LÉAUTÉ Lucien [dit Lesage, Luc Lelatin] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy

Né le 3 janvier 1896 à Paris, mort le 24 février 1966 ; employé de commerce puis correcteur d’imprimerie ; anarchiste.

Très jeune, Lucien Léauté collabora à la Bataille syndicaliste, quotidien de la CGT, ainsi qu’au Libertaire dont il fut longtemps l’un des collaborateurs sous le pseudonyme de Monsieur Lesage. Il était inscrit au carnet B. En janvier 1914, pour un article paru dans le Libertaire, il fut condamné à trois mois de prison et détenu à la Santé. Mobilisé en avril 1915, au 124e régiment d’infanterie stationné à Laval (Mayenne), il fut traduit, en octobre 1917, devant le conseil de guerre pour propagande pacifiste, faux et usage de faux : il avait établi de fausses permissions qu’il avait distribuées aux soldats de sa compagnie. Le 15 juillet 1918, il fut fait prisonnier.

Après l’armistice, en juillet 1919, il fut condamné à vingt jours de prison pour avoir pris part, à Chartres, à une manifestation alors qu’il n’était pas démobilisé.
Dans les années 1920, il collabora à une petite feuille intitulée La bagarre qui était faite rue Daguerre (Paris 14e arr.) et dont l’administrateur était Pompidou, oncle du futur président de la République et bouquiniste rue Guénégaud. En septembre 1922, il fut condamné à six mois de prison pour des articles parus dans le Libertaire, enfin, trois mois plus tard, en décembre, à huit mois, pour un article publié dans le même journal. Le Libertaire du 2-9 février 1923 annonça sa libération. Le IVe congrès de l’Union anarchiste tenu à Paris, les 12 et 13 août 1923, le désigna comme collaborateur du Libertaire. Moins d’un an plus tard cependant, il écrivait dans le Semeur de Normandie du 3 juin 1924, année de la victoire du Cartel des gauches aux élections législatives : « J’ai voté le 11 mai ; j’ai voté, parce que je ne croyais plus à la Révolution. »

Après avoir travaillé chez Parron, il fut correcteur chez Doussain (Imprimerie de l’Hôtel des Postes). Cet emploi lui permis d’être admis au syndicat des correcteurs le 30 mars 1924.

En mars 1940, il fut interné par le gouvernement français et il le demeura sous le régime de Vichy. A la fin de sa vie il préparait un livre sur Gustave Hervé et le journal La Guerre Sociale.
Alexandre Croix* lui consacra une notice nécrologique dans Liberté, le journal de Louis Lecoin*, le 1er juin 1966.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154009, notice LÉAUTÉ Lucien [dit Lesage, Luc Lelatin] [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 19 avril 2014, dernière modification le 16 octobre 2019.

Par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy

ŒUVRE : Sermon à l’intention du soldat Pinard, Gr. de propagande par la brochure, La Brochure mensuelle, n° 60, Paris, 1927. — Article « Armée » pour l’Encyclopédie anarchiste, publiée sous la direction de Sébastien Faure.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13053. — Y. Blondeau, Le Syndicat des Correcteurs de Paris et de la région parisienne 1881-1973, Bulletin des Correcteurs, 1973 — L. Lecoin, Le Cours d’une vie, op. cit. – R. Bianco, Un siècle de presse anarchiste d’expression française 1880-1983, Aix-Marseille I, 1987.

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