Par François Caron, Guillaume Davranche
Né le 16 septembre 1876 à Amiens ; outilleur à la Compagnie des chemins de fer du Nord ; anarchiste et syndicaliste.
Entré en 1893 à la Compagnie du Chemin de fer du Nord, Gamard exerçait à Amiens (Somme) le métier d’outilleur à l’atelier des voitures. Principal animateur, après Jules Malbranque, de la section d’Amiens du Syndicat national des Cheminots, il fut sans doute en relations avec le groupe anarchiste du journal Germinal et défendit une conception révolutionnaire tant des buts de l’action syndicale, qui devait, selon lui, mener jusqu’à « la suppression du patronat et du salariat », que des moyens d’action : il fut toujours hostile aux délégations envoyées auprès du gouvernement et du patronat, et partisan de la grève générale.
D’après les rapports de police, Georges Gamard préconisait le sabotage et l’aurait organisé avec son camarade Albert Lemoine. En 1909, il soutint le Comité de défense syndicaliste, qui protestait contre l’exclusion d’ Yves Bidamant du Syndicat national des chemins de fer.
L’affaire provoqua, au congrès de décembre 1909, la démission d’Eugène Guérard, dirigeant réformiste du Syndicat national des chemins de fer. Gamard et Albert Lemoine entrèrent alors au nouveau nouveau comité Nord.
En avril 1910, le congrès cheminot décida le principe d’une grève nationale pour « la thune » (5 francs par jour). Celle-ci éclata en octobre 1910. Y ayant joué un rôle important, Gamard fut arrêté le 24 octobre pour « entrave à la marche des trains ». Il fut ensuite révoqué de la compagnie des chemins de fer du Nord. Il habitait alors 170, chaussée du Périgord, à Amiens.
En janvier 1911 il fut poursuivi devant la Cour d’assises pour « complicité de crime » et « entrave à la marche des convois par application des articles 59 et 60 du Code pénal et 16 de la loi du 15 juillet 1845 ». Il fut remis en liberté provisoire en mars. A la fin du mois, il prit la parole dans un meeting à la Bellevilloise, à Paris, en faveur des cheminots révoqués. Il préconisait toujours le sabotage.
Par François Caron, Guillaume Davranche
SOURCES : Arch. Nat. F7/13053.