LAVOREL Maurice, François, Louis [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jean-Michel Lebas, notice complétée par Rolf Dupuy et Gilles Morin

Né le 1er juin 1911 à Lyon 5e arr. (Rhône), mort le 27 juillet 1988 à Sainte-Foy-lès-Lyon ; ouvrier métallurgiste ; anarchiste communiste et syndicaliste de Lyon.

Fils de François et de Marie Jourdain, il s’est marié le 10 mai 1933 avec Yvonne Pierre ; ils eurent au moins deux enfants. Il fit son service militaire en 1931.
Militant du syndicat CGT des métaux, Maurice Lavorel, de tendance anarchiste communiste et ancien partisan de la plate-forme dite d’Archinov, fut l’un des animateurs du groupe de l’Union anarchiste (UA) de Lyon de 1934 à 1936, puis du groupe de Lyon Vaïse de 1936 à 1939. À la suite de heurts avec la police lors d’une manifestation, il fut condamné en décembre 1936 à un mois de prison pour rébellion. Sa compagne Yvonne, qu’il avait épousée le 10 août 1933, participa également très activement aux grèves de juin 1936 à l’usine Milliat-Prères. Selon un rapport préfectoral du 23 novembre 1936, il fut « employé pendant plusieurs mois comme receveur aux électrobus municipaux de la ville de Lyon. Il est actuellement sans travail et s’occupe de colportage et de vente de journaux sur la voie publique (…) Il a fait acte de candidature aux dernières élections législatives dans la deuxième circonscription de Lyon en se déclarant anarchiste. »
Lors du congrès de l’UA tenu à Paris les 30 octobre – 1er novembre 1937, il fut reconduit au poste de secrétaire de l’UA et en décembre fut nommé secrétaire adjoint de la section lyonnaise de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA). Il collaborait pendant toute cette période au Libertaire. Il a été secrétaire de l’Union anarchiste lyonnaise de 1936 à septembre 1939 ; elle comptait une cinquantaine de membres et était divisée en quatre groupes de quartiers.
Dans Le Libertaire du 7 juillet 1938, Maurice Lavorel argumentait en faveur d’un Front révolutionnaire, qui rassemblerait notamment l’Union anarchiste et le Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP) qui venait de se créer.
Lavorel a été condamné le 2 juillet 1938 par le tribunal correctionnel de Lyon à un mois de prison pour coup à agents et rébellion.
Lors de la grève générale du 30 novembre 1938 contre les décrets Daladier, il fut arrêté avec Jean Lafond et inculpé de "coups à agents".
La fédération lyonnaise de l’Union anarchiste a cessé toute activité dès le début de la guerre.
Maurice Lavorel était livreur de journaux pour Paris-Soir à la mi-1941.
Après la Seconde Guerre mondiale, il fut l’un des animateurs de la Fédération anarchiste dans la région lyonnaise, milita à la 17e union régionale de la CNTF et collabora au Libertaire. Il présida le IIIe congrès de la FA tenu à Angers les 9-11 novembre 1947. Lors du congrès tenu à Paris les 23-25 mai 1953, il fut nommé à la Commission des conflits avec Guy Bourgeois, Coudert, Bonnet, et Christian Lagant. Après la victoire des partisans de Georges Fontenis, il appartint un court laps de temps en 1953 à la Fédération communiste libertaire, puis l’année suivante s’en écarta pour adhérer à la Fédération anarchiste reconstituée autour de Maurice Joyeux. Dans les années 1960 il était membre du groupe Elysée Reclus de la FA et militait toujours à la CNTF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154805, notice LAVOREL Maurice, François, Louis [Dictionnaire des anarchistes] par Jean-Michel Lebas, notice complétée par Rolf Dupuy et Gilles Morin, version mise en ligne le 30 mars 2014, dernière modification le 26 décembre 2020.

Par Jean-Michel Lebas, notice complétée par Rolf Dupuy et Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., 19940500, fonds revenus de Moscou, 5152, préfet du Rhône, 23 novembre 1936. 20030306/2/366099. — G. Fontenis, L’Autre Communisme… , op. cit. — R. Bianco, Un siècle de presse… , op. cit. — APpo BA 1899, rapport du 21 mars 1941 — SIA, 8 décembre 1938 — Etat civil.

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