ALVAREZ MUNOZ René [Dictionnaire des anarchistes]

Par Hugues Lenoir

Né le 2 janvier 1941 à Bordeaux (Gironde) ; anarcho-syndicaliste ; militant CNT ; ouvrier du Bâtiment.

René Alvarez est le fils d’Antonio Alvarez, né en janvier 1912 à Arriate (province de Malàga, Espagne), et de Dolorés Muñoz, née en mars 1915 à Arriate (Malàga), décedée au mois de juillet 1998 à Rivesaltes dans les P-O. Tous deux étaient agriculteurs. En Espagne, Antonio Alvarez était adhérent au syndicat des agriculteurs de Ronda la Vieja affilié à la CNT. Pendant la guerre civile, il fut milicien volontaire dès le 19 juillet 1936 sur les fronts de Malàga, Madrid, Aragon, Catalogne et il participa à toute la guerre d’Espagne mais « refusa la possibilité d’avoir des galons après la militarisation des milices ». Sur le front, il participa comme volontaire dans le cadre de « milicien pour la culture » à la transmission des bases de la lecture et de l’écriture aux miliciens analphabètes.

René Alvarez a vécu à Paris et à Tours dans les années 1960, puis en région parisienne de 1969 à 1973 et depuis lors dans les Pyrénées-orientales. Il vit avec Mari-Lou Fernandez qui fut employée, ouvrière dans le textile et dans l’agriculture, avec laquelle il a eu une fille.

Après un apprentissage en Touraine, il a été tout d’abord maçon-plâtrier à Montrichard (Loir et Cher) puis à Paris, Orléans, Tours et encore Paris, enfin à partir de la fin 1973 dans les Pyrénées-Orientales.

Il commença à militer à Paris à la CNT-F de 1959 à 1961 puis à Tours de 1961 à 1967 dans les jeunesses libertaires (FIJL) et à la CNT-E. Il reste adhérent durant son séjour à Paris entre 1967-1973. Il fut par ailleurs militant de 1969 à 1973 au syndicat du Bâtiment CFDT des Hauts de Seine.

Arrivé dans les Pyrénées-Orientales, René Alvarez continua la lutte antifranquiste à la CNT-E (tendance Frente Libertario) et aux Jeunesses libertaires. Il participa à des actions de « passage de propagande » et à des prises de contacts à l’intérieur (Espagne). Il était présent lors de l’assemblée de Sants (Barcelone) en février 1976 qui décida de relancer la CNT.

Par la suite, il demeura en lien permanent avec la CNT de Catalogne durant la reconstruction. Il participa à titre d’observateur aux premiers plenums des syndicats de la CNT catalane et il assista au 5e congrès de la CNT à Madrid en décembre 1979 qui engagea la scission qui surviendra à sa suite. Il se positionna pour la CNT-rénovée qui deviendra plus tard la CGT-E.

Travaillant toujours dans le bâtiment dans les années 1980 dans les Pyrénées-Orientales, il contribua à créer une section syndicale dans les entreprises Vignes et Saleilles où il travaillait au Boulou. Il a été élu délégué du personnel à plusieurs reprises de 1981 à 1985. René Alvarez a alors été nommé secrétaire du syndicat du bâtiment CFDT des Pyrénées-Orientales où il assumera deux mandats (1983-1985) jusqu’à ce qu’il se retrouve au chômage dans des années 1990.

Dans cette période, il participa avec l’organisation des chômeurs AC au mouvement de 1995 et en 1997-98 aux actions des chômeurs qui occupaient des agences ANPE. Après le mouvement de 1995 et l’émergence de la CNT-F, il décida avec quelques copains de créer un syndicat CNT (Vignolles) au départ seulement interco qui regroupe les travailleurs de tous les secteurs, ensuite un syndicat de l’éducation et un syndicat PTT. Il milite toujours à la CNT 66 où il contribue au développement de l’anarcho-syndicalisme dans le département.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article154864, notice ALVAREZ MUNOZ René [Dictionnaire des anarchistes] par Hugues Lenoir, version mise en ligne le 2 mai 2014, dernière modification le 23 janvier 2019.

Par Hugues Lenoir

SOURCE : Témoignage direct, mars 2009.

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