BADEL Marius, Pierre, Auguste

Par Roger Pierre

Né le 14 juin 1904 à Sarras (Ardèche), mort le 26 janvier 1981 à Valence (Drôme) ; toupilleur sur bois à Saint-Vallier (Drôme), ouvrier aux usines Rhône-Poulenc au Péage-de-Roussillon (Isère), puis divers autres métiers ; militant syndicaliste et communiste dans l’Ardèche, la Drôme et l’Isère ; résistant.

Marius Badel appartenait à une famille de quatre enfants dont le père, scieur en bois devenu cultivateur en 1904, et la mère, tisseuse en soie, demeuraient à Sarras, mais travaillaient dans la ville voisine de Saint-Vallier (Drôme). Sa scolarité fut perturbée par la guerre, mais il eut toujours par la suite le souci de s’instruire. De douze à quinze ans, il servit comme berger et domestique, puis il fut en 1919 embauché à l’usine textile Baboin, de Saint-Vallier ; enfin de 1920 à 1934, il travailla comme toupilleur dans l’usine où était employé son père.

Depuis 1926, il lisait l’Humanité ; il adhéra en 1928 à une petite cellule communiste qui depuis 1921 s’était maintenue à Sarras ; en 1929, il participa à la reconstitution d’une autre cellule à Saint-Vallier, s’employa, malgré l’état embryonnaire des syndicats unitaires, à constituer une Union locale. À la suite de la manifestation organisée à Saint-Vallier le 12 février 1934, qui marquait dans cette localité la première apparition publique du Parti communiste, Marius Badel, considéré comme son élément le plus actif, fut licencié le 1er mars sous la pression des patrons de la localité. Il s’embaucha l’année suivante aux usines Rhône-Poulenc du Péage-de-Roussillon (Isère) où travaillaient environ 1 500 ouvriers. Avec quelques camarades, il constitua une cellule qui, en l’absence de syndicat, prit en 1936 l’initiative de la grève avec occupation de l’usine.

Délégué d’atelier, dirigeant en fait le syndicat qui fut constitué, Marius Badel fut le 10 octobre 1937 le candidat communiste au conseil général dans le canton de Roussillon (Isère). À la suite de la grève du 30 novembre 1938, il fut à nouveau licencié et revint à Saint-Vallier où ses camarades lui procurèrent un emploi à la coopérative ouvrière.

Mobilisé en 1939, il s’employa dès le début de 1941 à reconstituer le Parti communiste clandestin en compagnie, entre autres, de Louis Peyrichou, responsable de la CGT clandestine ; il fut arrêté en octobre et interné à Saint-Paul d’Eyjeaux (Haute-Vienne), d’où il s’évada en septembre 1942. Il vécut quelques mois clandestinement dans le sud de la Drôme, assuma aux FTPF des responsabilités militaires, en 1943 dans l’Isère et les Hautes-Alpes, en 1944 dans le Gard, la Lozère et l’Ardèche. À la Libération, il était adjoint FFI au général Zeller, à l’EM de la 6e région militaire, et il fut démobilisé en juillet 1945 avec le grade de lieutenant-colonel de réserve.

Marius Badel se maria le 7 décembre 1944 à Montpellier avec Marie, Rose, Victoria Fontanel (voir Badel Marie-Rose), institutrice.Ils eurent un fils.
Il s’établit alors à Granges-lès-Valence (Ardèche), où sa femme était institutrice. Jusqu’à l’âge de la retraite en 1970, il travailla comme magasinier aux Nouvelles Galeries de Valence, sans jamais cesser de militer dans des tâches syndicales et politiques souvent ingrates.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15452, notice BADEL Marius, Pierre, Auguste par Roger Pierre, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 23 mai 2018.

Par Roger Pierre

SOURCES : La Voix Populaire, 1930-1939. — Alain Chaffel, Les communistes de la Drôme de la Libération au printemps 1981, L’Harmattan, 1999, p. 65. — Entretien avec Marius Badel, juin 1974.

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