MÉLINAND Gérard, Michel, Jean-Claude [dit le Grand Gégé] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy

Né le 17 juillet 1952, à Paris 12e arr., mort le 22 juin 2000 à Paris. Imprimeur, militant de l’ORA puis de l’OCL "2e manière" et de la CNT-F.

Gérard Mélinand (2000)
Gérard Mélinand (2000)
cc Arch. Jacky Toublet/FACL

Né dans une famille franco-italienne de sensibilité gaulliste, Gérard Mélinand n’a pas participé au mouvement de mai-juin 1968 au lycée où il était élève. Ce n’est que l’année suivante qu’il adhéra au Comité d’action lycéen, découvrit le communisme libertaire et adhéra au groupe ORA de Vincennes.

Résidant dans le 5e arrondissement de Paris, il adhéra ensuite au groupe Jules Vallès du 13e arrondissement. Il s’y investit rapidement dans le travail de quartier au sein du collectif publiant Le canard du 13e et animant le terrain d’aventure organisé pour les enfants du quartier. Dans l’organisation, il fut nommé au Secrétariat aux relations internationales (SARI) chargé des relations avec les compagnons italiens. Parallèlement il se formait aux métiers de l’impression à Edit 71, l’imprimerie montée par l’ORA.

Puis, en 1974, il fit partie du groupe ORA du 5e arrondissement – avec notamment Geneviève Pauly, Rolf Dupuy, Natacha Doudjeva, Laurent Galice – et participa à l’agitation au sein de la Maison pour Tous de la rue Mouffetard et à la publication du journal de contre-information Le Cri du 5e.

En 1976 il se prononça pour l’exclusion de la tendance qui allait former l’Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL, voir Patrice Spadoni) et poursuivit son militantisme au sein de l’OCL, le nouveau sigle adopté par l’ORA.

Lors de l’émergence en ce milieu des années 1970 du mouvement autonome, il allait devenir l’un des partisans de cette mouvance, participant à l’occupation du journal Libération et devenant l’une des figures de l’autonomie parisienne dans laquelle il allait entraîner bon nombre de militants. Ces positions, la violence extrême développée par les autonomes et un antisyndicalisme primaire allait entraîner alors le départ de l’OCL de nombreux militants.

Après avoir travaillé dans diverses imprimeries, Gérard Mélinand fonda sa propre imprimerie, Expression.

Après le renouveau de la CNT lors des grèves de 1995, il se rapprocha de cette organisation à laquelle, à la fin des années 1990, et malgré l’opposition de certains militants estimant que son statut de patron était en contradiction avec son adhésion à la confédération, il parvint à adhérer au syndicat de la communication.

Il eut l’idée d’organiser les journées culturelles de mai 2000, intitulées « Un autre futur », et participa activement au comité chargé de les mettre sur pied. Après ces journées qui furent une réussite, et épuisé par l’effort fourni, Gérard Mélinand est mort d’une rupture d’anévrisme dans la nuit du 21 au 22 juin 2000 à la sortie de son imprimerie. Plusieurs centaines de personnes assistèrent à la cérémonie précédant son incinération au cimetière du Père-Lachaise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154041, notice MÉLINAND Gérard, Michel, Jean-Claude [dit le Grand Gégé] [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 11 avril 2014, dernière modification le 11 avril 2020.

Par Rolf Dupuy

Gérard Mélinand (2000)
Gérard Mélinand (2000)
cc Arch. Jacky Toublet/FACL

SOURCES : Notice de Nick Heath, libcom.org — Souvenirs personnels. — Fichier des décès Insee.

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