LEFEBVRE Marceau [Dictionnaire des anarchistes]

Par René Bianco, notice complétée par Rolf Dupuy

Né le 5 février 1910 à Lens (Pas-de-Calais), mort le 13 mars 1983 à La Grand-Combe (Gard) ; mineur de fond, militant de l’UA et de la CGTSR, puis de la FA et de la CNTF.

Groupe CNTF, à La Grande-Combe (Gard), 1947, Marceau Lefebvre, troisième à partir de la gauche

Pendant la Première Guerre mondiale, tandis que son père était au front, Marceau Lefebvre encore enfant avait été évacué avec sa famille et les civils de la région : « en 1916, nous sommes allés d’abord en Belgique, puis en Ardèche, dans un petit village, les Vans. C’est là que mon père nous a rejoints. De là, nous sommes allés à la Grand-Combe où j’ai passé toute ma jeunesse dans le milieu de la mine ».

Marceau commença à travailler aux mines de La Grand-Combe le 5 février 1923, jour de ses 13 ans. Il devint anarchiste, adhéra à l’Union Anarchiste (UA) et à la CGTSR. En 1937 il adhérait également à la Solidarité Internationale Antifasciste dont il fut l’année suivante le trésorier puis le secrétaire du groupe local.

Lors de la déclaration de guerre il était marié à une réfugiée espagnole, Carmen (décédée en 1984) dont il avait un fils Max, et décidait de s’insoumettre : « antimilitariste, je ne rejoins pas l’armée ; mon fascicule m’ordonne de rejoindre Nîmes le 5e jour, mais il y avait belle lurette que je n’attendais pas la guerre pour prendre une décision. Insoumis, je pris le maquis avec deux autres anarchistes de la ville d’Alès. N’ayant pas le caractère de vivre en montagne, trois mois après, je demande refuge à ma mère qui m’a caché dans sa maison jusqu’au 2 août 1940. Le 2 août 1940, vers deux heures du matin, sachant que devais régler la note à l’Etat, je me rends à la brigade de gendarmerie de Tamaris, à 10 km de chez moi. Le 3 août, enchaîné à la main gauche, tenu en laisse par un gendarme qui était, lui, accompagné par un autre gendarme, je franchissais la porte du Fort Saint Nicolas (Marseille) d’où je devais ressortir le 22 novembre 1940 » après avoir été condamné à deux ans de prison avec sursis par le tribunal militaire. Une des raisons pour lesquelles Marceau s’était rendu en août venait du fait que sa compagne avait subi brimades et menaces d’expulsion de la part de la police lors de perquisitions domiciliaires.

A la Libération Marceau Lefebvre était le trésorier du groupe local de SIA et en 1947 organisait un syndicat de la CNTF. Il continua de diffuser le Libertaire, puis Le Monde Libertaire et Le Combat Syndicaliste à La Grand-Combe jusqu’à son décès survenu le 13 mars 1983.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154326, notice LEFEBVRE Marceau [Dictionnaire des anarchistes] par René Bianco, notice complétée par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 21 avril 2014, dernière modification le 21 avril 2021.

Par René Bianco, notice complétée par Rolf Dupuy

Groupe CNTF, à La Grande-Combe (Gard), 1947, Marceau Lefebvre, troisième à partir de la gauche

SOURCES : Bulletin du CIRA, Marseille, n°23/25 « Témoignages… », op. cit. ( Témoignage de M. Lefebvre, avril 1965) — SIA, année 1938.

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