BLICQ Achille, Joseph [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean Maitron, Rolf Dupuy, Claude Pennetier

Né le 26 mars 1889 à Comines (Nord) ; mort le 30 mai 1975 à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) ; militant anarchiste communiste du Nord puis de la région parisienne.

Le Libertaire, 8 mars 1935.

Secrétaire du groupe libertaire Terre Libre à Lille, Achille Blicq était marié à une institutrice, Jeanne Tabary (née le 2 juillet 1890 à Lille) et était père d’un enfant, Jean-Jacques, né le 31 mars 1926 à Lille. À la fin des années 1920, il était l’un des responsables anarchistes-communistes partisan de la Plateforme organisationnelle des anarchistes russes (dite plateforme d’Archinov ; voir Makhno) dans le département du Nord ; il s’opposa lors de la scission de l’Union Anarchiste (UA) aux individualistes menés par Constantin Dryburgh qui allaient constituer l’AFA. Il collaborait régulièrement au Libertaire et participa également à la rédaction d’articles pour l’Encyclopédie anarchiste (1934 ; voir Sébastien Faure).

Membre du Comité d’action laïque, il soutint le mouvement du Front populaire en 1935-1936. Militant de la Ligue Internationale des Combattants de la Paix (LICP) il fut l’un des signataires du Manifeste pour une conférence nationale contre la guerre et l’union sacrée, publié dans Le Libertaire le 12 juillet 1935.

En octobre 1936 il accompagna Sébastien Faure en Catalogne pour y visiter les compagnons. A son retour en France il fut l’orateur avec ce dernier de divers meetings en faveur de la Révolution espagnole, notamment le 6 décembre 1936 à la salle de l’Olympia cinéma de Marseille en présence de près de 1500 personnes, puis le 10 décembre suivant à Narbonne.
De 1934 à 1938 au moins, Achille Blicq tint à Lille la Librairie sociologique, 14 rue de Marengo ; il s’agissait peut-être d’une librairie en chambre ne vendant que par correspondance.

Commerçant en bonneterie, il alla par la suite s’installer à Saint-Cloud (Seine-et-Oise) 51, avenue Belmontet (ou 21 selon la police), où, comme dans le Nord, il fut l’un des animateurs des groupements anarchistes. La police l’estimait " très intelligent, bon orateur, propagandiste influent ". Le 14 novembre 1938, il fut inscrit au Carnet B.
Il fut arrêté et emprisonné à la Santé le 13 décembre 1939 par ordre du Gouverneur militaire de Paris pour menées anarchistes. Suite à un non-lieu, il fut libéré le 14 janvier 1940.

Pendant l’occupation, de toute évidence lié aux milieux de la collaboration, il fut gérant-administrateur aryen de l’entreprise Schoumann Wolf de confection, 6 boulevard Saint-Denis (IIIe arr.). Le 11 août 1941, il signa une lettre au maire de Charenton-le-Pont, au nom du Commissariat aux questions juives, pour demander ce qu’était devenu une clinique appartenant à un médecin juif, Marcu Copelovici. Le maire répondit qu’elle était occupée par les Allemands. Blicq donnait comme adresse Les fusains, 21 av. Belmontet à Saint-Cloud. .
Un plainte fut déposée à la Libération par les propriétaires de l’entreprise Schoumann Wolf pour "vol et détournement", affaire qui resta sans suite. La police notait en 1947 qu’Achille Blicq habitait "un pavillon très luxueux" et qu’il était représenté "comme jouissant de moyens pécuniaires assez importants".

Fin 1949, il fut élu délégué titulaire du personnel sur une liste CNTF (Confédération nationale du travail France) aux établissements Magnier-Bedu à Groslay.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154733, notice BLICQ Achille, Joseph [Dictionnaire des anarchistes] par Jean Maitron, Rolf Dupuy, Claude Pennetier, version mise en ligne le 27 mars 2014, dernière modification le 31 mai 2020.

Par Jean Maitron, Rolf Dupuy, Claude Pennetier

Le Libertaire, 8 mars 1935.

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 154/212 et M 154/213. — Arch. Seine-et-Oise, 4 M 30 et 31 — R. Bianco, Un siècle de presse, op. cit. — Libertaire, année 1935. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, dossier 1M805, rapport du 7 décembre 1936. — Arch. PPo., dossier Achille Blicq, 77 W 2194_412853. — Geneanet — Notes de Thierry Bertrand, Claude Delattre, Marianne Enckell, Gilles Morin et Claude Pennetier. — Fonds Bertoni, CIRA Lausanne.

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