KELLER Charles, Jean [Dictionnaire des anarchistes]

Charles Keller, qui demeurait, 7, rue Gonnet, à Paris 11e, fut brièvement gérant du Libertaire en mai 1912. Suite à un article de Jean Bonafous élogieux pour Bonnot, le 11 mai 1912, il fut inculpé avec Bonafous.

Il cessa ensuite d’être gérant du Libertaire, mais entra au conseil d’administration « élargi » formé en octobre 1912 avec Amirault, Georges Ardouin, Lucien Belin, Henri Beylie, Édouard Boudot, Georges Godin, Louis Lecoin, Joseph Ouin, Georges Yvetot et Jean-Louis Thuillier.

La chambre des mises en accusation de la cour de Paris rendit une ordonnance de non-lieu attendu que l’article faisait l’apologie du criminel et non du crime. Néanmoins, la Cour suprême cassa cet arrêt et renvoya Keller — Bonafous étant décédé entre-temps — devant la cour d’assises du Loiret. Lors de l’audience, en janvier 1913, Keller, ne se présenta pas et fut condamné par défaut à un an de prison et 100 francs d’amende. N’ayant pu bénéficier de la loi d’amnistie, il fit appel et comparut de nouveau le 13 octobre 1913 devant les assises du Loiret. Défendu par Me Le Breton, il fut cette fois acquitté.

Omis lors de l’appel de la classe 1909, Keller passa le conseil de révision avec la classe 1915 et fut exempté de service. En mai 1916, il contresigna le Manifeste des seize (voir Jean Grave) lors de sa seconde publication dans le Bulletin des Temps nouveaux n°1.

Après la guerre, il collabora à l’organe de la Fédération communiste libertaire belge, L’Émancipateur.