BACQUAERT René, Émile, Henri

Par Jacques Girault, Daniel Hémery

Né le 26 juin 1920 à Chocques (Pas-de-Calais), mort le 12 juin 2009 à Arras (Pas-de-Calais) ; professeur d’anglais ; militant syndicaliste du SNES, de la FEN et de la MGEN ; militant communiste de 1945 à 1951, conseiller municipal d’Arras (1947-1951).

René Bacquaert
René Bacquaert
Congrès du SNES 1970

Fils d’une institutrice et d’un chef de service dans la Compagnie minière de Béthune, d’origine flamande, ancien combattant, d’opinions catholiques et socialisantes, trésorier du syndicat autonome des employés des mines en 1936, René Bacquaert, devenu athée, après des études secondaires au collège d’Arras, obtint à la Faculté des lettres de Lille une licence d’Anglais (1942) et un diplôme d’études supérieures (1943). Pendant la guerre, il échappa au Service du travail obligatoire en travaillant comme mineur de fond (fosse 2 de la Compagnie des mines de Béthune à Mazingarbe). Nommé comme délégué académique en 1942 aux collèges d’Arras, du Quesnoy (Nord), de Béthune (Pas-de-Calais), il fut intégré en 1944 dans le corps des certifiés au lycée de garçons d’Arras (devenu lycée Robespierre en 1968 sur sa proposition) où il devait effectuer toute sa carrière jusqu’à sa retraite en 1980. Conseiller pédagogique pendant plus de vingt ans, en rapport avec le laboratoire audio-visuel de l’École normale de Saint-Cloud, il participa aux réflexions et aux expériences sur l’enseignement des langues vivantes, notamment à l’école primaire et aux activités de l’Association des professeurs de langue vivante. Il fit partie du conseil d’administration des échanges scolaires Lille-Yorkshire (1950-1980).

René Bacquaert se maria en octobre 1942 à Nœux-les-Mines (Pas-de-Calais) avec une institutrice. Le couple eut deux enfants.

Affilié à la Fédération laïque des auberges de jeunesse depuis 1937, adhérent au Syndicat national de l’enseignement secondaire à la Libération, René Bacquaert devint le secrétaire de la section (S1) de son lycée en 1951. Membre de la commission administrative et du bureau de la section académique (S3) à partir de 1952, il conserva cette responsabilité jusqu’en 1980. Militant de la FEN-CGT jusqu’en 1951, il fut candidat en 1955 (treizième position), en 1956 (quatorzième position), en 1958 (dernière position) sur la liste A (autonome) dans la section des certifiés, pour la commission administrative nationale du SNES. Il était aussi le secrétaire départemental (S2) du SNES (1954-1980) et joua un grand rôle pour autonomiser le S2 du Pas-de-Calais par rapport au S3 de l’académie de Lille.
En désaccord avec les autonomes sur une question corporative à partir de 1962, Bacquaert rejoignit le courant Unité et Action. Lors de la fusion du SNES et du SNET, en juin 1966, il fut élu comme suppléant sur la liste B (Unité et Action) à la CA du SNES classique, moderne et technique. Il le demeura jusqu’en 1973.

Dans la Fédération de l’Éducation nationale, Bacquaert participait au bureau de la section départementale (1952-1980), tour à tour cégétiste, autonome puis Unité et Action. En 1958, il animait localement au nom de la FEN un comité d’entente des fonctionnaires qui regroupait l’ensemble des syndicats des trois puis quatre confédérations. De 1980 à 2001, il représentait le SNES au bureau départemental de la Fédération générale des retraités. En 1992, il resta membre, au titre des retraités, de la CA académique du SNES, maintenant adhérent à la Fédération syndicale unitaire.

De 1960 à la fin des années 1960, secrétaire adjoint du S3, élu sur la liste d’« Union pour la gestion du S3 de Lille » (où se retrouvaient des militants « autonomes » et des partisans de la liste B au plan national), Bacquaert représentait le syndicat au conseil académique qui pouvait s’ériger en conseil de discipline. Il siégeait du milieu des années 1960 à 1980 aussi dans la commission administrative paritaire académique pour les certifiés littéraires.

René Bacquaert militait aussi dans des organisations laïques : membre du bureau du Comité départemental d’action laïque (1959-1980), des CA et des bureaux de la Solidarité laïque départementale (1960-1985), de la Mutuelle assurance élèves (1960-1985). En outre, il était membre de la commission administrative de la section départementale de la Mutuelle générale de l’éducation nationale (1952) et en devint le vice-président (1954-1985). En 1955, lors de l’assemblée générale de la MGEN à Bordeaux, à la demande du président de la section, Adolphe Baillet, il proposa la création d’une maison de retraite mutualiste dans le département qui fut inaugurée en 1974. Membre du conseil académique des œuvres sociales au titre de la MGEN (1960-1985), toujours au titre de la MGEN, il faisait partie du bureau départemental de la Section locale interministérielle pour la sécurité sociale des fonctionnaires non-enseignants. Représentant la MGEN puis la FGR, il faisait partie du bureau du comité départemental des retraités et personnes âgées depuis sa création en 1981 et au titre de la CODERPA, participait au comité gérontologique départemental. De même, il exerça diverses responsabilités dans les comités départementaux chargés des questions de santé (Ligue contre le cancer, comité d’éducation pour la santé, hygiène sociale, lutte contre l’alcoolisme). Membre du bureau du Comité régional d’éducation pour la santé depuis 1980, il le représentait au comité interrégional Nord et Ouest. Il était membre de l’Association pour la mort dans la dignité-crématistes.

Bacquaert participa régulièrement aux congrès et aux assemblées générales sur les plans départemental, académique et national de ces diverses organisations. À partir de 1980, il militait dans diverses organisations de retraités (bureau de la Fédération générale des retraités de 1980 à 1999, comité départemental des retraités et des personnes âgées à partir de 1982).

Politiquement, Bacquaert adhéra au Parti communiste français à la Libération. Secrétaire de sa cellule locale, membre du secrétariat de la section d’Arras, dès 1945, animateur d’une école de section (1946-1947), le 10 novembre 1946, il fut élu conseiller municipal d’Arras en octobre 1947. Proche de René Camphin, il quitta le PCF en 1951 en désaccord avec l’attitude à l’égard du titisme et avec les conséquences du rapport Jdanov. Cette démission expliquait son départ de la FEN-CGT et son ralliement critique aux autonomes sur le plan syndical.

Membre fondateur en 1945 du ciné-club d’Arras, Bacquaert en fut le dernier président jusqu’en 1980. Depuis sa retraite, il écrivait pour son plaisir, sans se soucier d’une éventuelle édition, deux ouvrages de nature autobiographique (Mille petits riens, Contes à rebours) et deux ensembles de nouvelles (Cool ! la Galère, Ainsi va le Monstre).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15446, notice BACQUAERT René, Émile, Henri par Jacques Girault, Daniel Hémery, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 27 juin 2018.

Par Jacques Girault, Daniel Hémery

René Bacquaert
René Bacquaert
Congrès du SNES 1970
Interview par l’IRHSES à Lille en 2005

SOURCES : Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5776. — Archives IRHSES (CA, congrès, arch S3 de Lille). — L’Université syndicaliste, L’Enseignement public. — Renseignements fournis par l’intéressé et par Alain Dalançon.

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