BERNHART Victor, Joseph [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy, Dominique Petit

Né le 12 juillet 1850 à Paris (VIIIe arrondissement) ; coupeur de cravates ; militant anarchiste parisien ; administrateur de l’organe anarchiste Le Ça ira.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Victor Bernhart, qui demeurait 52 rue du Chemin Vert, fut à partir du numéro 9 (16 décembre 1888), le rédacteur administrateur de l’organe anarchiste Le Ça ira (Paris, 10 numéros du 27 mai 1888 au 13 janvier 1889) où il avait remplacé Constant Martin et auquel collaborèrent entre autres Charles Malato, Emile Pouget et Tennevin.
En septembre 1888 Le ça ira fonda une société anonyme à capital variable qui, en vue de la création d’un quotidien anarchiste, devait émettre 10.000 obligations de 5 francs. Bien que l’idée fût bien accueillie notamment à Bordeaux, Nîmes, Lyon et Vienne, le projet dut être abandonné après les poursuites engagées devant la Cour d’assises contre les responsables du journal (cf. n°10, article Silence aux pauvres).
Le 25 novembre 1888, parut dans la Révolte l’annonce suivante : « Les camarades sont prévenus que dorénavant tout ce qui concerne le journal Ca Ira, doit être adressé au compagnon Bernhart, 52 rue du Chemin Vert à Paris. »

Victor Bernhart fut par la suite l’un des signataires – avec Cabot, Coudry, Courtois, Duffour, Millet, Paul Reclus, Siguret et Tortelier – d’un appel en faveur de la création d’un quotidien libertaire paru dans La Révolte du 31 août 1890.

Bernhart figurait sur une liste d’anarchistes, actuellement militants, résidant à Paris et dans le département de la Seine (on considérait comme militants ceux qui assistaient régulièrement aux réunions du Cercle International et d’autres groupes). Cette liste était arrêtée au 1er avril 1892. Bernhart avait un dossier à la Préfecture de police portant le n° 202.195. Il demeurait 52 rue du Chemin Vert (en mars 1892). Une note avait été rédigée sur lui le 31 mars 1892. La 1ère brigade de recherches l’avait rayé de la liste le 2 avril 1892, comme « toujours peu dangereux ».
Bernhart figurait sur l’état des anarchistes au 26 décembre 1893, son adresse était 52-54 rue du Chemin Vert, il était considéré comme militant.
Le 28 février 1894, son domicile fut perquisitionné, sans résultat. Arrêté, il fut libéré le 5 mars. Son dossier de la Préfecture de police portait alors le n°253.709. Lors de son arrestation la presse donnait le 13 juillet, comme jour de sa naissance, sans que cela corresponde à l’état civil, cette erreur répétée dans tous les journaux devait provenir du bulletin d’une agence de presse. Au moment de son arrestation, il était marié et avait un fils de 19 ans. Selon L’Echo de Paris, il habitait son logement depuis plus de vingt ans, avec sa famille et il était « réputé comme un garçon très doux, très tranquille. »
Bernhart se trouvait sur l’état récapitulatif des anarchistes du 31 décembre 1896 et sur celui de 1901 (n°253.709)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153813, notice BERNHART Victor, Joseph [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, Dominique Petit, version mise en ligne le 4 avril 2014, dernière modification le 6 février 2020.

Par Rolf Dupuy, Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES : La Révolte, 31 août 1890. — R. Bianco, « Un siècle de presse anarchiste… », op. cit. — Fichier Bertillon — Note de M. Enckell. — Archives de Paris. Etat civil reconstitué V3E/N 166 — Archives de la Préfecture de police Ba 1500, 1504 — Archives nationales BB 18 6448 — Le Journal 1er mars 1894 — Le Soleil 1er mars 1894 — L’Intransigeant 2 mars 1894 — Gazette nationale 2 mars 1894 — L’Echo de Paris 2 mars 1894.

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