BAILLET Jean, Philippe

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Né le 7 mars 1908 à Tanlay (Yonne), fusillé le 27 août 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier jardinier ; secrétaire général de la Région communiste Paris-Ouest ; créateur et dirigeant de l’Organisation spéciale (OS).

Fils d’un scieur de long, Jean Baillet, fut jardinier chez le duc de Clermont Tonnerre et militant actif du syndicat unitaire des gens de maison. Il adhéra au Parti communiste en 1931. Domicilié d’octobre 1934 à août 1935 à La Garenne-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine), de septembre 1935 à mars 1937 à Nanterre (Seine, Hauts-de-Seine) et, à partir d’avril 1937, à Rueil-Malmaison (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine), Jean Baillet était marié avec Thérèse Auge avec qui il avait deux enfants. Il fut candidat à plusieurs élections locales dans la banlieue ouest. Il dirigea les grèves de juin 1936 aux usines Peugeot, Farman, Renault, Kléber-Colombes.
En 1937, Jean Baillet devint secrétaire général de la Région communiste Paris-Ouest groupant quatorze communes de la Seine et dix-neuf cantons de Seine-et-Oise. La municipalité communiste de Nanterre l’avait embauché comme chef jardinier en 1936.
Arrêté à Caen (Calvados) le 30 décembre 1939, il fut incarcéré à la prison de la Santé le 7 janvier 1940 pour atteinte à la sûreté de l’État. En juin de la même année, les détenus furent transférés en province, mais, à la faveur des circonstances, il réussit à s’évader à Cepoy (Loiret). Baillet participa à la Résistance dans l’OS (pseudonymes : Clément, Romain, Jacques et Nogarède) et mena un travail clandestin aux usines Renault. Il fut en fait, à l’été 1941, un des quatre dirigeants communistes de l’OS avec Pierre Rebière, Paul Dumont et Marcel Paul. Il fut arrêté le 17 août 1941, sous le nom de Roger Nogarède, alors qu’il haranguait la foule au marché d’Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis). Interné à la prison du Cherche-Midi à Paris (VIe arr.), une cour martiale allemande le condamna à la peine de mort par contumace le 23 août. Les Allemands le fusillèrent le 27 août 1941 au Mont-Valérien sous ce nom de Nogarède.
Il fut inhumé le 27 août 1941 au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) division 47, ligne 2, n° 76 puis transféré le 27 novembre 1945 à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
La mention Mort pour la France lui fut attribuée le 29 octobre 1946. A titre posthume il fut homologué FFI et reçut la Croix de guerre. Le nom de Jean Philippe Baillet figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien ainsi que sur le monument aux morts de la ville de Nanterre
Dans son dossier du secrétariat d’État aux Anciens Combattants, l’attestation est signée par Jacques Duclos lui-même, ce qui est exceptionnel : il écrit que « Jean Baillet a été démobilisé durant l’été 1940 et que dès l’automne il a constitué des groupes de résistants dans la banlieue ». Il fonda en juillet 1941 le premier groupe OS de banlieue Nord. Il était alors domicilié à Saint-Ouen.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15495, notice BAILLET Jean, Philippe par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 6 juillet 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. secrétariat d’État aux Anciens Combattants, notes J.-P. Besse. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry. DAVCC BVIII dossier 2 Notice (notes Thomas Pouty) . — DBMOF, par Jean Maitron et Claude Pennetier. — MémorialGenWeb. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

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