BÉTIER Maxime [Dictionnaire des anarchistes]

Par Notice complétée par Monique Sassier

Né le 27 mai 1887 à Saint-Martin-de-Saint-Maixent (Deux-Sèvres) ; mort le 8 juillet 1957 à Nimes. Visiteur aux chemins de fer de l’État ; militant anarcho-syndicaliste.

Fils d’un tailleur de pierres et d’une lingère, Maxime était le quatrième (et unique garçon) des cinq enfants vivants du couple. Homme doux et effacé, il n’hésitait cependant pas à affirmer son rejet de toute hiérarchie et ses convictions anarcho-syndicalistes. Il apprit et exerça le métier de charron chez des petits patrons avant d’entrer, en 1911, aux chemins de fer, Réseau État. D’abord homme d’équipe à La Tremblade (Charente-inférieure) puis charron à Saint Brieux (Côtes-du-Nord) il devint visiteur à Orléans (Loiret) en 1918 après avoir été mobilisé de septembre 1914 à juin 1916.

A Orléans, il noua une amitié profonde et durable avec le militant anarcho-syndicaliste Jules Buissonnière*.

Bien que père d’une petite fille née le 10 février, il participa activement aux grèves de 1920, ce qui lui valut un blâme assorti d’une « descente d’un échelon de traitement ». Les années suivantes verront son engagement syndical gagner en visibilité ; il ne sera toutefois jamais un orateur. Il fut délégué au 3ème Congrès national de la CGTU. en août 1925. On ne sait pas depuis combien de temps il était secrétaire du syndicat lorsqu’en septembre 1927, le Commissaire spécial d’Orléans notait « seuls les unitaires montrent une certaine activité ». Il semble qu’Ernest Blanquet lui ait succédé en 1928 (il y a contradiction entre un rapport concernant la Fédération nationale unitaire des travailleurs des chemins de fer de France et des colonies, daté de décembre 1928, où Maxime Bétier apparait comme secrétaire du syndicat unitaire d’Orléans, et une déclaration faite aux services municipaux en février 1928). Il fut trésorier de la 29e Union régionale unitaire dès sa création (déclaration du 10 mars 1928), fonction dont il aurait démissionné le 5 janvier 1930.

Il participa à la campagne pour l’unité syndicale aux côtés de Jules Buissonnière qui, dès février 1927, animait des réunions de propagande sur ce thème. Ils firent partie de ceux qui soutinrent financièrement la parution du Cri du Peuple (la Phalange), du printemps 1930 à l’arrêt de publication. Le 1er janvier 1932, les syndicats de cheminots Orléans-État, unitaires et confédérés, fusionnaient ; initialement trésorier (Buissonnière secrétaire, Maurice Clément secrétaire adjoint, Maury trésorier adjoint, Marielle archiviste), il fut élu au poste de secrétaire l’année suivante à l’occasion du départ en retraite de son ami. Régulièrement réélu, il assuma cette charge jusqu’à la dissolution du syndicat le 29 décembre 1938. Il fut aussi élu membre de la Commission de contrôle de la Bourse du Travail en février 1932 et de la Commission exécutive de l’Union départementale en mai 1937.

Suite aux violences policières ayant entraîné la mort d’Henri Legay* en avril 1932, il fut trésorier du Comité Henri Legay, son adresse personnelle figurant sur les appels diffusés dans les journaux et par tracts.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154395, notice BÉTIER Maxime [Dictionnaire des anarchistes] par Notice complétée par Monique Sassier, version mise en ligne le 1er mai 2014, dernière modification le 17 mai 2023.

Par Notice complétée par Monique Sassier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13 129, F7/13 671. — Arch. Dep. Loiret 4 M 68, 14 M 58, 1005 W 70 211, 10 J 1, 10 J 37. — Arch. Mun. Orléans 7 F 232. — Dossier de carrière. — Le Travailleur (Loiret), 1928-1932. — L’Aurore du Centre, janvier 1932. — Le Cri du Peuple, 1930-1931. — Entretien avec la petite-fille de l’une de ses sœurs.

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