PINÇON Constant, Alfred [Dictionnaire des anarchistes]

Par Guillaume Davranche, Dominique Petit

Né le 22 avril 1895 à Paris 14e, mort le 3 octobre 1957 à Paris 15e arr. ; mécanicien puis cimentier ; anarchiste et syndicaliste.

En janvier 1908, Alfred Pinçon était entré comme employé de bureau aux usines Nozal (fers et tôles) à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où il resta jusqu’au 15 octobre 1909. Il avait déjà des idées libertaires qu’il cherchait à faire partager à ses camarades de travail. Il fut surpris plusieurs fois à dormir pendant ses heures de travail, il expliqua qu’il était fatigué parce qu’il avait passé une partie de la nuit dans une réunion.
Du 11 janvier 1910 au 31 janvier 1911, il travailla chez M. Albaret, fabricant de machines agricoles, 7 bis rue du Louvre à Paris (il fut congédié pour avoir refusé de revêtir une livrée et avant de partir, il avait brisé divers objets) ; du 31 mai au 26 août 1911, à la maison Remington, 8 boulevard des Capucines ; du 2 janvier au 2 mai 1912, chez M. Georges Haustgen, fabricant de gants, 44 avenue Michelet à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ; du 20 mai 1912 au 15 mai 1913, à l’Union ouvrière (fabrique d’emporte-pièce) 36 rue de Sambre-et-Meuse à Paris.
En 1911, il demeurait chez ses parents 25 rue de la Procession à Saint-Ouen. Le 1er mai 1911, il était arrêté place de la République à Paris, pour avoir crié « Assassins » en s’adressant aux gardiens de la paix qui repoussaient les manifestants sortant de la Bourse du travail. Le 22 mai 1911, il était condamné à 50 fr. d’amende pour outrage. Il militait à la Jeunesse syndicaliste de Saint-Ouen, il était lecteur de la Bataille syndicaliste. Il collait des papillons antimilitaristes contre « la loi de 3 ans » dans son quartier
En 1913, Alfred Pinçon, était employé du 21 juillet au 15 septembre, à la Compagnie des omnibus et du 15 septembre au 13 octobre, chez M. F. Balet, entrepreneur, 31 rue des Rosiers à Saint-Ouen. Il se trouva alors sans occupation et à la charge de son père.
Le 19 août 1913, il avait été arrêté, au moment où il collait des affiches antimilitaristes en compagnie de Maurice Pfister, Louis Pouleau et Robert Compoint. Il n’avait pas été poursuivi.
Le samedi 30 août, il fut arrêté alors qu’il s’apprêtait à participer à une « retraite rouge », destinée à perturber une « retraite militaire ». Il était muni d’une canne à bout ferré. On trouva sur lui un carnet où il notait les comptes rendus de meetings antimilitaristes. Traduit en correctionnelle le 1er septembre pour port d’arme prohibée, il fut condamné à 25 francs d’amende.
Il perdit sa mère en septembre 1913.
Incorporé le 19 décembre 1914 au 89e régiment d’infanterie, il avait été porté déserteur le 16 janvier 1917 et condamné, le 2 avril 1917, à un an de prison avec sursis, par le Conseil de guerre de la 10e Division d’infanterie, pour falsification de permission.
Alfred Pinçon fut, par la suite,versé au 1er Régiment de zouaves, puis affecté le 27 janvier 1919, comme monteur aux ateliers de la compagnie des chemins de fer du Nord à la Plaine-Saint-Denis.
Il était renvoyé à son corps, le 3 octobre 1919, pour « mauvais services », il fut démobilisé le 8 avril 1920.
Depuis le mois de juillet 1921, il vivait maritalement avec Marion Rosa qui avait deux enfants et il habitait rue Clément-Lécuyer à Stains (Seine-Saint-Denis) .
En janvier 1925, il était membre de la commission journal du Syndicat Unitaire du Bâtiment (SUB).
En juin 1926, il était l’un des animateur du Comité de l’entraide aux détenus politiques et à leurs familles dont le secrétaire était A. Coquin.
