COTTIN Georgette [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Sous le régime de Vichy, en 1941-1942, jeune lycéenne d’Alger, tentée par l’École des Beaux-Arts, aidant clandestinement les JC et Henry Salem (Henri Alleg*)

Sous le régime de Vichy à la fin de 1941 et en 1942 avant le débarquement allié, l’action de cette jeune communiste clandestine nous est connue fugitivement par les souvenirs d’Henri Alleg (Mémoire algérienne, 2005). « Jeune Européenne à l’allure de lycéenne fille de la bonne bourgeoisie coloniale », Georgette Cottin servait d’intermédiaire avec des responsables des Jeunesses communistes formant un des noyaux communistes de survie dans la clandestinité du PCA frappé par la répression.

Arrivant en 1940 de Marseille à Alger, Henry Salem (futur Henri Alleg*) avait vécu à l’Auberge de jeunesse d’Alger ; c’était son lieu d’accueil et de relations. Il avait pour premier copain, Francis Reyné, fils d’Isabelle Vial* militante communiste ; arrêtée en 1941, elle se trouvait emprisonnée à Maison-Carrée. C’est ce milieu que retrouve en 1941, Henry Salem obligé de quitter Oran où il était pion au lycée. À Alger, avec son ami Francis Reyné, il s’emploie à fabriquer des tracts et des papillons à coller pour manifester l’existence des Jeunesses communistes.

C’est donc cette toute jeune Georgette Cottin qui assure le contact avec des dirigeants communistes clandestins. Au dire d’Henri Alleg, elle n’aurait pas plus de quinze ans, ce qui semble bien jeune car elle suivait aussi les cours à l’École des beaux-arts d’Alger, souhaitant devenir architecte. Henry Salem qui était encore britannique (l’Angleterre est en guerre contre l’Allemagne), et qui ne peut sous Vichy, -les Salem étant fichés juifs-, faire valoir à sa majorité la naturalisation française de son père, trouve à s’héberger dans ce milieu des amitiés des Auberges de jeunesse et aussi des jeunes qui fréquentent les Beaux-arts d’Alger (voir au nom d’Aïcha Alleg*).

Bien que se référant à un grand parent maternel, officier français « condamné à l’Algérie » comme on disait au XIXe siècle sous l’Empire de Napoléon III, Georgette Cottin « se trouvait être clandestine au sein de sa propre famille », taisant ses activités à ses parents qui n’étaient pas communistes. Agent de liaison certes, elle met aussi à la disposition de ces « jicés » (JC), une machine à écrire et la ronéo sauvée avant la fermeture du siège des Auberges de jeunesse d’Alger (qui donnait sur la place du Gouvernement).

Cet apport permet de sortir sur une page recto-verso, à date irrégulière, quelques numéros d’une Jeune Garde, journal des JC, qui appellent à libérer la France et à gagner la guerre antifasciste, mais ne parlent pas de l’Algérie. En 1943, après le débarquement allié de novembre 1942, hors clandestinité, sous impulsion des communistes français libérés en Algérie, s’amplifie la campagne de mobilisation militaire aux côtés des alliés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153613, notice COTTIN Georgette [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 19 février 2014, dernière modification le 19 février 2014.

Par René Gallissot

SOURCE : H. Alleg, Mémoire algérienne, Stock, Paris 2005.

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