SEIGNE Jean, Félix [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Lorcin et Gérard Raffaëlli, complété par Rolf Dupuy et Guillaume Davranche

Né à Saint-Sixte (Loire) le 26 janvier 1899, mort le 13 septembre 1984 à Saint-Etienne ; métallurgiste ; anarcho-syndicaliste de Saint-Etienne (Loire).

Jean Seigne participa, pendant la Première Guerre mondiale, à la réorganisation du groupe anarchiste de Saint-Étienne avec Philippe Goy* et Charles Flageollet* et appartint au groupe des Amis du Libertaire et de La Mêlée. Instruit et dynamique, il se consacra aux tâches d’éducation et d’organisation, participant aux réunions. En 1918, il organisa des sorties éducatives, des fêtes et des conférences avec Lucie Ledin.

Dès sa reparution en janvier 1919, il diffusa Le Libertaire et était membre du groupe local des Jeunesses libertaires.

Militant du syndicat des Métaux de Saint-Étienne, Jean Seigne proposa, le 5 mars 1921, que le syndicat adhère aux Comités syndicalistes révolutionnaires, mais Flageollet, qui craignait que ce soit le premier pas vers une scission, s’y opposa, et l’emporta par 10 voix contre 9. Il fit en revanche voter, en juillet 1921, l’interdiction pour les membres du bureau d’avoir un mandat électoral.

En décembre 1921, il était membre du comité de gestion du Syndicaliste révolutionnaire, organe du comité central des Comités syndicalistes révolutionnaires (voir Pierre Besnard).

Secrétaire du syndicat stéphanois des Métaux, il fut délégué au congrès extraordinaire de l’union départementale CGTU, tenu le 23 avril 1922. Du 25 juin au 1er juillet 1922, il fut délégué au congrès constitutif de la CGTU à Saint-Étienne et soutint les motions Besnard*.

Jean Seigne contribua à la création des Jeunesses syndicalistes à Saint-Étienne, mais en fut évincé dès 1922 par la montée des communistes. En avril 1923, il devint secrétaire du syndicat des métaux. Les 29 avril, 13 mai et 3 juin il prit part au congrès des usines métallurgiques de la Loire, organisé par la CGTU. Du 29 au 31 juillet, il fut délégué au IIe congrès de la Fédération unitaire des métaux, à Paris, où il siégea désormais dans la minorité, avec Théo Argence*, Henri Bott*, Lucien Chevalier*, Jules Massot*, Benoît Broutchoux* et Célestin Ferré*. En août 1923, battu par 60 voix à 40 sur la question des commissions syndicales communistes, Jean Seigne fut remplacé par le communiste Marcel Thibaud au secrétariat du Syndicat unitaire des métaux de Saint-Étienne.

En 1926, il rejoignit la CGT-SR, tout en participant à l’activité de la Ligue syndicaliste créée par Pierre Monatte*, qui devint ensuite le Comité pour l’indépendance du syndicalisme. En 1932, il fut membre du comité de rédaction et administrateur de l’organe de la CGT-SR, Le Combat syndicaliste.

À la faveur de l’élimination des communistes de la CGT après le Pacte germano-soviétique, Jean Seigne redevint, en 1939, secrétaire du syndicat des Métaux de Saint-Étienne (Loire). Il le resta jusqu’en 1944, en défenseur convaincu de la Charte du travail.

En 1945, il participa à la constitution de l’union locale CNT de Saint-Étienne.

En 1949, il travailla à un regroupement des forces syndicales anticommunistes, d’abord en adhérant au Cercle d’études syndicales d’Urbain Thévenon*, puis en impulser un comité de liaison départemental entre la CFTC, la CGT-FO, le SNI, la FEN et la CNT. Il adhéra également au Comité de défense des peuples d’outre-mer.
À partir de 1953, il fut le trésorier de l’union locale CNT et le resta jusqu’en 1961, où, suite à des querelles internes (voir Marcel Renoulet), il en fut exclu, un communiqué de l’union locale dans Le Combat syndicaliste du 31 mai 1962 lui interdisant de se revendiquer de la CNT. Il adhéra alors à la CGT-FO, où il continuait en 1969 à s’occuper des retraités. Parallèlement, il militait au groupe local de la Fédération anarchiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154072, notice SEIGNE Jean, Félix [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Lorcin et Gérard Raffaëlli, complété par Rolf Dupuy et Guillaume Davranche, version mise en ligne le 19 avril 2014, dernière modification le 19 octobre 2020.

Par Jean Lorcin et Gérard Raffaëlli, complété par Rolf Dupuy et Guillaume Davranche

SOURCES : Arch. Dép. Loire, 19 M 38, 19 M 39, 92 M 258, 93 M 46, M 539 et 540 travée 438/2. — Archives Urbain Thévenon. — Gérard et Michèle Raffaëlli, « Le Mouvement ouvrier contre la guerre dans la Loire, 1914-1920 », mémoire de maîtrise, université de Nanterre, 1969 — Daniel Colson, « La Charte du travail et le syndicat des Métaux de Saint-Étienne », Les ouvriers en France pendant la Seconde Guerre mondiale, sous la direction de Denis Peschanski et Jean-Louis Robert, actes du colloque du CNRS, Paris 22-24 octobre 1992 — Samuel Jospin, « La CGT-SR à travers son journal Le Combat syndicaliste, 1926-1927 », mémoire de maîtrise, université Paris-I, 1974 — Le Combat syndicaliste, années 1950-1960 — Boris Ratel, « L’anarcho-syndicalisme dans le bâtiment en France entre 1919 et 1939 », mémoire de maîtrise d’histoire sociale, université Paris-I, 2000. — Fichier des décès INSEE.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable