C’est son père de Louis qui paya la pension du Foyer.

Au Foyer des jeunes travailleurs, nombreux furent les jeunes à être candidats pour rejoindre le corps expéditionnaire en Indochine, les recruteurs proposant un an de salaire comme prime de départ. Louis par conviction et maturité politique était totalement opposé à s’engager dans la guerre coloniale dont il suivait les atrocités dans sa lecture quotidienne du journal Ouest Matin. Il soutenait au contraire les opposants à cette guerre, Raymonde Dien et Henri Martin.
En 1954, à l’hôpital de Pontchaillou, il se lia d’amitié avec un malade algérien qui le tint au courant, par l’écoute de la radio suisse, du déploiement de l’insurrection algérienne dans l’est du pays. Au printemps 1955, ayant 20 ans, Louis Cardin fut convoqué aux journées de présélection militaire mais il prit soin de se munir de ses premières radiographies pulmonaires et obtint le statut de réformé définitif, alors que sa classe 55/A était envoyée combattre en Algérie sous l’appellation « maintien de l’ordre ». Après six mois d’hospitalisation il fut considéré comme guéri et reprit ses activités professionnelles mais aussi politiques. Grâce à la protection, d’un ouvrier ancien et adhérent de la CGT, Louis obtint enfin un travail stable dans une entreprise d’une quinzaine de salariés.

Il avait adhéré à l’Union de la Jeunesse Républicaine de France (UJRF), et en août 1955, au moment du rappel des « disponibles » il participa aux manifestations dans la gare de Rennes pour désapprouver l’envoi des jeunes rappelés en Algérie. Dans les mois suivants Louis devint le Secrétaire départemental de l’UJRF. Toute l’année 1956, avec les jeunes militants de l’UJRF et du journal l’Avant-Garde, Louis mena campagne pour la paix en Algérie dans un climat hostile, la majorité de la population étant encore acquise à l’idée des départements français où devait être maintenu l’ordre contre des « rebelles ». Fin 1956, il participa comme délégué d’Ille et Vilaine au Congrès constitutif du Mouvement la Jeunesse Communiste, à Ivry (Val de Marne).

Pour subsister après avoir été licencié successivement par la plupart des entreprises de Rennes à cause de son militantisme, et pour échapper au chômage endémique, Louis Cardin chercha un emploi plus sûr. Compte-tenu des conditions difficiles du travail dans le bâtiment et l’insuffisance du salaire, il prépara des concours administratifs. En juillet 1956, il fut reçu au concours d’Agent des installations des PTT. Son appel au cours à Paris, prévu seulement en décembre, lui donna l’opportunité de quitter l’entreprise d’électricité où il travaillait, pour être intégré pendant six mois comme auxiliaire occasionnel au service du montage aux PTT de Rennes. Un ingénieur de la Direction Régionale lui conseilla alors de se présenter au concours de Contrôleur des installations électromécaniques (CIEM) ouvert aux candidats munis de la première partie du baccalauréat, ainsi qu’à ceux, au moyen d’une dispense, qui détenaient un brevet d’enseignement industriel ; ce qu’il fit.

Avant son départ pour Paris, Louis Cardin avec ses camarades, assura pendant plusieurs jours des gardes de nuit à la Maison du Peuple, siège de la CGT, car les éléments fascisants et leurs complices avaient attaqué à Rennes les locaux du journal Ouest-Matin et le siège de la Fédération du PCF d’Ille et Vilaine, alors que la Maison du Peuple avait été épargnée lors des premières attaques. Les évènements internationaux — intervention armée anglo-française en Égypte contre la nationalisation du canal de Suez, l’intensification de la guerre d’Algérie, l’intervention des pays du pacte de Varsovie contre l’insurrection à Budapest, etc. — avaient aggravé les tensions de la guerre froide et il s’en était suivit un déferlement anticommuniste en France, marqués par des assauts contre des permanences communistes et leurs journaux un peu partout en France.

Début décembre, Louis Cardin fut contraint de quitter Rennes pour Paris, où il commença sa formation d’Agent des installations au sein de l’administration des PTT. En mars 1957, ayant été reçu au second concours, il dut quitter le cours d’Agent pour commencer la formation de CIEM.

