LASHORTES [CATALOGNE Maurice, dit] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy

Né le 15 juillet 1898 à Levallois-Perret (Seine), mort le 18 mai 1984 à Pau (Pyrénées-Atlantiques) ; instituteur, puis professeur de philosophie ; syndicaliste libertaire.

Fils d’un commis principal des postes, militant anarchiste depuis 1929, Lashortes appartenait au groupe du 18e arr. de Paris. Il assista au congrès de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR) tenu à Paris, les 19-21 avril 1930, et fit partie de la commission administrative de cette organisation.

Il venait fréquemment séjourner à Marseille où il résidait chez sa soeur. Surveillé par la police, il fit l’objet d’une lettre du directeur de la Sûreté Générale au préfet des Bouches-du-Rhône le 17 mars 1931.

Le 3 avril 1932, il prit part au congrès de la fédération anarchiste parisienne où il fit un rapport sur la situation syndicale et fut chargé d’organiser une école du propagandiste. Il collabora régulièrement au Libertaire de 1931 à 1939 et fut élu membre de la commission de rédaction du journal lors du congrès de l’UACR, dit congrès de l’unité, qui eut lieu à Paris les 20 et 21 mai 1934 et où l’on renonça au sigle UACR pour reprendre celui d’UA (Union anarchiste). Lashortes assista au congrès de l’UA à Paris les 12 et 13 avril 1936 où il présenta le rapport sur la guerre. En 1938 (Le Libertaire du 6 octobre), il déclara : « Le compromis de Munich est préférable à la guerre. » Dans les années 1930, il collabora sous le pseudonyme de "Lazorthe" au journal pacifiste La Patrie humaine.

Militant syndicaliste, Lashortes fut en 1929 secrétaire à la propagande du « Groupe des Jeunes de l’enseignement de la Seine ».

Il fut l’auteur d’une brochure de 24 pages, Qu’est-ce que le prolétariat ?, qui parut en 1937 ou 1938 et qui fut redonnée par le périodique Contre-Courant en mars 1951. Collaborateur de L’Encyclopédie anarchiste que dirigea Sébastien Faure*, il précisa, à l’article Prolétaire-Prolétariat, le rôle de l’anarchisme dans le mouvement ouvrier : « l’idée de prolétariat repose essentiellement sur une base économique. Un prolétaire est un homme qui a besoin, pour vivre, de se vendre à un patron (...). Ce doit être une des préoccupations essentielles des anarchistes que de développer cette conscience révolutionnaire du prolétariat. En préconisant, selon les enseignements de Proudhon, une organisation politique autonome de la classe ouvrière, en acceptant toujours et dans tous les domaines la rupture de celui-ci avec la Bourgeoisie, en travaillant à la formation d’une culture syndicale de classe s’opposant à la culture bourgeoise (...) ils dresseront, en face de la vieille et branlante société capitaliste, la société de demain, la société des travailleurs libres et égaux, sans dieux ni maîtres. »

Nommé professeur de philosophie à Orthez (Pyrénées Atlantiques), il fut dès 1935 l’animateur des Jeunesses coopératistes de la Coopérative des Hirondelles et de la troupe théâtrale de l’École primaire supérieure puis du lycée local. En 1936 il participa à la fondation de l’union locale CGT et, avec quelques militants syndicalistes et enseignants, créa le Centre local d’éducation ouvrière (CELO) pour lutter contre l’analphabétisme et pour l’intégration des immigrés.

Lors des élections d’avril et septembre 1936, il prit part à la campagne socialiste, portant la contradiction à Tixier-Vignancourt, le candidat de la droite. Durant le mois de septembre 1936, il fut à Puigcerda puis se rendit à Barcelone où il prit la parole sur les ondes de la radio de la CNT-FAI.

Devenu chrétien, Lashortes écrivit, vers 1955, un article dans La Révolution prolétarienne où il défendait les prêtres ouvriers.

Il s’était marié à Orthez (Basses-Pyrénées) le 12 juillet 1937 et à Artix le 16 août 1941.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154320, notice LASHORTES [CATALOGNE Maurice, dit] [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 21 avril 2014, dernière modification le 17 août 2022.

Par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy

SOURCES : Arch. Nat. F7/12961, rapport du 10 avril 1936. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M6/10812, et rapport de police du 9 avril 1931. — Le Libertaire n°515 25/09/1936 et n°516 2/10/1936 — J. Maitron, Le Mouvement anarchiste en France, op. cit. — Jean Rabaut, Tout est possible ! Les "gauchistes" français 1929-1944, Denoël-Gonthier, 1974 (p.218) — R. Bianco, "Un siècle de presse anarchiste d’expression française", Thèse, Aix-en-Provence, 1988 — David Berry, "French anarchists volunteers in Spain 1936-1939, Contribution to a collective Biography of the French Anarchist Movement", Conférence on the International Brigades, Université de Lausanne, 18-20 décembre 1997.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable