Par Gianpiero Bottinelli, Marianne Enckell
Né le 30 mai 1857, mort à Genève (Suisse) le 10 mars 1923 ; typographe, commis, comptable ; fondateur et collaborateur de journaux anarchistes.
En 1879, avec Dumartheray et Kropotkine, Georges Herzig fonda à Genève Le Révolté, dont il fut directeur jusqu’à ce que le journal soit repris par Jean Grave.
Le 12 septembre 1880, il était présent à Vevey (canton de Vaud) à une réunion des partisans de la Freiheit de Johann Most. Les 9 et 10 octobre, il participa au congrès de la Fédération jurassienne pour la section de propagande de Genève. Du 14 au 20 juillet 1881, il fut délégué au congrès anarchiste de Londres (voir Gustave Brocher), par la Fédération jurassienne. Il participa aussi au congrès de la Fédération jurassienne de juin 1882 et à la réunion internationale de Genève du 12 au 14 août 1882.
Il fut surtout le réacteur et le compositeur typographe du Révolté jusqu’en 1883 et son gérant responsable. Interrogé dans le cadre de l’enquête contre les anarchistes, en mars 1884, il refusa de répondre à la plupart des questions. Le juge d’instruction prétendit dans son rapport qu’il fut congédié à la suite d’un déficit constaté dans les comptes et rompit tout lien avec le journal, ce qui est clairement démenti par ses activités. Le journal anarchiste genevois L’Égalitaire prit sa défense.
Il collabora à d’autres organes libertaires, comme le bimensuel L’Avenir (organe ouvrier indépendant de la Suisse romande) de Genève, publié du 8 octobre 1893 au 30 juillet 1894.
Avec Louis Bertoni, Eugène Steiger et d’autres, il fut parmi les fondateurs en juillet 1900 du Réveil socialiste anarchiste, auquel il collabora régulièrement et assidûment jusqu’en 1916, puis de 1918 à sa mort ; il peut être considéré comme un de ses meilleurs polémistes.
Il fut l’un des 113 signataires du tract « Les antimilitaristes suisses aux travailleurs », appelant à la désobéissance, publié dans le Réveil du 28 avril 1906, avec entre autres son fils Edmond, réfractaire passé à l’étranger. En juillet 1907, il fut l’un des orateurs du meeting contre l’expulsion de Bertoni du canton de Genève, avec Charles Fulpius de la Libre Pensée, le socialiste Adrien Wyss, Louis Avennier, Auguste Bérard, Margarethe Faas-Hardegger.
Il collabora aussi, sous le pseudonyme de Georges Sergy (nom de sa femme), à La Voix du Peuple, hebdomadaire de la Fédération des unions ouvrières de Suisse romande, publié à Lausanne puis à Genève de 1906 à 1914.
Pendant la guerre, il rédigea le manifeste « Aux soldats de tous les pays », qui fut distribué dans la Suisse entière. Il prit parti pour la tendance interventionniste, et abandonna le Réveil pour écrire dans La Libre Fédération, le périodique lausannois (1915-1919) de Jean Wintsch.
Lorsque Bertoni fut emprisonné en 1918-1919, Herzig reprit, avec A. Amiguet, la responsabilité de la partie française du Réveil, et continua d’y écrire jusqu’à sa mort en 1923.
Par Gianpiero Bottinelli, Marianne Enckell
SOURCES : Chantier biographique des anarchistes en Suisse — Rapport sur l’enquête relative aux menées anarchistes en Suisse adressé au Conseil fédéral suisse par Édouard Müller, procureur général de la Confédération, Berne, Feuille fédérale 1885, aussi publié en volume. — L’Égalitaire 7, 22 août 1885. — Le Réveil, 28.4.1906, 24.3.1923 — Pierre Kropotkine, Autour d’une vie : mémoires, préface de G. Brandès, Stock, 1909 — Jean Maitron, Le Mouvement anarchiste en France. Tome I : Des origines à 1914, Gallimard, collection Tel, 1992 — Le Procès des anarchistes devant la police correctionnelle et la cour d’appel de Lyon, Lyon 1883.