DEMURE Clovis

Par Lucien Grelaud, notice complétée par Rolf Dupuy

Né à Écoche (Loire) le 3 avril 1854. Ouvrier tisseur & cordonnier, militant à Roanne, à Lyon et à Saint-Etienne.

Clovis Demure se maria le 29 septembre 1877 et eut deux enfants. Ouvrier tisseur à Roanne (Loire), il était, en 1880, un des animateurs du groupe anarchiste Les Révoltés. En 1882, il perdit son travail en raison de ses idées et de sa participation à la grande grève des tisseurs de février-mars.

En 1883, les 7 juillet et 20 octobre, il fut condamné, pour infraction à la loi sur la liberté de réunion, à trois jours de prison, puis à deux jours et 5 f d’amende. C’est à cette époque qu’il serait parti pour Lyon où il aurait collaboré à l’hebdomadaire anarchiste Le Drapeau noir (17 numéros, 12 août-2 septembre 1883) qui avait fait suite à La Lutte. Puis il revint à Roanne et appartint au groupe anarchiste Le Revolver. Le 18 février 1884, il présida une réunion de Jules GuesdeCyvoct avait été désigné comme président d’honneur. Sans doute la salle était-elle composée en majorité d’anarchistes et Demure tint à préciser qu’il n’avait rien à demander au gouvernement lorsque fut présenté l’ordre du jour réclamant la réduction à huit heures de la journée de travail.

Après le 18 mars et la commémoration de la Commune, Demure fut condamné à cinq jours de prison et 1 f d’amende. Il fut alors, durant quelques semaines, secrétaire de rédaction de L’Alarme (Lyon, 8 numéros, 13 avril-1er juin 1884).

Jusqu’aux premières années du siècle et peut-être même après, Demure fut un militant anarchiste très actif, sans cesse condamné. En 1887 : deux jours de prison et 6 f d’amende pour outrages à agents et divagation d’un animal malfaisant (sic) ; en 1890 (31 octobre) : quinze jours de prison par le tribunal correctionnel de Roanne pour outrages à commissaire de police au cours d’une réunion ; en 1891 (1er juillet) : condamnation, par la cour d’assises de la Loire, à un an de prison et 100 f d’amende pour participation à un meeting le 30 avril et « provocation au meurtre, au pillage et à l’assassinat des officiers » (en outre, 5 f d’amende infligés par le tribunal correctionnel de Roanne le 5 mai pour le même motif).

Demure était alors considéré comme le chef des anarchistes roannais par le sous-préfet qui, en 1891, à propos d’une demande de relèvement de l’indemnité mensuelle de surveillance, rappelait son passé et écrivait : « Laborieux, économe, assez sobre, c’est un anarchiste habile et prudent qui, pour éviter qu’on connaisse ses relations, n’a aucun rapport avec les ouvriers de l’usine où il travaille comme tisserand. C’est dans la nuit qu’il conviendrait de surveiller ses agissements (...) Un affilié seul pourrait fournir des renseignements utiles ».

En 1893 (21 septembre). Demure était une nouvelle fois condamné : un mois de prison pour complicité de rébellion contre agents de la force publique.

Il perdit sa femme en 1894. Il habita Saint-Étienne à partir de 1896, travaillant comme cordonnier et fréquentant toujours les groupes anarchistes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article153895, notice DEMURE Clovis par Lucien Grelaud, notice complétée par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 4 avril 2014, dernière modification le 13 juin 2022.

Par Lucien Grelaud, notice complétée par Rolf Dupuy

SOURCES : Arch. Dép. Loire, 10 M 82 et 95, 19 M 2-6-20-61 — R. Bianco, « Un siècle de presse… », op. cit. — Note de Marc Philippe.

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