Louis avait une « carte de visite » de militant communiste qui le suivait partout. La spécialité « Lignes Souterraines à Grande Distance (LSGD) » à laquelle il pouvait prétendre du fait de son bon classement, lui fut refusée. Lorsqu’il demanda des explications à la Direction des Services d’enseignement, celle-ci refusa de les lui donner, mais on lui fit comprendre qu’on n’intégrait pas dans les LSGD — service jugé comme stratégique à l’époque de la guerre froide — un jeune considéré comme membre d’une organisation subversive. Il fut donc placé d’office en spécialité « Automatique », c’est-à-dire chargé des machines de commutation automatique.
En décembre 1957 il fut affecté comme CIEM au central téléphonique Bonne-Nouvelle, à Paris, le futur Centre interurbain automatique « 16 » qui fût mis en service le 18 janvier 1958. Avec le regroupement dans ce nouveau centre de techniciens adhérents à la CGT mutés de différents centraux parisiens, le syndicat départemental CGT des télécommunications de Paris, organisa des réunions préparatoires à la création d’une section syndicale. C’est ainsi qu’étant le plus jeune des syndiqués, Louis Cardin fut proposé comme secrétaire de section. Dans cette lourde responsabilité, il bénéficia de l’aide appréciable du responsable fédéral des installations : Émile Quéré et du secrétaire départemental : Jean Blanchon. Pour les revendications du personnel féminin du grand central téléphonique manuel international, le 10, par Madeleine Vignes responsable fédérale, et de Ginette Leborgne* du syndicat des télécommunications de Paris.

L’année 1958 fut très dure. En février, Louis Cardin, bouleversé par la lecture qu’il venait de faire du livre interdit d’Henri Alleg La Question, diffusa sous le manteau à plusieurs dizaines d’exemplaires. La guerre d’Algérie s’internationalisant de plus en plus, la France fût mise en difficulté à l’ONU. Les ultras trépignaient en Algérie et les groupes fascistes se montraient ouvertement en France. Louis Cardin, habitant le quartier de Saint-Germain-des-Prés dans le 6ème arrondissement, fut agressés à plusieurs reprises par des bandes d’extrême droite, avec ses camarades pendant leurs activités militantes. Un soir de février, ils échappèrent de peu à l’incendie du siège du PCF, rue du Vieux Colombier, suite au jet d’un cocktail Molotov, local d’où ils venaient à peine de sortir de réunion.

Au moment du putsch d’Alger, le 13 mai, Louis Cardin et ses camarades de la section syndicale CGT de Paris Bonne-Nouvelle prirent l’initiative d’une pétition pour la défense de la République. Ils eurent la désagréable surprise de voir cette pétition disparaître, et de découvrir la constitution dans le centre d’un Comité gaulliste qui comportait quelques adhérents de la CGT.

En juin 1958, Louis s’était marié avec Odile, une jeune ouvrière d’État qu’il avait connue sur le lieu de travail, et de nouvelles difficultés se présentèrent : logement en meublé onéreux qui absorbait la totalité d’un salaire, puis grossesse immédiate. Un fils naquit en mars 1959 : Yves. Il fallut trouver un nouveau logement, ce fut une loge de concierge, puis trouver une place en crèche. Ce fut dans une commune proche : Puteaux avec accès SNCF sur la ligne de la Gare Saint-Lazare pour pouvoir continuer à travailler à Bonne Nouvelle à Paris. Pour élever leur enfant les conditions furent difficiles : exiguïté du logement, une quinzaine de mètres quarrés ; longs trajets de travail ; bas salaires. Aucune facilité n’était accordée à cette époque pour la garde des jeunes enfants malades. Un peu de fièvre, et c’était le retrait de la crèche ce qui avait pour effet, pendant les trois premières années, de conduire le jeune couple à consommer tous leurs congés complétés par des congés de maladie pour la garde de l’enfant. Les difficultés s’accumulant, les relations dans le couple se détériorèrent rapidement. Pour améliorer la situation matérielle, Louis Cardin prépara le concours d’inspecteur ; il étudia essentiellement entre 12h et 14h pendant le temps libre au bureau. A l’automne de 1961, il s’inscrivit à des cours de droit qui avaient lieu en soirée.
Le 17 octobre 1961, la grande manifestation des Algériens contre le couvre-feu passa devant le Centre téléphonique de Bonne-Nouvelle. En sortant du travail, il vit le cortège des manifestants se gonfler sur les boulevards mais il n’imaginait pas les massacres qui s’ensuivirent. En apprenant que le ministre des PTT Michel-Maurice Bokanovski, maire d’Asnières laissait torturer des Algériens dans les caves de sa mairie, la section syndicale CGT de Paris Bonne-Nouvelle demanda, dans une motion envoyée à De Gaulle, la démission du ministre.

