Par Notice complétée par Rolf Dupuy
Né dans le Loiret ; mort le 3 juin 1935 à l’hôpital Lariboisière (Paris). Chansonnier anarchiste.
Coladant, qui était infirme des jambes depuis sa naissance, vint à Paris en 1905 ou 1906 et, en collaboration avec les chansonniers d’avant-garde, il fut le gérant de Nos chansons (Paris, une vingtaine de fascicules publiés entre 1918 et 1933), recueil périodique publié par le groupe La Muse rouge et dont on peut citer quelques titres : Chants de Révolte, de Sébastien Faure ; La Berceuse du dormant, Premier Mai, de Gaston Couté ; La Commune a passé par là, d’Eugène Pottier ; Bonhomme Misère, de Charles d’Avray.
Pendant la Première Guerre mondiale, il refusa l’Union sacrée, fut propagandiste révolutionnaire et tint pendant quatre ans, chaque mercredi la permanence des chansonniers révolutionnaires. Il continua après guerre son action de propagande par la chanson et défendit ses idées pacifistes jusqu’à sa mort.
Vers 1933, il participait encore à un gala du Comité de chômeurs de Drancy comme en témoignait Louis Dorlet : « j’avais publié un canard intitulé Le Chômeur, entièrement rédigé par mes soins mais qui ne dura que 3 ou 4 numéros. Dans le même temps j’avais organisé un gala au profit des chômeurs qui étaient plus de 3000 à Drancy où je résidais alors. J’avais l’assistance de plusieurs adhérents de la Muse Rouge, dont Colladant qui interprétait du Couté et qui venait gracieusement de Paris avec sa voiture d’infirme » (lettre du 28 décembre 1986).
Il mourut le 3 juin 1935 à l’hôpital Lariboisière (Paris) d’une crise d’urémie. A cette occasion Le Libertaire du 14 juin écrivit : « Il n’eut qu’un grand amour : l’art de dire, la chanson et Gaston Couté. Pendant trente ans il servit (...) l’œuvre de Gaston Couté, son génial compatriote, le disant, le diffusant (...) dénichant des manuscrits qui sans lui eussent été perdus... ». Une quarantaine de militants libertaires, de membres de La Muse rouge et de la Vache enragée assisteront à la levée du corps le mercredi 5 juin.
Par Notice complétée par Rolf Dupuy
SOURCES : Le Libertaire, 7 et 14 juin 1935. — Le Semeur, 6 juillet 1927, article de Félix Gilbert. — La Patrie humaine, 7 juin 1935 — R. Bianco, « Un siècle de presse… », op. cit.