Par Jean-François Poujeade
Né le 22 octobre 1915 à Montceau-les-Mines, mort le 24 janvier 2008 à Saint-Cyr-sur-mer (Var) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI et communiste de Saône-et-Loire.
Henri Badet naquit dans une famille d’instituteurs. Son père exerçait cette profession ainsi que son grand-père paternel. Sa mère, sans profession, décéda le 1er janvier 1920 à 24 ans, Henri n’avait que quatre ans. Son père était plutôt de gauche mais sans être engagé, Henri subit plutôt l’influence de son grand-père, instituteur en retraite depuis 1920, radical-socialiste qui l’initia au syndicalisme (il était à Montceau-les-Mines, un des animateurs de la fédération des retraités). Élève de l’École primaire supérieure de Montceau-les-Mines puis de l’École normale de Moulins promotion 1931-1934, Henri Badet revint dans son département d’origine après son régiment et adhéra au PCF en 1936.
D’abord instituteur à Sanvignes-les-Mines il y fit connaissance de Joseph Labaune, militant communiste et syndicaliste important de la région montcellienne. Actif pour l’aide aux réfugiés républicains espagnols, pendant la période du Front populaire, Henri Badet fut fait prisonnier au début de la guerre mais réussit à s’évader en novembre 1942. Il sera décoré de la Croix de guerre.
À la Libération, il exerça à Saint-Germain-du-Plain où il fut secrétaire de la section PCF et président du Comité cantonal de Libération. Membre du comité fédéral du PCF jusqu’en 1946, il fut candidat aux élections cantonales à Saint-Germain-du-Plain en septembre 1945. Nommé à Ciry-le-Noble en octobre 1945, il s’occupa, là aussi, de la section communiste, la police le signalant comme un des membres les plus influents de cette région minière de Ciry-le-Noble et Perrecy-les-Forges, formant l’extrémité sud du bassin de Blanzy. Lors de la grève des mineurs fin 1948, il s’occupa activement de la collecte de fonds pour les grévistes. En 1949, au congrès départemental des prisonniers de guerre à Louhans, il intervint en faveur de la campagne de la paix, il était alors secrétaire de la section de l’ARAC et de la section des prisonniers de Ciry.
Parallèlement, il militait du Syndicat national des instituteurs dont il fut membre du conseil syndical de 1945 à 1947 et de 1950 à 1970, année de sa retraite. Ses activités furent importantes, il fut responsable intersyndical intercantonal (primaire et secondaire) et assista à quasiment tous les congrès nationaux de la FEN. Communiste critique, il fit connaître ses doutes après 1956, tout en restant au PCF. Nommé à Saint-Vallier en 1952, il fut un des membres fondateur du Centre aéré de ce qui est alors la plus grande ville communiste du département.
Henri Badet devint premier adjoint au maire de 1971 à 1977 et, devenu président de la fédération départementale de l’ARAC cette même année, il s’impliqua alors beaucoup dans cette association dont il fut jusqu’à la fin président d’honneur de la fédération départementale et membre d’honneur du Conseil national.
Saxophoniste (il étudia au Conservatoire), Henri Badet fut membre des « Amis Réunis » dès 1930 et présida cette fanfare des Écoles laïques de Montceau-les-Mines de 1985 à 1997.
Par Jean-François Poujeade
SOURCES : Arch. Dép. Saône-et-Loire. — Lettre d’Henri Badet du 26 mars 2002. — Nécrologie de Noël Darroux parue dans Montceau-news le 29 janvier 2008.