Le 8 février 1962, Louis Cardin participa à la manifestation place de la Bastille, contre les actions meurtrières de l’OAS. Parti du central Bonne-Nouvelle, il fut obligé de descendre à la station métro Chemin-Vert, la RATP ayant fermé la station Bastille. Il se retrouva alors aux premiers rangs de la manifestation qui avançaient en direction de la place. Les manifestants occupaient toute la largeur du boulevard, mais les casques des gardes mobiles, qu’on voyait scintiller au fond dans le noir de la place, se mirent à bouger, et les CRS chargèrent la manifestation. Le heurt fut brutal, les CRS frappant tout le monde de leurs matraques. Autour de lui des manifestants s’écroulèrent. S’étant protégé la tête de sacoche qui contenait ses livres de droit, il put s’échapper, en passant par-dessus les voitures en stationnement, par la rue Saint-Gilles où des centaines de manifestants avaient été refoulés. Le lendemain matin, on apprit le terrible bilan de huit morts au métro Charonne. Parmi ceux-ci des camarades de la CGT des PTT : Anne Claude Godeau, agent d’exploitation aux chèques postaux de Paris et Jean-Pierre Bernard, dessinateur à la Direction des télécommunications de Paris.

Le 12 février il participa à l’immense manifestation qui conduira les victimes au cimetière du Père Lachaise. Le million de personnes réunis pour les obsèques fut aussi la démonstration de la montée de la volonté populaire de mettre fin rapidement à cette guerre qui avait engendré tant de malheurs des deux côtés de la Méditerranée. Le 19 mars 1962 ce fut enfin le cessez-le-feu, et le 5 juillet le peuple algérien accéda à l’indépendance si chèrement acquise.

En juillet 1962, Louis Cardin passa avec succès le concours d’inspecteur technique, et fut appelé en octobre, pour un cours devant durer sept mois à la Direction de l’enseignement supérieur des télécommunications (DEST). A la fin du cours, au mois de mai 1963, son épouse lui annonça qu’elle le quittait et qu’elle avait demandé le divorce. Pour des raisons de santé, leur garçon était depuis plusieurs mois chez ses grands-parents dans l’Yonne. La séparation fut douloureuse.

Louis Cardin fut affecté comme inspecteur technique au Central téléphonique Invalides-Solférino, dans le 7ème arrondissement de Paris. Il s’empressa de recréer la section syndicale CGT qui avait disparu. Sa situation de cadre lui assurait une nouvelle autorité, et de nombreux techniciens le rejoignirent pour former une bonne section syndicale dynamique. Celle-ci permit de faire débrayer le personnel à 100 % lors de la grève de juillet 1963, visant à s’opposer à la restriction du droit de grève décidée par le pouvoir gaulliste — instauration du préavis de grève de 5 jours, retenue d’un 30e de salaire pour tout arrêt de travail, même de quelques minutes —. Le lendemain, le Chef de Centre le menaça : il lui reprocha de ne pas avoir, en tant que responsable syndical, assuré la sécurité du service, car, à suite d’une coupure de réseau électrique décidé par les salariés d’EDF dans le cadre de la grève, le central avait cessé de fonctionner, les cadres non-grévistes n’ayant pas réussi mettre en route le groupe électrogène. L’intervention vigoureuse de la section nationale des Inspecteurs de la Fédération postale CGT évita à Louis une sanction.

