PFISTER Maurice, Louis [dit Fister] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Maitron, notice complétée par Guillaume Davranche

Né le 27 août 1893 à Clichy (Seine) ; cimentier ; anarchiste et syndicaliste.

Maurice Pfister (1913)
Maurice Pfister (1913)
cc Arch. PPo

Fils d’un journalier et d’une teinturière, Mairice Fister, qui demeurait 20, passage Duhesme, à Paris 18e, était en 1913 le secrétaire du groupe de Paris 17e-18e de la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR).

En septembre 1913, il appartint au « Groupe des conscrits de 1913 », émanation de la FCAR. Avec 25 autres jeunes gens, il cosigna son affiche affirmant « Nous ne serons pas soldats » et prônant la désertion.

En 1914, Maurice Fister était secrétaire de la Jeunesse syndicaliste de Saint-Ouen.

Le 16 janvier 1914, il fut arrêté pour avoir insulté un caporal médaillé dans la rue. Il lui aurait crié : « En as-tu tué, des Marocains, pour avoir cette ordure sur la poitrine ! » La police trouva sur lui un couteau et un Browning. À son domicile, on découvrit des brochures anarchistes, dont un exemplaire de la fameuse « brochure rouge » de la FCA. Le 2 février 1914, la 9e chambre du Tribunal correctionnel le condamna pour cela à trois mois de prison.

Lors de la visite en mai 1914 di roi du Danemark à Paris, son domicile fut mis sous surveillance spéciale par la police. Il était inscrit au Carnet B.

Durant la Grande Guerre, il fut exempté.

En 1921, secrétaire du groupe anarchiste de Paris 17e-18e, il était un militant en vue de l’Union anarchiste (UA), prenant souvent la parole dans les meetings. Il habitait alors 9, cité Jarry, à Paris.

Il fut délégué au IIe congrès de l’UA, à Lyon, les 26-27 novembre 1921. Élu administrateur du Libertaire, il collabora aussi à La Revue anarchiste (voir Sébastien Faure).

Un article paru dans le journal La Jeunesse anarchiste, consacré à Émile Cottin*, qui avait tiré un coup de revolver sur Clemenceau, lui valut d’être condamné par défaut, à un an de prison. Peine ramenée à six mois quand il comparut le 27 juillet. Pendant douze jours, au mois d’août, il fit, avec Louis Loréal* et Villiers*, gérant du Libertaire, la grève de la faim pour que Victor Méric et Jeanne Morand, emprisonnés, soient placés en régime politique.

De nouveau condamné le 28 septembre à six mois de prison par le tribunal correctionnel de Cherbourg, il vit sa peine confondue avec celle qu’il venait de subir.

Fister assista au IIIe congrès de l’UA, à Levallois-Perret, du 2 au 4 décembre 1922. Il partit ensuite pour Berlin où, du 25 décembre 1922 au 2 janvier 1923, il assista avec Albert Lemoine*, Haussard*, Berteletto et Mauricius au congrès syndicaliste révolutionnaire qui fonda l’Association internationale des travailleurs.

Au IVe congrès de l’UA, qui se tint à Paris les 12 et 13 août 1923, il fut le seul à s’opposer à la parution quotidienne du Libertaire, mais fut tout de même désigné comme rédacteur « remplaçant ».

À la fin des années 1920 et au début des années 1930, il fut le compagnon de Marie-Louise Marsella*, qui l’accompagna lorsqu’il rendit visite à Nestor Makhno hospitalisé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154499, notice PFISTER Maurice, Louis [dit Fister] [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Maitron, notice complétée par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 2 mai 2014, dernière modification le 29 décembre 2014.

Par Jean Maitron, notice complétée par Guillaume Davranche

Maurice Pfister (1913)
Maurice Pfister (1913)
cc Arch. PPo

SOURCES : État civil Clichy — Arch PPo BA/1506, 1514 et 1499, rapport du 20 mai 1914 — Le Matin et Le Journal du 18 janvier 1914 — La Revue anarchiste, 1920 — Le Libertaire du 7 juillet 1922 — témoignage de Nicolas Faucier — René Bianco, « Cent ans de presse anarchiste… » op. cit. — V. Bouhey, Les Anarchistes contre la république, 2008 — Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir. Ouvriers et révolutionnaires face à la guerre (1909-1914), L’Insomniaque/Libertalia, 2014 — note de Rolf Dupuy.

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