TÉTY Jules [Dictionnaire des anarchistes]

Par Guillaume Davranche

Né le 24 janvier 1895 à Saint-Léonard (Haute-Vienne), mort le 22 décembre 1972, à Bazens (Lot-et-Garonne) ; employé de commerce, puis camelot ; anarchiste, puis socialiste.

Jules Téty fut le cofondateur de la section de Limoges de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC) en juin 1912, qui se réunissait à son domicile, 43, rue Montmailler.

En octobre 1912, il signa le tract siglé FCA/Groupe des conscrits : « Aujourd’hui insoumis, demain réfractaire, plus tard déserteur ».

En juin 1913, il fut un des organisateurs du congrès régional du Centre, qui vit la fondation de la fédération anarchiste du Centre, adhérente à la FCA, puis à la FCAR. À la même époque, Jules Téty militait aux Jeunesses syndicalistes.

Le 2 octobre 1913, il fut arrêté alors qu’il distribuait la brochure de la FCA, Contre les trois ans, à la porte de la caserne du 63e d’infanterie. Pour cela le tribunal correctionnel de Limoges le condamna, le 19 janvier 1914, à quatre mois de prison pour provocation de militaires à la désobéissance.

En janvier 1915, il résidait toujours à Limoges, et la police surveillait sa correspondance. Il échangeait avec l’anarchiste Louis Bertoni, à Genève, et avec un nommé Mal, à Londres.

Au moment d’être appelé sous les drapeaux, il disparut. Il fut noté « insoumis » le 14 octobre 1915.

Le 21 janvier 1921, il fut arrêté par les gendarmes à Corbeil (Seine-et-Oise). Le 16 mars, le conseil de guerre le condamna à cinq ans de prison pour insoumission en temps de guerre. Écroué à la prison militaire de Clermont-Ferrand, il fut transféré le 16 septembre au pénitencier militaire d’Albertville.

En avril 1924 il bénéficia d’une libération anticipée et fut aussitôt incorporé au 50e régiment d’infanterie. En mai 1926, il fut expédié au Maroc où il participa aux opérations militaires françaises pour étouffer les derniers feux de l’insurrection d’Abdelkrim. Il combattit au sein du 1er régiment de zouaves, puis au sein du 96e RI, avant de rembarquer pour la France le 10 février 1927. Il fut libéré de l’armée le 20 avril 1927 avec un certificat de bonne conduite.

Il s’installa 3, impasse du Progrès, à Paris 20e, puis vécut alternativement en métropole et aux colonies. En juillet 1929, il s’installa à Bamako (Soudan français). En décembre 1934 il était de retour à Limoges. En avril 1935, à Paris 13e. En avril 1937 il vivait à Dakar (Sénégal).

Le 31 mai 1939, la cour d’assises de Dakar le condamna à 50 francs d’amende pour « complicité de diffamation publique envers un dépositaire ou agent de l’autorité publique » commise en mai 1938.

Il aurait adhéré après-guerre au Parti socialiste.

Employé municipal, il fut l’un des responsables de l’union départementale FO de Dakar dans les années 1950. Lors du congrès confédéral d’octobre 1956, il vota contre le rapport d’activité présenté par le bureau confédéral.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154375, notice TÉTY Jules [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 1er mai 2014, dernière modification le 16 octobre 2022.

Par Guillaume Davranche

SOURCES : Registres matricules de la Haute-Vienne. — Arch. Nat. F7/13053 (rapport de mai 1914) — Arch PPo BA/1514 — Le Journal, 20 janvier 1914 — Vivien Bouhey, Les Anarchistes contre la République, PUR, 2008 — Pierre Biarnès, La Fin des cacahouètes, L’Harmattan, 2005.

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