MONTANT Marie - Alphonse [Dictionnaire des anarchistes]

Son père Jean était cultivateur et sa mère Josephte Chatel, ménagère, et vivaient, en 1878, en Suisse, à Genève. Marie-Alphonse vivaient à cette époque à Paris.
En 1880 il habitait au 94bis rue des Marais à Paris (1er arrondissement)

Militant de la chambre syndicale des menuisiers, Alphonse Montant fut, avec Joseph Tortelier, un des organisateurs la manifestation des sans-travail du 9 mars 1883 sur l’esplanade des Invalides à Paris. À l’occasion de cette manifestation, quelques boulangeries furent pillées. Des arrestations s’en suivirent qui aboutirent au procès aux assises de juin 1883 (voir Eugène Mareuil). Le lendemain, avec Tortelier, Montant anima salle du Pont-d’Austerlitz une réunion publique contre la répression de cette manifestation.

Lui-même comparut le 4 avril devant la 11e chambre du tribunal correctionnel comme organisateur. Il y fut accusé de « provocation non suivie d’effet à des attroupements non armés sur la voie publique » avec les camarades qui avaient signé l’affiche convoquant la manifestation : Labat (absent), Cardeilhac, Joseph Tortelier et Gauthier. Tous furent condamnés à trois mois de prison.

Quelques mois plus tard, il collabora à L’Affamé, qui fut publié à Marseille de mai à août 1884. Par la suite il devait jouer un rôle important dans le mouvement anarchiste à Marseille.

Le 23 novembre 1884, il prit la parole au grand meeting des ouvriers sans travail à la salle Lévis, à Paris 17e. Étant à ce moment recherché par la police pour purger une condamnation par contumace, son apparition à la tribune fit quelque sensation. La sortie du meeting se transforma en émeute (voir Pierre Naudet). Suite à cela, Montant comparut les 22 et 23 janvier 1885, avec d’autres, devant les assises de la Seine et fut condamné à deux mois de prison et à 100 francs d’amende pour "provocation directe au meurtre et au pillage (provocation non suivie d’effet)".
Le Gaulois le décrivit alors comme un « petit gros, court, à l’air rageur ».

En 1885, dans son livre La France socialiste, le journaliste Mermeix le considérait comme un des « anarchistes les plus marquants » (et l’orthographiait par erreur Montaut).
Le 26 octobre 1885 il était déclaré insoumis.

Au 6e jour du congrès international blanquiste-marxiste de juillet 1889 à Paris, les anarchistes eurent droit à quinze minutes de temps de parole. Ce fut Alphonse Montant qui monta à la tribune pour exposer les théories anarchistes. La Révolte du 27 juillet reproduisit l’essentiel de son discours. En septembre, il prit part au congrès anarchiste international de Paris.

Le 17 février 1891 il vivait à Alger. Et le 11 juin de la même année à Marseille au 1 place Maronne (et en 1893 au 2 de cette place), avec la famille d’anarchistes Tourn (voir Jean Tourn).
Il accompagna Sébastien Faure* dans sa tournée de conférences antimilitaristes et anticolonialistes au sujet de la conquête du Dahomey, en 1892. Il collaborait à L’Agitateur (journal anarchiste de Marseille) et le 6 mai 1892 il fut condamné avec Faure à un mois de prison pour complicité de coups et blessures.

Durant l’épisode terroriste, Montant fut cité, en 1894, comme le principal meneur anarchiste à surveiller à Marseille. Perquisitionné régulièrement, il s’éloigna de l’anarchisme et se rapprocha du socialisme. En décembre 1894, il assista au Ier congrès régional socialiste et, en 1895, collabora à L’Ami du peuple. En décembre 1896, il fut rayé des listes d’anarchistes.

En 1896-1897, il se montra particulièrement actif dans le mouvement syndical.
En septembre 1897 et en janvier 1898 il habitait Paris (au 82 rue des Gravilliers puis au 50 rue Volta).
Le 24 août 1899 il était en résidence au 1 Boulevard de Roux à Marseille.
Le journal communiste Rouge-Midi mentionna son décès dans son numéro du 4 septembre 1936.