Par Rolf Dupuy, Thierry Bertrand
Né le 10 novembre 1898 à Lyon (3ème), mort le 18 mars 1950 à Paris (18ème) ; anarchiste individualiste de la région lyonnaise.
Élève à l’École centrale de Lyon, Paul Bergeron composait et diffusait La Poussée juvénile et libertaire, publication qui se présentait sous forme de feuilles polycopiées.
Mobilisé en 1917, Bergeron ne vint aux idées anarchistes qu’après son incorporation.
Il se maria le 11 mars 1920 à Lyon (3ème) avec Jorry Marie-Louise.
Militant de tendance individualiste, Bergeron allait publier un grand nombre de bulletins dans la région lyonnaise. Il fut le principal animateur de la revue Les Vagabonds individualistes et libertaires dont plusieurs séries (au moins 5) furent publiées à Lyon entre 1916 et 1924 et qui comptait en 1923 112 abonnés ; le n° 31, le dernier, parut en août 1924. Parallèlement cette revue a édité au moins 10 numéros spéciaux sous forme de brochures avec des textes de Bergeron, P. Chardon, M. Devaldes, Erich Mühsam, H. Zisly, etc.
A partir d’octobre 1923 Bergeron fut le directeur de l’organe de co-éducation Sans Etiquette (Lyon, 17 numéros d’octobre 1923 à juin 1925). Puis il fut le rédacteur gérant des cahiers individualistes Lueurs (Lyon, 6 numéros du 15 décembre 1924 au 25 juin 1925) qui voulaient s’adresser « à un double public : à l’élément libertaire et ensuite, aux sans partis, aux sans étiquettes et à toutes les individualités libres et indépendantes, de quelque point de l’horizon qu’elles viennent ». Après l’échec de cette revue qui lors du numéro 6, et dernier, affichait un déficit de 1.800 fr, Bergeron prit, en janvier 1926, la responsabilité du journal individualiste L’Ordre naturel (Paris, 9 décembre 1920 à mars 1922), fondé en 1918 par H. L. Follin et où il succédait à Marcel Sauvage, suite à la fusion avec Lueurs ; la publication de ce journal, dont le n° 1 est daté janvier 1926, cessa en janvier 1927 (6 numéros).
Bergeron, qui demeurait alors 232 rue Garibaldi à Lyon, avait également publié un numéro unique du journal L’Objecteur (25 décembre 1924) qui entendait « batailler pour faire pénétrer l’objection de conscience dans la mentalité française »mais qui disparaîtra « à cause de l’apathie générale » (cf. Lueurs, n°5). Paul Bergeron avait été au début des années 1920 le promoteur d’une Ligue pour la reconnaissance de l’objection de conscience.
Il était en 1926 membre actif du Conseil initial de la Société mondiale d’individus contre les tyrannies nées de la fiction des intérêts nationaux. Cette société dont étaient également membres Banville d’Hostel, A. Barriol et Madeleine Vernet a publié un numério unique du bulletin La République Supranationale (Paris, mai 1926).
Paul Bergeron collabora également à un certain nombre de bulletin libertaires lyonnais dont La Feuille (1917 à août 1939) publiée par Jules Vignes, La Houle (7 numéros du 1er mai 1926 à juillet 1928), Les Libérés de toutes les guerres (24 numéros de novembre 1924 à mars 1927) ainsi qu’à divers autres titres dont Le Réveil de l’Esclave (Pierrefitte, 42 numéros de mai 1920 à avril 1925) d’A. Lorulot, La Revue Anarchiste (Paris, décembre 1929-avril 1936) et Le Semeur de Normandie (1923-1936).
Il était rappelé en activité une première fois en janvier 1940 où il était affecté à l’atelier de construction de Lyon. Renvoyé dans ses foyers pour inaptitude physique (surdité due à une otite catarrhale et état général amaigri) il se faisait convoquer une deuxième fois le 18 mars 1940 pour se retrouver au dépôt du train 14 (le tramway lyonnais, ligne 14).
Par Rolf Dupuy, Thierry Bertrand
ŒUVRE : - Pour l’édification des anarchistes, Ed. de la revue les Vagabonds, 1923, 79 p.
SOURCES : Arch. Dép. Rhône 1RP1859 — État civil — J. Maitron, Le Mouvement anarchiste... op. cit. — R. Bianco, « Un siècle de presse… », op. cit. — Les Vagabonds, n°6, 1922.