IMBARD Maurice [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy, Thierry Bertrand

Né le 31 décembre 1883 à Marseille, mort en 1967 ; anarchiste individualiste sur Marseille et Paris.

En 1905 il fait parti de la section Marseille-Ville de l’Association Internationale Antimilitariste.
Gérant à partir d’août 1909 du journal L’Anarchie (Paris, 1905-1914) auquel il avait collaboré dès le début – il avait aussi résidé à son siège de la rue du Chevalier-de-la-Barre –, Maurice Imbard, qui serait originaire de Marseille, fut condamné par défaut le 11 avril 1910 à un an de prison et 3000f d’amende pour diffamation envers l’armée suite à la parution d’un article signé Redan et intitulé « Les fusillés s’encasernent ». La peine fut confirmée en appel en novembre 1910. Il fut remplacé à la gérance du journal par Marcel Couilleau*.

Il collaborait à la même époque à d’autres titres de la presse libertaire dont Le Combat (Tourcoing, Lille, 1905-1914), Le Réveil de l’Esclave (Pierrefitte, 1920-1925) de Gorion* et A. Lorulot*, Les Temps Nouveaux (1895-1914) de Jean Grave*.

Mobilisé en 1916 à l’Arsenal de Toulon, Maurice Imbard, dont l’une des sœurs vivait maritalement avec Havard dit Jean Marestan* et dont l’autre aurait fréquenté un temps Raymond Callemin* dit Raymond la Science, fut renvoyé à son dépôt au 173e régiment à Corte en raison de ses relations avec le milieu anarchiste. Il avait été notamment suspecté d’avoir, avec Marestan, participé à la rédaction d’une feuille polycopiée recto-verso, La Revanche (Toulon, au moins 1 numéro le 7 décembre 1917), organe du groupe anarchiste révolutionnaire du même nom et dont le responsable aurait été un certain Jean Bettine, sans doute un pseudonyme.

Entre les deux guerres, Maurice Imbard collabora aux Cahiers de l’Artistocratie (n°46) de Gérard de Lacaze-Duthiers*, à L’En Dehors (Orléans, 1922-1939) d’E. Armand*, au Flambeau (Brest, 1927-1934) de René Martin*, à La revue Anarchiste (Paris, 25 numéros de décembre 1929 à avril 1936) de F. Fortin*, à Terre Libre (Nîmes-Paris, 1937-1939) de Prudhommeaux*, et à La Voix Libertaire (Limoges, 1929-1939), organe de l’AFA.

Après la guerre il continua de collaborer à la presse libertaire dont Défense de l’Homme (Paris, 1948-1976) de Louis Lecoin*, L’Homme et la Vie (Paris, 1946) de Manuel Devaldès*, Le Libertaire (Paris, 1944-1953), Le Rebelle (Epinay sur Seine, 7 numéros dont certains publiés sous le titre L’Insurgé de décembre 1944 à juin 1946) animé par Le Bot*, L’Unique (Orléans, 1945-1956) d’E. Armand et Contre Courant (Paris, 1950-1968) de Louis Louvet.

En 1947, il appartenait, avec d’autres libertaires dont L. Louvet, S. Larcher, G. de Lacaze-Duthiers, E. Armand, Jean Souvenance, etc. au comité d’honneur qui patronna la revue La Société humaine (Mazamet), sous-titrée Revue d’humainologie des coopératives humaines de production et de consommation.

Il fut l’auteur avec Jean Dupoux du texte « Tâches positives de l’anarchisme », paru dans les Feuilles de documentation encartées dans le journal Terre Libre (n°19, novembre 1935) publié à Nîmes par A. Prudhommeaux*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154309, notice IMBARD Maurice [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, Thierry Bertrand, version mise en ligne le 21 avril 2014, dernière modification le 22 avril 2021.

Par Rolf Dupuy, Thierry Bertrand

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône 1R1227. — L’Anarchie, année 1910. — Les Temps Nouveaux, 26 août 1905.— R. Bianco, « Un siècle de presse… », op. cit. — Notes de Marianne Enckell et D. Petit — CAC Fontainebleau 1994 0500 art. 59, Groupe La revanche — J.P. Sarton "Albert Libertad, sa vie, son oeuvre ou l’anarchie du vivant de Libertad" (Maîtrise Paris X Nanterre, UER d’Histoire, octobre 1974) — Défense de l’homme, année 1967.

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