VIARD Auguste, Vincent, Pompée (dit L’Eponge, Gagin ou Tavin) [Dictionnaire des anarchistes]

Par Complété par Guillaume Davranche

Né le 19 juillet 1836 à la Lachapelle-aux-Pots (Oise), mort à Saint-Ouen le 17 janvier 1892 ; courtier de commerce et marchand de couleurs ; communard, blanquiste puis anarchiste.

Fils d’un marchand potier, Auguste Viard était employé de commerce et aurait été membre de la Première Internationale. Il s’engagea dans la Garde nationale pendant le siège de Paris.

Le 3 mars 1871, il fut élu à la commission provisoire du comité central de la Garde nationale. Aux élections complémentaires du 16 avril, il fut élu au Conseil de la Commune par le 20e arrondissement. Nommé délégué aux Subsistances, il siégea à la commission exécutive. Il vota pour la création du Comité de salut public.

Après la Semaine sanglante, il parvint à se réfugier en Suisse. Il fut condamné à mort par contumace le 27 décembre 1872.

Réfugié ensuite à Londres, il signa en juin 1874, avec le groupe blanquiste La Commune révolutionnaire, la brochure Aux Communeux, déclaration athée, communiste et révolutionnaire. Il appartenait alors à une loge maçonnique. Il semble que dès 1879, il ait été en relations avec Le Révolté de Kropotkine.

Viard revint en France après l’amnistie, mais son fils se fixa à Londres et plaça les couleurs et vernis que son père fabriquait à Saint-Ouen. Il entra bientôt dans le mouvement anarchiste, attaquant sans répit les socialistes comme le rapporte l’historien Jean-Paul Brunet : « Les socialistes sont des charlatans politiques ! Les blanquistes ne sont que des ambitieux qui veulent parvenir aux honneurs ! » Malgré son âge avancé et sa non-appartenance au salariat, il participa activement aux réunions du Syndicat des hommes de peine, d’inspiration anarchiste (voir Jean-Baptiste Louiche). Il employa notamment dans son entreprise Gustave Mathieu et Charles Simon dit Biscuit.

En novembre 1888, il accompagna Joseph Tortelier* à Londres pour défendre l’idée de grève générale dans un congrès syndical international, sans grand écho. Il fréquenta ensuite, à Paris, le Cercle anarchiste international, principal lieu de rencontre anarchiste à l’époque (voir Alexandre Tennevin),

Les 1er et 8 septembre 1889, il participa au congrès anarchiste international tenu salle du Commerce à Paris.

Durant l’incarcération de Malato* et Gégout* en 1890-1891, Viard figura parmi leurs visiteurs réguliers.

Lorsqu’il mourut, il habitait rue des Rosiers, à Saint-Ouen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154712, notice VIARD Auguste, Vincent, Pompée (dit L'Eponge, Gagin ou Tavin) [Dictionnaire des anarchistes] par Complété par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 25 avril 2014, dernière modification le 12 octobre 2020.

Par Complété par Guillaume Davranche

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/859 A., n° 3404 — Arch PPo BA/30 et 1294 — Arch. Min. Guerre, 3e conseil — Gégout-Malato, Prison fin-de-siècle, Charpentier & Fasquelle, 1891 — La Révolte, du 23 janvier 1892 — J. Bossu, « Une loge de proscrits à Londres », L’Idée libre de juin-juillet 1958 — P.V. Commune, op. cit. — Jean-Paul Brunet, Saint-Denis la ville rouge 1890-1939, Hachette, 1990. — Constance Bantman, « Anarchismes et anarchistes en France et en Grande-Bretagne, 1880-1914 », thèse soutenue à l’université Paris-XIII, 2007. — La notice DBMOF, publiée en 1971, tome IX, p. 311-312, est plus complète sur plusieurs points : voir Pompée, Auguste, Vincent Viard.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable