DOLIÉ René, Christian, Michel, Joseph [Dictionnaire des anarchistes]

Par Guillaume Davranche

Né le 4 avril 1887 à Libourne (Gironde), mort le 7 avril 1917 à Paris (XXe arr.) ; ouvrier électricien puis courtier en librairie ; militant anarchiste puis hervéiste.

René Dolié (1910)
René Dolié (1910)
cc Arch. Nat. F7/14787

Au printemps 1910, René Dolié fut membre du Comité révolutionnaire antiparlementaire (voir Grandjouan) et participa à sa campagne. Par la suite il participa à l’Alliance communiste anarchiste de Georges Durupt.

Par la suite il remplaça Eugène Martin comme administrateur délégué de l’imprimerie communiste L’Espérance, ouverte le 25 juin 1910 au 3, rue de Steinkerque, à Paris XVIIIe. Il habitait alors au 262 bis, rue des Pyrénées, à Paris XXe. Il céda bientôt le poste d’administrateur à Jacques Long.

En août 1910, René Dolié fit une tournée de propagande dans le Sud-Est de la France dans le cadre de la campagne contre Biribi.

En septembre 1910, il participa à la réorganisation du Libertaire (voir Pierre Martin). Il en fut cependant mis à l’écart dès novembre pour avoir pris des libertés coupables avec le titre. À l’occasion de la grève des cheminots d’octobre, Henry Combes, René Dolié et Georges Durupt avaient en effet fait imprimer, sans prévenir le reste de la rédaction, une édition spéciale du Libertaire, encourageant les tentatives d’attentats (« Gare à la bombe »). Suite à cette édition, les locaux du Libertaire avaient été perquisitionnés par la police, et 3 militants arrêtés.

Mis à l’écart du Libertaire, René Dolié fit partie du Groupe anarchiste de Montmartre, avec Combes et Durupt. En octobre-novembre 1910, il participa au lancement de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC). À la même époque, avec Durupt et Combes, il chercha, sans succès, à lancer un nouvel organe anarchiste communiste.

René Dolié milita ensuite au sein du groupe de Paris 18e de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC). Il s’y rapprocha des positions de La Guerre sociale puisqu’en avril 1911, il fut membre du comité exécutif des Jeunes Gardes révolutionnaires. Les cinq autres membres de ce comité exécutif étaient Miguel Almereyda, Jean Goldsky, René Petit (des Jeunesses révolutionnaires de la Seine) et Lucien Éverard (des Jeunesses socialistes de Paris XIXe). En mai 1911, il quitta la FRC à la suite de d’Eugène Merle et Miguel Almereyda.

Il suivit ensuite l’évolution du néohervéisme et, dans La Guerre sociale du 10 décembre 1912, il cosigna la déclaration « Pourquoi nous entrons au Parti socialiste » (voir Émile Tissier).

En novembre 1913, René Dolié suivit Eugène Merle et Miguel Almereyda au Bonnet rouge, dont il assura le secrétariat de rédaction — de façon assez médiocre selon le témoignage de Merle.

Exempté de service militaire, inscrit au Carnet B, René Dolié fut maintenu dans cette position le 19 novembre 1914. Au moment du procès du Bonnet rouge, en avril 1918, il était décédé depuis avril 1917. Sa veuve témoigna au procès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154426, notice DOLIÉ René, Christian, Michel, Joseph [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 1er mai 2014, dernière modification le 13 octobre 2022.

Par Guillaume Davranche

René Dolié (1910)
René Dolié (1910)
cc Arch. Nat. F7/14787

SOURCES : CAC Fontainebleau 19940437/art337 (dossier Henry Combes) — AN F7/13053 et F7/13601 — Le Libertaire du 26 juin 1910 — Arch. PPo BA/1513 et 1514 — témoignage d’Eugène Merle et de Mme veuve Dolié au procès du Bonnet rouge retranscrit dans la Revue des causes célèbres politiques et criminelles : les procès de trahison, 1918 — Victor Méric, Coulisses et Tréteaux, Librairie Valois, 1931 — Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir. Ouvriers et révolutionnaires face à la guerre (1909-1914), L’Insomniaque/Libertalia, 2014. — Notes de Jean-Louis Prud’homme.

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