VAULOUP Arcole, Louis [Dictionnaire des anarchistes]

Par Guillaume Davranche, Rolf Dupuy

Né à Paris le 11 juin 1877 à Paris 19e, mort le 17 mars 1920 à Paris 10e ; ouvrier électricien ; anarchiste et antimilitariste.

Fils d’une ouvrière parisienne, de père inconnu, Arcole Vauloup fut condamné le 20 janvier 1894 à deux mois de prison pour vol. Il fut à nouveau condamné le 20 juillet 1896 à huit jours de prison pour « outrage aux agents ».

Le 16 novembre 1898, il fut incorporé au 153e régiment d’infanterie à Commercy (Meuse). Mais dès le 21 décembre, il fut condamné au bataillon disciplinaire. Le 13 janvier 1899, il rejoignit la 1re compagnie de fusiliers de discipline en Tunisie. Il en fut libéré le 1er novembre 1901, mais l’« attestation de repentir » lui fut refusée.

De retour en France, il habita à Asnières, puis à Gennevilliers. Le 1er juillet 1905, à Asnières, il épousa Berthe Chanson, une couturière (voir Berthe Vauloup).

Devenu ouvrier monteur électricien, il fut en 1907 signataire de l’affiche antimilitariste « Aux Soldats » (voir Eugène Mouchebœuf) mais, au procès, bénéficia d’un non-lieu.

Le 21 décembre 1907, il fut condamné à quinze jours de prison pour « rébellion aux agents ».

À l’été 1908, après les événements de Villeneuve-Saint-Georges, il se réfugia à Bruxelles (Belgique) où il continua de militer. Selon la police locale il faisait de la propagande à Saint-Gilles, faisait circuler des listes de souscription en vue de publier un journal anarchiste et était en correspondance avec Léon Clément et Guillaume Le Dû, du syndicat des terrassiers de Paris à qui de Bruxelles il aurait « envoyé des brochures contenant des formules d’explosifs ». Ne s’étant pas présenté pour sa période réglementaire d’exercice militaire, il fut déclaré insoumis le 8 novembre 1908.

En mai 1910 il fonda, avec Émile Aubin, le Groupe des libérés des bagnes militaires dont il fut le trésorier. Il était également militant à la Fédération révolutionnaire communiste (FRC). Il habitait alors 11, rue Marie Laure à Bois-Colombes.

Le 23 avril 1911, Vauloup fut arrêté pour son insoumission de 1908 et, le 30 mai, condamné par le conseil de guerre à deux jours de prison. Il effectua finalement sa période d’exercice du 3 au 10 novembre 1911.

En septembre-novembre 1912, Vauloup fut gérant du Cri du Soldat, organe du Groupe des libérés des bagnes militaires. Il se faisait adresser sa correspondance chez Audry, 6 boulevard Magenta, Paris.

Vauloup militait également au syndicat des monteurs électriciens dont il fut secrétaire et délégué à l’Union des syndicats de la Seine. Inculpé à ce titre dans le cadre de la « 2e affaire du Sou du soldat » (voir Jean-Louis Thuillier), il comparut devant les assises de la Seine les 25 et 26 novembre 1912. Lui et ses 18 co-inculpés furent condamnés à trois mois d’emprisonnement et 100 francs d’amende.

Au printemps 1914, Vauloup habitait 65, rue de la Chapelle, à Saint-Ouen. Le 23 mars 1914, il fut réformé n°2 pour « bronchite spécifique ». Le 11 mars 1915, le conseil de révision le jugea bon pour le service auxiliaire et, le 26 avril, il incorpora la 22e section de commis et ouvriers d’administration (COA). Il fut définitivement réformé le 5 novembre 1915 pour « tuberculose pulmonaire ».

Les mois suivants, Arcole Vauloup rejoignit le Comité pour la reprise des relations internationales (CRRI). Soutien fervent de la Révolution russe, il cosigna le manifeste « La Révolution russe et les syndicalistes » paru dans La Tranchée républicaine du 8 août 1917, qui prenait position en faveur des « socialistes maximalistes et anarchistes russes » réprimés après l’échec des journées insurrectionnelles de juillet à Petrograd (voir Henri Einfalt).

En 1920, il mourut à l’hôpital Lariboisière.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154856, notice VAULOUP Arcole, Louis [Dictionnaire des anarchistes] par Guillaume Davranche, Rolf Dupuy, version mise en ligne le 16 avril 2014, dernière modification le 16 octobre 2022.

Par Guillaume Davranche, Rolf Dupuy

SOURCES : État civil de Paris. — Registres matricules de la Seine. — Arch. Nat. F7/13053, 13054 et 13348. — Arch PPo GA/A10 et BA/1899. — Registres matricules de la Seine. — L’Humanité des 26 et 27 novembre 1912. — Notes de Jean Maitron et d’Anthony Lorry – Alfred Rosmer, « Trotsky à Paris pendant la Première Guerre mondiale », La Révolution prolétarienne, octobre 1950 – René Bianco, « Cent ans de presse anarchiste… », op. cit.

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