MONIER (ou MONNIER) Ferdinand, Alfred [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy

Né à Ixelles le 2 juin 1854. Ouvrier confiseur puis marchand de journaux. Militant anarchiste de Bruxelles.

Ouvrier confiseur et colporteur du journal La Voix de l’ouvrier, Ferdinand Monier (ou Monnier), qui s’était engagé dans le mouvement révolutionnaire dès la fin des années 1870, fut avec Egide Govaerts*, Wysmans*, Pintelon*, Stuyck et Alexandre Colignon, à l’initiative de la publication du journal Ni Dieu ni maître (Bruxelles, 23 numéros, 23 mai 1885 au 22 mai 1886). Il était à cette époque l’un des principaux orateurs des meetings anarchistes à Bruxelles. Lors d’un meeting socialiste début 1885 organisé pour les sans-travail, il prit la parole et déclara : "Quand l’ouvrier a faim, il sait ce qu’il doit faire ; il ne doit rien attendre des mandataires pourris de la bourgeoisie. Les droits politiques !... Ah le suffrage universel, il s’agit bien de cela ! Allons droit au but, à la bourgeoisie ; c’est elle que nous devons tuer", intervention qui fut vigoureusement applaudie, selon la presse de l’époque.

Le 27 juillet 1885 et à la suite de l’arrestation de quatorze militants anarchistes, dont plusieurs étrangers qui seront expulsés, Ferdinand Monier fut condamné pour "outrage à la police". Dans les premiers mois de 1886 il prit une part active à la campagne d’agitation menée par les anarchistes en Wallonie (Bruxelles, Liège, Verviers). Suite à des meetings tenus à Bruxelles le 27 mars et à Dison le lendemain et qui furent suivis d’attroupements et d’incidents avec la police, il fut arrêté et emprisonné. Ces divers troubles du mois de mars en Wallonie seront à l’origine d’une loi anti-anarchiste.

Lors de la campagne menée à l’été 1886 par les socialistes en faveur du suffrage universel, Monier fut l’auteur d’un Manifeste anarchiste dont les 6.000 exemplaires furent saisis par la police et qui lui valurent d’être condamné le 12 novembre à trois mois de prison par la Cour d’assises du Brabant.

Monier continua de diffuser toute la presse libertaire des années 1890. Il fut également un collaborateur du journal Le Cri des opprimés (Charleroi, au moins 2 numéros des 4 et 11 octobre 1896) publié par Emile Chapelier*. Son nom (sans photo) figurait dans l’Album photographique des individus qui doivent être l’objet d’une surveillance spéciale aux frontières (Paris, Imprimerie Chaix, septembre 1894).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153748, notice MONIER (ou MONNIER) Ferdinand, Alfred [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 31 mars 2014, dernière modification le 10 août 2020.

Par Rolf Dupuy

SOURCES : R. Bianco, « Un siècle de presse… », op. cit. — J. Moulaert, Le mouvement anarchiste en Belgique..., op. cit. — Note de M. Enckell.

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