PRADIER Ludovic, Barthélémy [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy

Né le 30 septembre 1885 à Lédenon (Gard), mort le 29 octobre 1972 à Nîmes. Homme de peine, militant anarchiste gardois.

Pradier, entre Madeleine Beaulaton et Fusako Hirayama, Turin, novembre 1970
Pradier, entre Madeleine Beaulaton et Fusako Hirayama, Turin, novembre 1970
CIRA Lausanne

Ludovic Pradier, qui avait commencé à militer dès l’âge de 15 ans, aurait fréquenté les illégalistes Jules Bonnot et [Alexandre Jacob-<154793], puis aurait été arrêté pour insoumission.

Dans les années 1920 il figura à la tribune de plusieurs réunions publiques comme celles organisées par l’Union anarchiste (UA) le 29 janvier et le 29 juin 1921, ou celle du 4 novembre 1926 dont l’orateur principal était Ghislain. Il fut le représentant de l’UA à la manifestation unitaire du 21 août puis au meeting unitaire du 23 août 1927 tenus à Nîmes pour protester contre l’exécution de Sacco et Vanzetti.

Dans les années trente, il constitua à Nîmes, où il demeurait 19 rue Rouget de l’Isle, un groupe anarchiste avec André Prudhommeaux et collabora aux Cahiers de Terre libre. Il participa au congrès constitutif de la Fédération anarchiste provençale à Toulouse, les 15 et 16 août 1936, et fut nommé trésorier. Il habitait alors 37 rue des Orangers à Nîmes.

Dès le début de la révolution espagnole, il fut avec Célestin Barrialet Prudhommeaux l’un des responsables du Comité anarcho-syndicaliste qui se réunissait 10 rue Emile Jamais et participa aux campagnes d’aide et de soutien puis à la création de la section nîmoise de la Solidarité internationale antifasciste en 1937 qu’il présida.

Lors du déclenchement de la guerre, Ludovic Pradier, qui résidait chez sa compagne Yvonne Raymond, 6 rue d’Angoulême, figurait sur une liste des "anarchistes français dangereux pour la sécurité nationale". Non mobilisé, il fut arrêté par la police de Daladier et interné au camp de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne) où il aurait eu comme compagnon de détention Nguyen Ai Quoc, plus connu sous le nom de Ho Chi Minh. Pendant l’Occupation, il participa à la Résistance avec des camarades Espagnols réfugiés dans le Midi de la France.

Après la guerre, il redevint président de la SIA de Nîmes, dont le local était situé 16 rue des Orangers, et prit part à la naissance de la section française de la CNT (Confédération nationale du travail). Le 25 novembre 1956 à Bruxelles, il fut avec entre autres Raymond Beaulaton, Louis Gallet, Fernand Robert* et Guy Badot l’un des fondateurs de l’Alliance ouvrière anarchiste (AOA) et collabora à son organe L’Anarchie. Il était également membre de la Libre Pensée.

Ludovic Pradier mourut le 29 octobre 1972 à l’hôpital de Nîmes et fut enterré le 2 novembre. Il était au moment de son décès membre de la CNTF et président doyen de la SIA.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154503, notice PRADIER Ludovic, Barthélémy [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 2 mai 2014, dernière modification le 23 juillet 2020.

Par Jean Maitron, notice complétée par Rolf Dupuy

Pradier, entre Madeleine Beaulaton et Fusako Hirayama, Turin, novembre 1970
Pradier, entre Madeleine Beaulaton et Fusako Hirayama, Turin, novembre 1970
CIRA Lausanne

SOURCES : L’Anarchie, novembre-décembre 1972.— Le Combat syndicaliste, 16 novembre 1972. — La Feuille anarchiste, n° 19, 1973 — Espoir, 10 décembre 1972 — AD Gard 1M756, 1W73 — CAC Fontainebleau 1994 0500 art 241— Notes de D. Vidal et F. Fontanelli.

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