MICHEL Léon, Américo, dit Michel-Morin [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Maitron, Guillaume Davranche

Né le 8 janvier 1893 à São Paulo (Brésil) ; photographe puis journaliste ; anarchiste, communiste, socialiste puis socialiste unitaire.

Fils de Victor Eugène et de Marie Louise. Après avoir été secrétaire de la Jeunesse révolutionnaire de la Seine, un groupe proche de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC), Léon Michel écopa d’une peine de prison. À sa sortie, la FRC fit une collecte pour lui venir en aide. Il fut, par la suite, membre de la Jeunesse anarchiste créée par la FRC. Il écrivit alors dans Le Libertaire sous la signature de Rip.

Il proposa, lors d’une réunion plénière de la FRC, le 20 décembre 1911, la création d’un « groupe d’action » sur le modèle des Jeunes Gardes de la Guerre sociale. Ce groupe vit le jour en janvier 1912 sous le nom des Bakounistes. Léon Michel en fut l’un des quatre chefs d’équipe avec Eugène Jacquemin*, Eugène Martin* et Jean Fleur*. Il était alors inscrit au carnet B.
Chauffeur, il fut été arrêté le 16 mars 1912 pour avoir crié « A bas l’armée » au passage d’un retraite militaire.

Le 15 mai 1912, il fut à nouveau arrêté pour vol puis, dans la nuit du 26 au 27 décembre 1912, il fut interpellé avenue de la République alors qu’il venait de commettre un cambriolage avec un complice, Henri Godefroy. Tous deux furent laissés en liberté mais inculpés de vol qualifié et port d’armes prohibé.

Les 15, 16 et 17 août 1913, Léon Michel participa au congrès national anarchiste à Paris.

Le 20 octobre 1913, il comparut devant la cour d’assises de la Seine avec Henri Godefroy, pour l’affaire du cambriolage. Ils furent défendus par Mes Berthon et Laval. Devant le tribunal, Léon Michel renia ses idées, tandis que Godefroy s’y refusa.
Tous deux furent condamnés à la prison ferme : 5 ans pour Léon Michel et 4 ans pour Henri Godefroy, assortis de 5 ans d’interdiction de séjour à chacun. Ils furent incarcérés à Melun.

Rallié au Parti socialiste , Léon Michel donna son adhésion à la 18e section de la Seine en mars 1920 pour soutenir l’adhésion à la IIIe Internationale. Il était employé en 1923, comme typographe, par la journal La Vie ouvrière. Selon la police, il n’adhéra au Parti communiste qu’en 1924 et fut délégué au congrès de l’Internationale communiste.

De 1924 à 1928, il occupa la fonction de secrétaire de rédaction de La Vie ouvrière, mais il quitta le Parti communiste et réintégra la SFIO. Secrétaire du groupe socialiste de Charonne (XXe arr.), membre du conseil fédéral, il fut secrétaire de la section du XXe en 1938.

Sous l’occupation, militant socialiste clandestin, il fut responsable de Libération-Nord dans son secteur parisien. Il fut un des six journalistes qui installèrent, à la Libération, Le Populaire dans les locaux du Matin. Il fut alors journaliste titulaire de la carte professionnelle, sous le nom de Michel-Morin, secrétaire de la rédaction puis sous-chef du service politique. Délégué syndical de la rédaction ; membre du conseil d’administration, il quitta, en mars 1948, Le Populaire pour La Bataille socialiste dont il devint rédacteur en chef.
Dans les moments creux sur le plan professionnel, il fut représentant de produits pharmaceutiques pour le compte des Laboratoires Zedarse de Grenoble. Membre du comité directeur du Parti socialiste unitaire, orateur important, il prônait l’autonomie par rapport au Parti communiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154198, notice MICHEL Léon, Américo, dit Michel-Morin [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Maitron, Guillaume Davranche, version mise en ligne le 19 avril 2014, dernière modification le 12 avril 2020.

Par Jean Maitron, Guillaume Davranche

SOURCES : Arch. Nat. F7/13053. — Arch PPo BA/1499 et 1514. — Archives départementales du Puy-de-Dôme Bulletin de la FRC. — Le Libertaire du 23 août 1913. — L’Humanité et Le Matin du 21 octobre 1913. — Dossier IHTP. — Notes de Richard Dujon.

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