CAPDEROQUE Marie, Julienne [dite Marion BACHMANN] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Maurice Moissonnier, notice révisée par Laurent Gallet

Née à Lyon (VIe) le 19 juin 1873 ; modiste, 6, rue Imbert-Colomès, à Lyon (Rhône) ; militante anarchiste.

Née de père inconnu et de Victorine-Henriette, petite et remuante, gênée par un défaut de prononciation (elle zézayait fortement), Marie Capderoque avait pris le nom de son beau-père et, vers 1890-1894, jouissait à Lyon d’une grande popularité. C’était pour les initiés la « citoyenne Marion ».

Membre du syndicat des Dames réunies, elle fut la maîtresse du militant guesdiste Jullien, puis, en octobre 1891, sous l’influence de Sébastien Faure, elle rallia l’anarchisme.

Le 1er mai 1893, à la sortie du meeting de la Bourse du Travail, elle entraîna derrière un drapeau rouge une colonne de manifestants. Pendant que le cortège traversait les rues de Lyon, plusieurs tramways furent arrêtés et leurs chevaux dételés. Ensuite, la tentative des agents de police de s’emparer du drapeau rouge engendra une échaufourrée.

Malgré une faible instruction, elle cherchait à écrire et publia quelques articles dans le journal Le Peuple. Ainsi, le 16 septembre 1893, elle s’insurgeait contre la « comédie grotesque » des manifestations organisées pour célébrer la visite des marins russes.

En décembre de la même année, elle fonda le Comité d’études des femmes socialistes révolutionnaires en collaboration avec la femme d’un membre du POF. Au cours de la réunion de fondation, elle exalta la lutte pour l’émancipation des femmes et rappela que « depuis treize ans elle faisait du socialisme et qu’à seize ans, elle appartenait au syndicat des modistes ».

En janvier 1894, elle fut atteinte de tuberculose osseuse et entra pour trois mois à l’hôpital. Son état n’empêcha pas la police de multiplier les perquisitions à son domicile. Le 9 août 1894, alors qu’elle était perquisitionnée, elle fit croire aux policiers qui opéraient la fouille que des explosifs étaient cachés dans son domicile. La perquisition fut sans résultat.

Le 14 février 1895, le beau-père de Marie Capderoque écrivit aux autorités pour se plaindre des désagréments subis du fait de la surveillance ostensible dont sa belle-fille était l’objet. Dans sa lettre, il fit valoir que Marie ne s’occupait plus de politique depuis un an. De fait, Marie Capderoque ne reparut plus dans une réunion anarchiste jusqu’en mars 1897.

En 1898, pourtant, sans doute fixée à Saint-Étienne, elle intervint dans une grève des ouvriers menuisiers pour inciter les travailleurs à poursuivre l’action et fut l’objet d’une enquête du ministère de l’Intérieur.

Elle se maria le 14 octobre 1907 à Montpellier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154119, notice CAPDEROQUE Marie, Julienne [dite Marion BACHMANN] [Dictionnaire des anarchistes] par Maurice Moissonnier, notice révisée par Laurent Gallet, version mise en ligne le 11 avril 2014, dernière modification le 27 décembre 2018.

Par Maurice Moissonnier, notice révisée par Laurent Gallet

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 4M311, 4M312, 4M322.

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