BACH Charles [BACH Pierre, Charles]

Par Gilles Morin

Né le 3 juin 1882 à Bugeat (Corrèze), mort le 5 décembre 1957 à Limoges (Haute-Vienne) ; directeur d’une manufacture de confection à Limoges ; conseiller municipal socialiste de Limoges (1929-1941) ; résistant, vice-président du Comité départemental de libération.

Charles Bach était fils d’un surveillant aux chemins de fer, d’origine alsacienne, ardent républicain qui avait opté pour la France après la défaite de 1870 et qui se convertit au socialisme. Aîné des garçons dans une famille de dix enfants, Charles fut représentant de commerce dans le textile avant de fonder une manufacture de confection. Il se maria à Limoges le 6 mars 1905 avec Adèle Tareaud. Patron social, et socialiste militant à Limoges, il multiplia les engagements (président de l’harmonie municipale, administrateur de l’hôpital général et de la banque populaire) et fut un militant laïque actif. Conseiller municipal de Limoges élu en 1929 et réélu en 1935, il resta en fonction jusqu’en 1941. Franc-maçon, membre de la loge et du chapitre Les artistes réunis de Limoges, son nom paru dans le JO du 21 août 1941, ce qui lui valut d’être révoqué.

Charles Bach, lors d’une réunion socialiste clandestine en décembre 1941, en présence d’Eugène Thomas* et de Camille Bedin*, fut désigné, sur proposition de Léon Betoulle*, comme responsable de la résistance socialiste dans le département, puis dans la région du Centre, chargé de cinq départements et des groupes AS, Froment-Véni (mouvement France au Combat). Il approchait des soixante ans. Chef régional de l’AS-MUR, vice-président du directoire régional des MUR puis du MLN, il appartenait au comité de libération de Limoges et fut nommé vice-président du Comité départemental de Libération.

Membre de la commission de vérification des mandats au congrès national extraordinaire des fédérations socialistes reconstituées de novembre 1944, Bach fournit des attestations de résistance en faveur de son « ami » le sénateur Betoulle. Partisan d’une liste commune avec le PCF aux élections à Limoges à la Libération, il démissionna de la SFIO en 1947, par opposition à la prise en main de la fédération par Jean Le Bail* qui se traduisait par la mise à l’écart des anciens résistants.

Charles Bach, dont on s’accordait à dire qu’il pouvait prétendre à de hautes fonctions du fait de ses titres de Résistance ne chercha pas à profiter de la situation. La mort de sa fille âgée de trente-deux ans l’atteignit profondément. Il se retira dans un modeste appartement et devait décéder à l’âge de soixante-quinze ans. Une rue du quartier du Sablard de Limoges porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15422, notice BACH Charles [BACH Pierre, Charles] par Gilles Morin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 19 juillet 2009.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/1a/3240. — Arch. OURS, dossiers Haute-Vienne. — Daniel Mayer, Les socialistes dans la Résistance, op. cit. — M. Sadoun, Les socialistes dans la Résistance, op. cit., p. 711. — Collectif Ligue des droits de l’homme, Un panthéon républicain : les noms de rues à Limoges, 1992 p. 330-331. — F. Masgnaud, Loges et francs-maçons de la Haute-Vienne de l’Ancien régime à la Cinquième République, Limoges, ed. Lucien Souny, 2000, p. 491. — André Combes, La Franc-Maçonnerie sous l’Occupation, Paris, éditions du Rocher, 2001, p. 250. — Notes de Francis Masgnaud. — État civil de Bugeat.

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