Par Hugues Lenoir
Née en Occitanie à la fin des années 1940. Militante anarchiste, antifranquiste.
Ariane Gransac vécut à Paris jusqu’en 2005, année où elle s’installa à Perpignan avec son compagnon, Octavio Alberola*. Sa mère et son père avaient été gaullistes et résistants pendant la Seconde Guerre mondiale. Son père fut arrêté et déporté pendant un an au camp de concentration de Buchenwald, pour faits de résistance. Il en fut libéré par les armées alliées.
Après avoir fait les Beaux-Arts, Ariane Gransac exerça différents métiers.
Son engagement anarchiste doit beaucoup à la lecture des essais d’Albert Camus à la fin de l’adolescence et à sa rencontre avec Agustin Garcia Calvo à Paris, où il était réfugié, à la fin des années 1960. L’œuvre de Michel Foucault dans les années 1970 renforça encore sa détermination. Au-delà, les rencontres avec de nombreux militants, dont Octavio Alberola, furent déterminantes.
À la fin des années 1960, elle milita au sein du groupe Émile-Henry, à la Fédération anarchiste française (FA) et participa aux actions revendiquées par le Grupo Primero de Mayo contre la dictature franquiste. Elle fut arrêtée une première fois et emprisonnée en Belgique en janvier 1968, lors de la préparation d’une action antifranquiste. Libérée en avril, elle participa au mouvement populaire de Mai 68 à Paris. Nouvelle arrestation en France en 1974 pour avoir participé à l’action antifranquiste des GARI (Groupes d’action révolutionnaires internationalistes). À la suite d’un procès d’assises en 1981, elle fut condamnée à une peine de prison ferme.
Dans les années 1980, elle fut membre de la Coordinadora Latinoamericana à Paris qui organisait la solidarité avec les victimes des dictatures latino-américaines. Elle adhéra en 1984 et, en 2009, était encore militante du CESAME (Centre pour la sauvegarde de la mémoire populaire). À ce titre, elle participait activement aux opérations de sauvegarde des archives des organisations populaires en Amérique latine, en particulier avec la COB (Centrale ouvrière bolivienne). Ariane Gransac milita activement au sein du COJRA (Collectif d’organisation de journées de réflexion antiautoritaire) à Paris dans les années 1980-1990 et fut présente au colloque « Un anarchisme contemporain » qui se tint à Venise en 1984. À Paris, entre 1982 et 2000, elle coanima l’émission Tribuna Latinoamericana à Radio libertaire. Dans les années 2000, elle participa à de nombreuses rencontres et conférences-débats organisées par le mouvement libertaire en Espagne.
Par ailleurs, Ariane Gransac collabora aux expositions iconographiques pour le bicentenaire de la Révolution française (La Révolution française, la péninsule Ibérique et l’Amérique latine) et pour le 5e centenaire de « la découverte » des Amériques (1492-1992 : les Européens et l’Amérique latine. Cinq siècles de mémoire et d’oubli. De l’humanisme aux droits de l’Homme) dans le cadre de la BDIC.
Par Hugues Lenoir
ŒUVRE : De nombreux articles dans la presse libertaire, publiés dans diverses langues, depuis les années 1970. — El anarquismo español y la accion revolucionaria (1961-1974), avec Octavio Alberola : Ed. Ruedo Iberico, 1975, réédité par VIRUS, Barcelone 2004. Edition française : Éd. Bourgois, 1975. — Prisons de femmes, avec Natacha Duché, préface de Claude Mauriac, Éd. Denoël, 1982.
SOURCES : Fonds Ariane Gransac, La Contemporaine, inventaire en ligne. — Témoignage direct, avril 2009.