BURY Paul [Dictionnaire des anarchistes]

Le 14 juillet 1883, les anarchistes de Roubaix manifestèrent bruyamment contre les condamnations de Louise Michel et d’Emile Pouget à Paris et celles de Lille du 18 mars. Paul Bury y prit une part active. Il portait le drapeau rouge et fut arrêté portant une serpette de bourrelier. D’autres ouvriers tisserands furent aussi arrêtés : Charles (ou J.-B.) Pollet, les frères Louis et J.-B. Dendivel, Dejaeger et le Belge Vanhoelle. Ils portaient des bâtons, un tiers-point, le journal anarchiste La Lutte (Lyon). Bury fut condamné à un an de prison. Au cours du procès, il se déclara « individualiste », ne faisant partie d’aucun groupe.

En 1884, il vendait Terre et Liberté, organe communiste anarchiste. Il proclamait dans une réunion : « Il est bon d’aller de temps en temps en prison pour instruire les prisonniers qui ne savent pas ce qui se passe : ce sera avec eux, les repris de justice, que l’on obtiendra le plus facilement et le plus vite la révolution ».

En 1885, il aurait été gérant du journal Le Paria de Pol Martinet.

À Tourcoing en 1894, au cours d’une conférence socialiste où Guesde était présent, Bury fut arrêté pour la violence de ses propos : il aurait dit « qu’il fallait tout chambarder, que ceux qui n’ont pas de pain doivent voler, et qu’il faut estourbir tous les sales bourgeois ». Condamné le 9 novembre 1894 à treize mois de prison et à la relégation, il fut envoyé au bagne de Nouvelle-Calédonie.

En janvier-février 1901, les anarchistes de Roubaix organisèrent une campagne de solidarité pour sa mère, "étant dans la plus extrême misère" ; le groupe "Liberté d’opinion et solidarité internationale" y contribua aussi.

Amnistié le 11 mars 1901, Bury rentra en France en mai. Le même groupe finança son voyage de Marseille à Roubaix.

Il mourut dans cette ville en 1924, à moins qu’il s’agisse d’un homonyme.