À la suite de graves problèmes personnels marqués par son divorce douloureux, Louis Cardin prit de nouvelles et importantes responsabilités à la direction du syndicat départemental CGT des télécoms de Paris. Il fut élu à la Commission exécutive départementale, puis au Bureau départemental, pour prendre en charge la Commission des jeunes. Il suivit un stage de formation fédérale au Centre de formation confédéral à Courcelles-sur-Yvette, où il rencontra Jacques Laffait et Hélène, sa future femme, ainsi que [Jean Bartholomé->15824. A la Fédération, Il prit la responsabilité de l’activité syndicale chez les Inspecteurs-Elèves des télécommunications, Jacques Laffait ayant celle des Inspecteurs-Elèves de la Poste.

Parallèlement Louis Cardin qui habitait alors dans 5ème arrondissement de Paris militait dans la section locale du PCF, sur le secteur Censier Mouffetard.
En 1964 lors de la Conférence fédérale de la jeunesse, Louis Cardin avait fait la connaissance de Tahar Chehih*, responsable syndical algérien de l’UGTA PTT, qui avait été invité en France par la Fédération CGT des PTT. Au 19e Congrès fédéral en novembre 1964, il retrouva Tahar Chehih qui avait été élu Secrétaire général au premier congrès de l’UGTA PTT. Celui-ci insista, à cause du manque impérieux de cadres techniques dans les télécommunications, pour que Louis Cardin vienne en Algérie.

Lors de ce congrès Louis Cardin avait été élu à la Commission exécutive fédérale. Il dut en démissionner en 1965, car, ayant répondu positivement à l’appel de l’UGTA, il participa à la coopération technique en Algérie de 1965 à 1972. Il fut affecté à Blida à 50 km d’Alger, au Centre de groupement —automatique, montage, manuel, télégraphe, abonnements, comptabilité — où il participa à la remise en état et au fonctionnement des installations téléphoniques très vétustes, ainsi qu’à la formation professionnelle des jeunes algériens. Il fut avec Jean Chaigne*, Gaston Salesses*, Charles et Guy Feuillade*, un des syndicalistes CGT actif en Algérie.
Durant ces années Louis vécut avec les Algériens toutes les péripéties de cette période très mouvementée sur le plan national et international. Il ne ménagea pas son temps pour permettre à tous les employés des PTT de Blida d’améliorer leur culture générale et leur formation professionnelle. Ce fut pour lui des années exaltantes au service de la jeune République algérienne. Sur le plan professionnel, il avait des responsabilités plus importantes que celles qu’il aurait pu avoir en France, notamment en matière de liberté de prises de décision.

En 1971, avec d’autres coopérants français, Louis Cardin justifia publiquement la décision du gouvernement algérien de nationaliser ses ressources pétrolières, ce qui lui valut le courroux de l’Ambassadeur de France qui lui reprocha d’avoir transgressé son devoir de réserve. Celui-ci ayant mis fin à son contrat, Louis Cardin, soutenu par les responsables algériens, put éviter son rapatriement en France où l’attendait une décision disciplinaire. Quelques mois plus tard tout rentrait dans l’ordre, et il put poursuivre son séjour algérien jusqu’en octobre 1972.

Avec la fin de la vieille machine du central téléphonique, remplacée par un nouveau central téléphonique moderne, et la formation des agents terminée, Louis Cardin estima avoir rempli sa mission. Celle-ci avait put être menée à bien, malgré les entraves accumulées part des dirigeants français qui, en réalité, ne souhaitaient pas la réussite de la coopération, attitude et qu’il qualifia de sabotage néocolonialiste.
En octobre 1972, Louis Cardin fut réaffecté au central téléphonique interurbain de Paris-Bonne-Nouvelle qu’il avait quitté 10 ans plus tôt pour suivre la formation d’inspecteur. Son retour en France fut pour lui assez déroutant. Il lui fallut se réadapter à la vie parisienne avec ses difficultés des transports — Il habita en proche banlieue, à Arcueil (Val de Marne) — et le retour aux contraintes d’une hiérarchie pesante au travail. Mais il apprécia beaucoup la reprise de ses activités syndicale et politique, qui furent, à cette période, particulièrement intense. Le danger de démantèlement des télécommunications mobilisa fortement le collectif militant, et déboucha sur la grande grève de 1974 que la Fédération CGT PTT appela « la grande secousse ». Louis Cardin prit parallèlement des responsabilités à la section Saint-Denis-République du PCF, dans 10e arrondissement. A ce titre, il fut fortement impliqué dans le long et dur conflit des travailleurs du livre au journal Le Parisien libéré. Ce fut aussi une forte période d’engagement pour la signature du Programme commun de gouvernement des partis de gauche.

