BÉNÉTIERRE Michel, Raphaël [Dictionnaire des anarchistes]

Par Guillaume Davranche, Rolf Dupuy

Né le 21 mai 1891 à Saint-Étienne (Loire), mort le 5 août 1950 à Lyon (IIIe arr.) ; ouvrier imprimeur et typographe ; anarchiste.

Pour son service militaire, Raphaël Bénétierre fut incorporé à la 25e section d’infirmiers à partir du 9 octobre 1912, et servit en Tunisie. Le 12 août 1913, la commission de réforme de Tunis le réforma temporairement pour des problèmes intestinaux et il rentra en France.

Il milita alors au groupe anarchiste de Saint-Étienne (Loire) où il fut très ami avec Laurent Moulin. Le 12 octobre 1913, il fut arrêté avec Claude Charrat et Philippe Goy lors d’une diffusion de tracts antimilitaristes à la caserne Rullière. Il s’agissait en fait d’un extrait d’un vieux discours d’Aristide Briand. Les trois jeunes ouvriers furent condamnés par le tribunal correctionnel, le 31 octobre à deux mois de prison. L’Humanité ayant indiqué qu’ils n’étaient pas anarchistes, ils écrivirent une lettre au Libertaire pour protester et rétablir la vérité.

Le 10 juillet 1914, la commission de réforme de Saint-Étienne le reconnut de nouveau apte au service. Il fut mobilisé le 13 août 1914, et versé au 4e régiment de zouaves. Raphaël Bénétierre fut cité pas moins de trois fois à l’ordre du régiment (21 juin 1916, 6 novembre 1916, 5 juin 1917) pour divers faits de bravoure. Passé caporal le 27 mai 1916, il fut promu sergent le 24 juin 1917. Le 1er juillet 1918 il fut versé au 9e régiment de tirailleurs où il obtint de nouveau trois citations à l’ordre du régiment (le jour même de son arrivée, le 1er juillet 1918, puis le 1er août 1918 et le 25 octobre 1918). Tout cela devait lui valoir la médaille militaire en 1929.

Passé dans une section d’infirmiers le 14 janvier 1919, il fut démobilisé le 18 août 1919. Il se réinstalla alors à Saint-Étienne, au 2 place Sainte-Barbe.

Durant ses permissions, il aurait néanmoins participé aux réunions du groupe des Amis de Ce qu’il faut dire (voir Sébastien Faure), puis au Comité de défense sociale (CDS) de Saint-Étienne, en 1918, avec Jean-Baptiste Rascle.

Lorsque, en décembre 1926, fut fondé le groupe anarchiste-communiste de Saint-Étienne (voir Francis Poinard), affilié à l’Union anarchiste, Raphaël Bénétierre en fut adhérent.

Le 5 juin 1928, la commission de réforme de Lyon lui diagnostiqua de sévères troubles intestinaux (non imputables au service armé). Il fut alors réformé n°2 temporaire. La commission de réforme de Saint-Étienne confirma définitivement le 14 mars 1929.

En 1928, alors qu’il était gravement malade et privé de ressources, le journal La Voix libertaire, organe de l’Association des fédéralistes anarchistes (AFA) dont il était membre, lança une souscription en sa faveur et en celle de Georgette Buisson.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154017, notice BÉNÉTIERRE Michel, Raphaël [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, Rolf Dupuy, version mise en ligne le 18 avril 2014, dernière modification le 16 octobre 2022.

Par Guillaume Davranche, Rolf Dupuy

SOURCES : Etat civil de Saint-Étienne et de Lyon. — Registres matricules de la Loire. Arch. Nat. F7/13060. — Arch. Dép. Loire, 19 M 38. — L’Humanité du 1er novembre 1913. — Le Libertaire du 15 novembre 1913. — La Voix libertaire, année 1928.

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