VIGNES Jules, Émile [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Maitron et René Bianco, complété par Guillaume Davranche

Né le 13 avril 1884 à Toulouse (Haute-Garonne), décédé le 28 mars 1970 ; ouvrier galochier puis cimentier ; militant anarchiste de l’Allier puis du Rhône.

Jules Vignes, ouvrier galochier à Moulins (Allier), partit début 1906, après une grève chez son employeur en 1905, travailler comme manœuvre d’usine à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Condamné en mai pour affichage de placards anarchistes, il fut licencié le mois suivant. Il revint à Moulins et en octobre 1908, il publia le premier numéro d’une feuille lithographiée, La Torche, qu’il imprima à partir de novembre 1909 (voir Louis Dubost. Le journal est numérisé sur le site de Gallica (consulté en septembre 2015).

Successivement garçon boucher, manœuvre, il devint en 1909, lors de sa constitution au congrès de Moulins, le premier secrétaire de l’Union départementale des syndicats ouvriers de l’Allier.

Candidat anti-parlementaire aux élections législatives du 24 avril 1910, dans la circonscription de Moulins-Est, il obtint six voix sur 16 090 inscrits. Il cessa ses fonctions de secrétaire de l’UD en août 1910 après le congrès de Vichy et fut remplacé par Louis Perrin. Il se rendit, en juillet 1912 chez Ernest Girault, à Bezons (Seine-et-Oise), devenant cimentier, puis en mars 1914 à Lyon. En mai 1914, il était secrétaire du groupe FCAR de Moulins (Allier).

A partir de 1917, Jules Vignes édita La Feuille qui devait compter plusieurs séries jusqu’en 1939 et qui reparut en 1945 pour quelques numéros. Il assista au congrès de l’Union anarchiste qui eut lieu à Lyon les 26 et 27 novembre 1921. Au cours des années 1917-1921, il publia également deux séries d’un organe, Libération, suivi de 1924 à 1927 de Liberoso, en langue idiste, fondé par la section anarchiste dont il était le secrétaire. Enfin, de 1928 à 1936, il collabora régulièrement au journal belge L’Émancipateur.

Jules Vignes était, en avril 1937, secrétaire du groupe de d’Oullins (Rhône) de l’Union anarchiste. Il résidait clos Chaurand, à Saint-Genis-Laval. Le groupe avait son siège à la Maison du peuple, rue Orcel. Une nouvelle série de La Feuille servait essentiellement de bulletin de liaison entre les groupes UA de Lyon.
Jules Vignes soutenait alors activement la Révolution espagnole et, à la fin de la guerre civile, il accueillit à son domicile de Saint-Genis-Laval plusieurs libertaires espagnols et entra en relation avec le réseau Ponzan-Vidal.

A la Libération, Vignes se fit embaucher aux Câbles de Lyon. Il édita avec son propre matériel Le Vieux Travailleur (18 numéros de 1951 à 1957) dont les deux dernières pages étaient rédigées en ido. En 1958, il transforma le titre en Travailleur libertaire.

A la retraite depuis 1951, diminué par la maladie et affecté par le décès de sa compagne, Jules Vignes mourut dans une maison de retraite le 28 mars 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154382, notice VIGNES Jules, Émile [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Maitron et René Bianco, complété par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 12 mars 2014, dernière modification le 24 septembre 2015.

Par Jean Maitron et René Bianco, complété par Guillaume Davranche

SOURCES : AN F7/13053. — René Bianco, Cent ans de presse…, op. cit.. — Notes de G. Rougeron. — La CGT..., op. cit., p. 467. — CAC Fontainebleau carton 19940460 — note d’Eric Coulaud.

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