Avec le recrutement massif de cadres pour répondre au développement des télécommunications Louis Cardin fut désigné par la Fédération CGT des PTT pour suivre la section syndicale des Inspecteurs-élèves. En novembre 1975, lors du 23e congrès, il fut élu au titre des cadres à la Commission exécutive fédérale.
A cette époque, Louis Cardin ne souhaitant plus continuer à vivre à Paris. Il fit donc des fiches de vœux de mutation pour Aix-en-Provence. La rapidité avec laquelle son vœu fut exaucé, laisse à penser que la Direction des Télécoms de Paris fit tout pour accélérer son départ vers la province. Il fut muté au cours de l’été 1976. Il retrouva à Aix-en-Provence, Jean Chaigne*, un camarade qui était avec lui et jusqu’en 1967, en coopération à Alger. Tout naturellement Louis Cardin prit des responsabilités au sein du syndicat départemental CGT des télécommunications des Bouches-du-Rhône, notamment à la section des cadres, et la section locale d’Aix, active sur trois centraux téléphoniques et un centre de renseignements.

Au PCF, il déploya une intense activité politique avec la responsabilité de la section du centre-ville d’Aix-en-Provence, et en tant que responsable à l’organisation du comité de ville, qui regroupait trois sections, puis en prenant la responsabilité des finances.

Début 1978, à la suite des grèves du centre de tri de Créteil contre l’utilisation de vacataires, les forces de police intervinrent brutalement. Les travailleurs des PTT, se réunirent dans de nombreux services, et s’élevèrent contre cette agression. Louis Cardin, mandaté par le bureau départemental du syndicat, apporta la position de son organisation dans une réunion improvisée à la cantine du centre de renseignement d’Aix. Le Chef de centre signala le fait à la Direction qui lança une enquête administrative. L’Union locale CGT, le PCF, appelèrent les travailleurs d’Aix à manifester devant le central téléphonique pour la remise du Procès Verbal au Chef de centre ; il y eut plus de 200 participants à ce rassemblement, venant apporter leur soutien de toutes les entreprises d’Aix. Grâce à cette solidarité la sanction fut minime : « Très sévères observations », au lieu du « blâme » demandé par le Directeur régional.
En 1978 de graves ennuis de santé survinrent. Louis souffrit de sciatiques à répétitions, et il se passa plusieurs mois avant que le médecin s’aperçoive qu’elle était déclenchée par une hernie discale. Cela nécessita une délicate opération, puis une lente guérison avec un arrêt de travail de 10 mois. C’est dans ce contexte, il vécu difficilement les élections législatives de 1978, perturbées localement par une dissidence au sein du PCF. Heureusement Louis Cardin avait une nouvelle compagne : Anne était étudiante à la faculté d’Aix, puis élève à l’école normale d’instituteurs, la vie militante au sein du PCF les ayant rapprochés. L’activité politique s’accrut encore avec la bataille pour « le changement », et la victoire de la gauche à l’élection présidentielle de 1981.

Pendant la grossesse d’Anne, Louis Cardin eut un nouvel ennui de santé, avec un fort décollement de rétine qui nécessita une opération et un traitement au laser à l’hôpital de la Timone à Marseille. Ce fut un nouvel arrêt de maladie de plusieurs mois. Le 19 décembre naquit une petite fille : Morgane. Sa compagne en sortant de l’École Normale d’Aix, fut affectée dans les quartiers nord de Marseille, la reprise du travail de Louis s’effectua au Grand centre interurbain et de transit (GCI) de Saint Mauront, suite à une mutation à Marseille. Il s’ensuivit, pour lui, de nouvelles responsabilités au bureau départemental du syndicat des télécoms, marquées par le suivi des luttes contre des restructurations de service importantes à Saint-Mauront, marquées localement par la suppression de dizaines d’emplois et l’installation au forceps du centre de gestion de l’annuaire électronique dans le bâtiment, conjoint à certaines tractations pour des objectifs politiques du Maire de Marseille.

