BERNERI Marie-Louise [Dictionnaire des anarchistes]

Par Marianne Enckell

Née à Arezzo (Italie) le 1er mars 1918, morte à Londres le 13 avril 1949. Psychologue, militante anarchiste.

Maria Luisa Berneri arriva en France en 1926 avec sa sœur Giliana et ses parents Giovanna et Camillo, qui fuyaient le régime mussolinien. Ils s’établirent à Montreuil. Giovanna Caleffi Berneri tint longtemps une épicerie rue Terreneuve, près de la place de la Nation.

Après avoir passé son baccalauréat, Marie-Louise entama des études de psychologie en Sorbonne. Elle se lia d’amitié avec les jeunes anarchistes qui fréquentaient l’épicerie ou la maison familiale, notamment Vernon Richards (Vero Recchioni), qu’elle épousa plus tard à Londres, et Charles Ridel (le futur Louis Mercier). Elle participa avec ce dernier à la revue Révision (5 numéros en 1938).

Elle se rendit en Espagne à deux reprises en 1937, d’abord pour y retrouver son père qui y publiait Guerra di Classe, puis après l’assassinat de Camillo. Elle s’établit à Londres en 1938 ou 1939, pour rejoindre Vernon Richards, et participa activement au périodique Revolt ! puis War Commentary (1939-1945). Grâce à ses connaissances des langues, elle entretint une correspondance nourrie avec les militants dispersés en raison de la guerre. Elle écrivit aussi de nombreux articles – sur la politique internationale, la psychologie reichienne et la sexualité, les utopies – dont certains ont été réédités en volumes. Elle suivait les activités des syndicats britanniques, lesquestions espagnoles, la résistance à la guerre. Lorsque son compagnon fut condamné pour incitation à la désertion, avec Philip Sansom et John Hewetson, elle fut acquittée de la même inculpation, une femme ne pouvant être complice de son mari selon la loi anglaise.

À la première conférence anarchiste d’après-guerre, à Paris en 1948, un membre de la famille Berneri était présent dans les délégations française, italienne et britannique : Marie Louise représentait la Grande-Bretagne, sa sœur Giliana la France et sa mère Giovanna l’Italie.

Marie Louise Berneri est morte à Londres à l’âge de 31 ans, peu après avoir donné naissance à un enfant mort-né. Ses amis publièrent un petit volume d’hommage, et sa mère fonda en Italie une colonie de vacances qui porta son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154731, notice BERNERI Marie-Louise [Dictionnaire des anarchistes] par Marianne Enckell, version mise en ligne le 27 mars 2014, dernière modification le 8 décembre 2022.

Par Marianne Enckell

ŒUVRE : Collaboration à la revue Révision, Paris 1938 ; à War Commentary, Londres 1939-1945 — Workers in Stalin’s Russia, Londres 1945 — Journey through utopia, Londres 1950 — Neither East nor West : selected writings, Londres 1952.

SOURCES : Marie-Louise Berneri, A Tribute, Londres 1949 (rééd. 2009). — Œuvres citées.

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