MINNIG Albert [Dictionnaire des anarchistes]

Actif dès son adolescence dans le mouvement anarchiste, Albert Minnig vendait régulièrement le Réveil anarchiste. En été 1936, il prit contact avec le secrétaire du syndicat du bâtiment à Lausanne, Adrien Buffat, et avec Lucien Tronchet à Genève, qui lui répondit le 22 août : « À mon grand déplaisir, je t’informe que nos camarades espagnols nous écrivent toujours que personne ne doit se rendre en Espagne. Il y a trop de monde, et ceux qui arrivent ne font qu’aggraver les conditions d’organisation et la misère. »

Minnig partit toutefois en compagnie de son cousin Louis Walther et de Fernand Chevalier de Genève. Ils débarquèrent à Barcelone le 1er septembre et rejoignirent la section française de la colonne Los Aguiluchos de la FAI, puis la Prima colonna Italiana de la colonne Ascaso, fondée par Carlo Rosselli et Camillo Berneri, sur le front d’Aragon. Il envoya régulièrement des correspondances au Réveil anarchiste à Genève, qui les publia en feuilleton en automne et hiver 1937.

Au printemps 1937, peu avant les tragiques journées de mai, Minnig quitta l’Espagne. Il s’établit d’abord à Annemasse (Haute-Savoie), à la frontière genevoise, où il participa au convoyage d’armes depuis la Suisse. En août, il essaya de retourner en Espagne mais il fut arrêté à Port-Bou par les staliniens et envoyé au Carcel Modelo de Barcelone. Expulsé le 2 septembre, il retourna en France puis, clandestinement, en Suisse. Comme tous les autres combattants suisses en Espagne, il fut condamné par le tribunal militaire, écopant de deux mois de prison, d’un an de privation des droits civiques et de l’expulsion du canton de Vaud.

Il rentra plus tard à Yverdon, sans reprendre contact avec les anarchistes. Entrepreneur en bâtiment, il mourut dans un accident de voiture en 1968.