MOREL Louis [Dictionnaire des anarchistes]

Par René Bianco, notice complétée par Thierry Bertrand

Né à Lyon le 14 octobre 1862 ; ouvrier cartonnier ; militant à Lyon (Rhône) puis à Marseille (Bouches-du-Rhône).

Louis Morel avait milité d’abord à Lyon avant de venir s’installer à Marseille avec sa compagne Félicie Merlin. Dès son arrivée il prit la gérance du numéro 2 et dernier (avril) du périodique bilingue français-italien L’Anarchia (Marseille, n°1 le 18 mars 1890) fondé par les anarchistes de langue italienne dont Victor Villagi, Gaetano Naglia, Parini et Decimo Garinei. Il demeurait alors 5 rue Victoret et était membre du groupe Les Rénovateurs qui était plutôt opposé à l’action syndicale et dont faisaient entre autres partie Barnouin, Jacques Boisson, Cheylan, les frères Dol (Dol Benoît), J.B. Traverso, etc. Il milita ensuite activement et se signala particulièrement par son zèle à diffuser la presse anarchiste.

Puis il assuma la gérance des huit premiers numéros de L’Agitateur (Marseille, 12 numéros du 1er mars au 15 mai 1892) avant de s’enfuir de la ville en avril pour se soustraire à l’exécution d’un mandat d’arrêt décerné contre lui pour « escroquerie » en complicité avec Charles Maury. Le 24 novembre de la même année il était condamné à deux ans de prison pour « excitation au pillage ». Il demeurait à cette époque rue Gambony dans le quartier de la Bourse.

Le 20 septembre 1894, à Narbonne, il subit une nouvelle condamnation à 15 jours de prison pour « falsification de livret de chasse ». De retour à Marseille il était condamné peu après (10 octobre 1894) à un mois de prison pour "escroquerie". En février 1895 il assura un moment la gérance de l’hebdomadaire Le Balai. Le 18 avril suivant il fut arrêté à l’issue de la conférence donnée par Bernard Lazare au théâtre Chave, à Marseille, et qu’il avait présidée, pour avoir refusé de donner les noms du bureau de la conférence comme cela était obligatoire à cette époque. Il fut relâché presque aussitôt mais le 8 mai de la même année il était condamné à six jours de prison pour rébellion aux agents de l’autorité.
L’année suivante il fut arrêté le 10 mars pour « vol qualifié » puis relaxé. Mais le 21 avril la police vint l’arrêter à son domicile et le 30 avril 1896 il fut condamné pour « tentative de vol avec effraction » à 5 ans de prison et 5 ans d’interdiction de séjour.

Détenu à la Maison centrale de Nîmes (Gard), il fut rayé de la liste des anarchistes des Bouches-du-Rhône le 1er décembre 1896. Cependant Louis Morel revint dès 1897 à Marseille où il participa à divers cambriolages. Il fut alors suspecté d’être au service de la police.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154645, notice MOREL Louis [Dictionnaire des anarchistes] par René Bianco, notice complétée par Thierry Bertrand, version mise en ligne le 2 mai 2014, dernière modification le 27 avril 2021.

Par René Bianco, notice complétée par Thierry Bertrand

SOURCES : Arch. Dép. des Bouches-du-Rhône M6/3392, 3395, 3396, 4694, 4702. — AD VI T 4/26, 4/27 & Z1/10 — APpo Ba 1499 — A. Sergent, Un anarchiste de la belle époque…, op. cit. — B. Thomas, A. Jacob…, op. cit. — R. Bianco, « Le Mouvement anarchiste… », op. cit. — Les Temps Nouveaux du 25 mai 1895.

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