En 1984, une évolution dans le statut des personnels des télécommunications permit à la catégorie des inspecteurs d’entrer, par appel à candidature, dans le corps des chefs de centre. C’est ainsi Louis Cardin postula, et obtint un emploi de Chef de centre « hors classe » au Centre d’exploitation des télécommunications (CPE) d’Évreux (Eure). Le départ pour la Normandie se fit dans une période où le couple attendait un second bébé. Celui-ci naîtra fin janvier 1985, ce fut un garçon : Yann. Sa compagne, l’ayant suivie dans l’Eure, attendit trois années à effectuer des remplacements dans le département, avant d’obtenir un poste fixe dans une école. Pour lui, plus question d’activité militante de terrain au sein de la section syndicale de son service ; désormais, c’était lui le chef, ayant en face de lui une organisation syndicale CFDT fortement implantée. Cela ne l’empêcha pas de continuer son activité militante au sein de l’Union fédérale des cadres de la CGT, et d’exprimer l’opinion de la CGT au sein des réunions de chefs de centre.

Au printemps 1987, Louis fut muté au Centre principal d’exploitation de Châteauroux (Indre), car les Chefs de Centre étant affectés dans un poste pour une durée maximum de cinq ans. A cette époque les cadres étaient mobilisés par la Direction des Télécommunications pour lancer la communication visant à aboutir à la libéralisation du secteur des télécommunications. Il fallut réunir tous les agents pour expliquer le « projet d’entreprise » de la direction, ce qu’il fit. Mais dans les réunions avec le personnel Louis Cardin ne cacha pas ses opinions contraires à ce projet de la Direction Générale des Télécommunications (DGT) qui préparait la privatisation, et changea son appellation en France Télécom en début 1988.

En 1986, dans une première étape le projet de privatisation des télécommunications du ministre Gérard Longuet, du gouvernement Chirac, avait été rejetée. Mais en 1988, après la victoire de la gauche, le premier ministre Michel Rocard et le ministre Paul Quilès relancèrent le débat pour une réforme des PTT, donnant l’apparence d’une large concertation avec tous les agents. Hubert Prévot* qui avait été un militant national de la CFDT fut chargé de faire un rapport. Il préconisa la création de deux entités pour se substituer aux PTT — Établissements Autonomes de Droit Public (EADP) — et la sortie du personnel du statut de la Fonction Publique. L’affaire dura de nombreux mois, et un grand débat anima donc la profession, marqué par plusieurs émissions d’information syndicales CGT diffusées nationalement et en direct sur le réseau de vidéo interne des PTT. La plus mémorable de ces émissions, et la plus suivie, fut un débat en direct et interactif, à la mode des grands débats télévisés de l’époque, entre Maryse Dumas, la secrétaire générale de la fédération CGT des PTT, et Hubert Prévot. Comme dans les centaines de salles de réception ouvertes un peu partout en France, — six pouvant intervenir en direct dans le débat — plus d’une centaine de personnes suivirent ce débat en direct, pendant les heures de service, dans la salle de réunion du CPE de Châteauroux, avec l’autorisation du chef de centre, comme partout en France. En juin 1990, malgré cette mobilisation, la loi réformant les PTT fut votée. Le personnel garda son statut de fonctionnaire, mais en janvier 1991, ce fut la fin du ministère des PTT, les deux exploitants Poste et France Telecom devenant indépendants l’un de l’autre, des EADP.

En 1989, candidat CGT aux commissions administratives paritaires centrales (CAPC) pour le grade des Chefs de Centre et Receveurs hors classe, Louis Cardin avait été élu représentant du personnel pour ces catégories.

En mars 1992, Louis Cardin fut présenté par le parti communiste, aux élections cantonales dans le canton rural de Belâbre, au sud-ouest l’Indre. Après une bonne campagne de terrain, il dépassa les fatidiques 5 % des voix, permettant le remboursement des frais de campagne.