Après avoir été mécanicien, puis chômeur, Alfred Pinçon devint cimentier et fit partie en février 1926, du bureau du Syndicat des cimentiers d’art et aides de la Région parisienne, en août 1926, il était délégué à la propagande.
En janvier 1927, l’assemblée générale du Syndicat Unitaire du Bâtiment (CGTSR) le désigna secrétaire adjoint, non rétribué.
A partir d’avril 1927, il tenait des permanences du SUB, le dimanche à la Bourse du travail.
En avril 1928, il était secrétaire du SUB.
En mai 1930, il était secrétaire du Syndicat confédéré des cimentiers et aides de la Seine qui avait rejoint la CGT.
Le 10 mai 1931, il participa à un meeting intercorporatif de la CGT, salle Ferrer de la Bourse du travail avec Julien Le Pen.
Il fit paraître dans le Libertaire du 26 février 1932, un article intitulé « Pour la Révolution espagnole » et dans celui du 8 juillet 1932, un autre article « Un conflit chez les cimentiers ».
Il devint alors un correspondant régulier de la rubrique « Mouvement syndical » du Libertaire.
Le 29 janvier 1933, il prit la parole à la Bourse du travail dans un meeting organisé par le Comité régional des travailleurs du Bâtiment et des travaux publics de la région parisienne, où il affirma qu’après avoir obtenu la semaine de 40 heures, il faudrait revendiquer la semaine de 30 heures.
Alfred Pinçon était en relation amicale avec Lucien Charbonneau, trésorier du Comité de l’Entraide.
En 1937 il fut membre des groupes anarchistes d’usine de l’Union anarchiste, initiés par Félix Guyard et Nicolas Lazarévitch. Il habitait alors au 53, rue des Poissonniers, à Paris 18e. Le 30 octobre 1937, il avait été inscrit sur la liste des anarchistes surveillés du département de la Seine.
Le 15 avril 1939, il alla habiter 34 rue Ordener.
En novembre 1939, il était élu secrétaire général de la Chambre syndicale des cimentiers (CGT)
Du 21 mars au 28 août 1940, il avait été mobilisé à la Poudrerie de Salbris (Loir-et-Cher).
Au cours d’une perquisition effectuée en 1941 au siège de Solidarité Internationale Antifasciste (SIA), son nom et adresse avaient été relevées parmi les abonnés au journal.
Le 6 mars 1943, une perquisition infructueuse avait été effectuée à son domicile, à la suite de la découverte de son nom sur une liste d’adresses trouvée sur le résistant Briquet, lors de l’arrestation de ce dernier.
A la Libération il était réélu secrétaire général de la Chambre syndicale des cimentiers (CGT), fonction qu’il occupa jusqu’en 1953.
En décembre 1944, il avait souscrit 20 fr., puis en mai 1948, 100 fr. pour le fonds de propagande pour le lancement du journal CQFD (Ce qu’il faut dire), organe de la Confédération Générale Pacifiste. En avril 1949, il envoyait 150 fr. pour son réabonnement.
En 1950, il figurait toujours sur la liste des anarchistes dont le domicile était surveillé par la police. Il habitait toujours au 34, rue Ordener, à Paris 18e.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154361, notice PINÇON Constant, Alfred [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, Dominique Petit, version mise en ligne le 24 avril 2014, dernière modification le 6 janvier 2022.

Par Guillaume Davranche, Dominique Petit

SOURCES :
Archives nationales Fonds de Moscou 19940460 — Le Matin du 2 septembre 1913 — Archives de la Préfecture de police 1 W 137-38572 (document transmis par Gilles Morin) — Le Libertaire 13 janvier 1925, 12 février 1926, 25 juin 1926, 13 août 1926, 21 janvier 1927, 20 mai 1927, 20 avril 1928, 31 mai 1930, 8 mai 1931.

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