FORGUES Auguste [Dictionnaire des anarchistes]

Par Claire Auzias, Rolf Dupuy

Né le 24 mai 1915 à Lyon 5e, mort le 25 septembre 2004 à Lyon 6e. Terrassier puis ouvrier métallurgiste. Militant anarchiste et anarcho-syndicaliste, volontaire en Espagne.

Né dans le quartier Saint-Georges à Lyon (5e arr.), Auguste Forgues commença à travailler très jeune comme manœuvre dans le bâtiment, puis dans la métallurgie comme ouvrier doreur (1936) et surtout ébarbeur chez Richard-Continental à Villeurbanne où il allait travailler pendant vingt huit ans comme OS1. De la fin des années 1920 à 1935, il travailla tour à tour dans la région lyonnaise, stéphanoise, grenobloise et même à Marseille.

Il fut membre jusqu’en 1936 et comme de nombreux anarchistes lyonnais de l’organisation Front commun contre le fascisme constitué en mars 1933 au lendemain de l’accession d’Hitler au pouvoir. Il se retira de cette organisation comme les autres compagnons libertaires lorsqu’en 1936, autour de son animateur principal Gaston Bergery, elle se transforma en Parti frontiste.

Lors du déclenchement de la guerre civile en Espagne, Auguste Forgues partit comme volontaire et combattit pendant treize mois dans les milices confédérales. Recommandé par le syndicat CGTSR des métaux, il avait gagné Perpignan où le Comité de défense de la révolution espagnole l’avait dirigé sur Barcelone, dont il conserva l’image donnée par les transports qui étaient « tout émaillés en noir et rouge. Ils travaillaient nuit et jour pour refaire les trams et les voitures aux couleurs de la CNT et de la FAI ; c’est ce qui frappait le plus à Barcelone, les transports avec le noir et le rouge ». Il fut affecté à la section internationale de la Colonne Ascaso. Après avoir combattu à Teruel, il participa avec la Colonne Durruti à la défense de Madrid avant de revenir sur le front d’Aragon.

Á l’automne 1937, il fut rapatrié en bateau par le consulat français avec d’autres combattants et, après avoir été menotté et fouillé « pour voir si on n’avait pas d’armes », débarqua à Marseille, accueilli par des compagnons avec vivres et cigarettes, puis regagna Lyon. En 1938 il y était membre de la section locale de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) qui en septembre organisa sous le titre L’Espagne vous parle une exposition itinérante dans les quartiers et la banlieue lyonnaise.

A la Libération Auguste Forgues, qui était également membre de la Libre pensée, fut l’un des fondateurs de la CNTF à Lyon dont le siège se trouvait 60 rue Saint-Jean. En 1953 il demeurait 6 rue Marius Gonin, et était le trésorier du syndicat des métaux de la CNTF de Lyon (17e Union régionale). Les autres membres du bureau étaient Louis Boulez (secrétaire) et Joachim Perna (secrétaire à la solidarité).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154777, notice FORGUES Auguste [Dictionnaire des anarchistes] par Claire Auzias, Rolf Dupuy, version mise en ligne le 2 mai 2014, dernière modification le 19 octobre 2020.

Par Claire Auzias, Rolf Dupuy

SOURCES : C. Auzias, Mémoires libertaires..., op. cit.Combat Syndicaliste, année 1953. — Fichier des décès INSEE.

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