Toujours à cause de la règle des trois ans-cinq ans, Louis Cardin se trouva obligé de rechercher un nouveau poste. Il cibla la région Rhône-Alpes pour tenir compte des attaches familiales de son épouse. Son choix se porta sur le central téléphonique interurbain Pasteur à Grenoble (Isère) mais le Directeur régional s’opposa à sa venue, car, d’après lui le Centre de Pasteur était déjà un fief CGT, et il ne voulait pas que sa venue le renforce encore. Le bras de fer entre la Commission Paritaire centrale qui lui avait attribué le poste, et le directeur régional va durer 10 mois. Pour débloquer la situation la Direction générale de France Telecom obligea la direction de Grenoble à le prendre en surnombre alors que le poste au Central de Pasteur a été attribué à un cadre adhérent à la CFDT. En fait, il se retrouva dans un placard à la Direction régionale, avec une activité inférieure aux attributions de son grade.

Jusqu’en 1993, Louis Cardin continua de siéger tous les 15 jours aux Commissions paritaires centrales à Paris au siège de France-Telecom et au siège de La Poste. Le 5 janvier 1993, les responsables de France Telecom annoncèrent que c’était la dernière réunion des CAPC qui allaient être dissoutes. Louis Cardin représentant de la CGT demanda à ses collègues des autres organisations syndicales de présenter une motion commune de protestation. Aucun d’entre eux n’accepta cette proposition, et la mort des CAP aux télécommunications fut confirmée. Jusqu’en 1994, Louis Cardin continua de siéger pour les receveurs.

Au printemps 1994, Louis Cardin fut candidat du PCF aux élections cantonales, dans le canton de Saint-Ismier près de Grenoble, il se présenta comme le candidat « anti-Maastricht ». Il rencontra beaucoup de monde, notamment des petits propriétaires de pavillon, ouvriers des entreprises de Grenoble qui s’inquiétaient de la récession économique qui frappait le bassin grenoblois, jusqu’ici épargné, et obtint 6,5% des voix.

En 1993, sa mise au placard lui avait fait subir une déclassification consécutive réforme des classifications inhérente à la réforme Quilès. Il porta un recours qu’il gagna plusieurs mois plus tard, ce lui permit sortir de son placard en direction régionale. Il devint Chef de Centre à Grenoble-Ampère. Son expérience des centres d’exploitation fut reconnue, et il reprit de l’autorité vis-à-vis de ses collègues responsables de centre. Cela s’avéra très utile lors de la grève de l’automne 1995 où il maîtrisa toutes les incidences du conflit : respect du droit de grève, respect du droit du travail, et aussi dénonciation d’un grave sabotage qui interrompit pendant plusieurs heures le service de son Centre. Il obtint grâce à l’aide des syndicalistes de la CGT pour la remise en état des équipements. Cadre militant CGT et responsable de la gestion d’un centre important dont l’autorité avait été vérifiée, il fut appelé par le Directeur régional comme médiateur à la table des négociations de sortie de grève.

Une nouvelle restructuration de France Telecom fit disparaître les centres d’exploitation en les regroupant en très grosses unités (plan EO2), firent perdre à Louis Cardin la direction d’un établissement. Le nouveau directeur du plus important de ces nouveaux services de la région, regroupant 600 personnes réparties sur une dizaine de sites, le choisit comme responsable des ressources humaines.
En décembre 1996, le gouvernement fit voter la loi de privatisation de France Telecom (loi Fillon). Tous les partis de gauche votèrent contre. Mais en mars 1997, Jacques Chirac provoqua de nouvelles élections législatives pour le mis de mai, après avoir dissout l’Assemblée nationale. Louis Cardin fut désigné par le parti communiste comme candidat suppléant aux législatives pour la première circonscription de Grenoble. Sa candidature ne fut pas appréciée par le Directeur régional, d’autant que, dans sa profession de foi, il défendait le Service public des télécommunications et, en cas d’élection, s’engageait à agit pour remettre en cause la loi de privatisation. Pendant la campagne électorale, le Directeur régional proféra des menaces à son encontre mais, la majorité gouvernementale ayant changé, il ne les mis pas immédiatement à exécution.

Mais en août 1997, après la confirmation par le premier ministre Lionel Jospin, de l’ouverture du capital de France Telecom, dans la continuité de la voie suivie par le gouvernement précédent d’Alain Juppé, le Directeur régional repris ses pressions sur Louis Cardin. Il lui proposa un marché : ou quitter le département, ou accepter un poste à Voiron, situé à une trentaine de kilomètres de Grenoble. Louis Cardin n’avait que le weekend pour réfléchir et répondre à cet ultimatum. Il ne put qu’accepter la deuxième proposition. Il devint le directeur de l’Unité du Service par opérateurs de Voiron, qui comprenait aussi les centres de renseignements de Chambéry, Annecy, Annemasse et Avignon. Sa mission consistait notamment à faire changer en profondeur le contenu du travail des opératrices et opérateurs du service du 12. Sa charge de travail devint phénoménale. Il lui fallait aussi participer chaque semaine au conseil de direction à Grenoble. Sa charge de travail devint phénoménale, nécessitant 60 heures de travail hebdomadaire tout en sacrifiant une partie de ses weekends y compris les dimanches. Adieu la vie de famille. Il s’impliqua fortement dans cette nouvelle activité, et réussit malgré tout à recruter des agents au grand dam du directeur régional et de la direction générale qui souhaitaient réduire les effectifs. Du nouveau matériel fut installé, des formations supplémentaires furent obtenues, une étude sur les effets néfastes du travail sur écran fut réalisée par le médecin du travail, étude qui fut une référence nationale. Mais toutes ces transformations positives furent mises à bas quelques années plus tard avec la suppression du service du 12.
En février 1998, Louis subit un nouvel accident de santé, qui nécessita une opération urgente.

Début 2000, l’âge de la retraite sonna pour Louis Cardin. Cela coïncida avec un nouveau divorce. Après une coupure pour se reconstruire, Louis Cardin reprit des activités syndicales et politiques dans le Rhône fin 2003. Il fut membre commission départementale du syndical des retraités CGT à Lyon, puis militant du PCF dans sa commune Villeurbanne. Dans celle-ci, il anima le collectif de défense et d’action pour les bureaux de Poste. Il milita aussi à l’Union locale CGT de Villeurbanne.
Au printemps 2004, il subit un traitement de radiothérapie pour un cancer de la prostate.

En 2008, Louis Cardin fut candidat PCF avec un collectif antilibéral aux élections municipales de Villeurbanne, mais en 2009 il quitta Villeurbanne pour son Ille-et-Vilaine natale. Il s’installa à Dinard. Il prit des activités à la section départementale des retraités au syndicat CGT Fapt d’Ille-et-Vilaine, et anima sur le canton de Dinard le collectif de défense de La Poste. Parallèlement il milita avec la section PCF du canton. En mars 2014, Louis fut parmi les candidats PCF d’une liste de gauche aux élections municipales de Dinard (8,4%)…

Cependant les activités de Louis Cardin furent désormais essentiellement consacrées à l’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance (ANACR), dont il devint président du Comité local Saint-Malo Dinard. Étant membre du CA de l’association Libération Nationale PTT, il se consacra aux hommages pour la mémoire des résistants des PTT de la Source K : Laurent Matheron* (cérémonies à Lyon et Tournus) et Pierre Guillou* (cérémonies à Rennes et à Plonévez-Porzay). Membre du CA l’Institut CGT d’Histoire Sociale de la FAPT (ex-PTT), il continua ses travaux sur le syndicalisme CGT en Algérie commencés en 2006. Parallèlement à ces recherches il entreprit une série de conférences : Marseille 2011, Lyon 2012, Limoges et Montpellier 2013, Rennes 2014.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153597, notice CARDIN Louis, Roger, Pierre par Gilles Pichavant, Louis Cardin, version mise en ligne le 18 février 2014, dernière modification le 16 octobre 2019.

Par Gilles Pichavant, Louis Cardin

Œuvre : Louis Cardin, Histoire de la Fédération CGT des PTT en Algérie, IHS CGT FAPT (ex-PTT), 2012, 44p.

SOURCE : Sources : Arch. de la fédération CGT FAPT (ex-PTT) — Curriculum vitae et témoignages de Louis Cardin.

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